mercredi 16 juillet 2025

Paloma Picasso: «Picasso n’est pas une entreprise, c’est une personne, un peintre. Nous ne fabriquons rien»


Paloma Picasso, en 1985.GETTY IMAGES

Paloma Picasso: «Picasso n’est pas une entreprise, c’est une personne, un peintre. Nous ne fabriquons rien»

Sa ligne de bijoux, ses virées la nuit avec Warhol, l’œuvre de sa mère, Françoise Gilot, son rôle au sein d’une succession compliquée... Et si Paloma Picasso avait reçu bien plus qu’une immense fortune en héritage ? Pour s’en assurer, Paloma Simón a rencontré la fille de l’artiste le plus important du XXsiècle.


En espagnol, son prénom signifie colombe. « C’est le plus beau cadeau que l’on m’ait fait : il sonne bien dans toutes les langues et il évoque la colombe de la paix. Je suis quelqu’un de très pacifique, très calme. Exigeante certes, mais je ne hausse jamais le ton », précise Paloma Picasso depuis sa villa de Marrakech. C’est là que la fille de Pablo Picasso, sans doute le plus grand artiste du XXe siècle, passe la majeure partie de l’année aux côtés de son époux, l’ostéopathe français Éric Thévenet. « L’hiver est divin ici ; en Suisse, il fait froid et humide », ajoute-t-elle, joviale. Tout au long de l’entretien, la créatrice de bijoux et femme d’affaires, mais aussi actuelle directrice de Picasso Administration, la société qui gère les droits de reproduction et de succession de son père, ne se départira jamais de son sourire, voire de son humeur badine.

La première fois que Paloma Picasso a montré – du moins en public – que le symbole de la paix lui allait comme un gant, c’était le 5 mai 1978, jour de son mariage avec Rafael López-Cambil, à Paris. Elle était parvenue à faire fumer le calumet de la paix aux deux tribus rivales de la mode, celles de Karl Lagerfeld et d’Yves Saint Laurent. Amie intime de l’un et de l’autre, elle leur avait commandé à chacun une tenue ; Yves – qui, sept ans plus tôt, l’avait prise comme muse pour sa collection du scandale inspirée des années 1940 – l’avait habillée pour la journée : boléro, jupe, chemisier à volants et dentelle. Tandis que Karl l’avait drapée d’une robe de soirée rouge aux manches bouffantes, tel un gigantesque cœur. Lors de la cérémonie, qui s’est déroulée chez Lagerfeld, les deux créateurs se sont assis ensemble et ont eu une discussion animée. Le soir, au Palace, on raconte qu’ils ont même dansé.

Le mariage a été largement documenté dans la presse de l’époque, et plus récemment dans la biographie Karl, signée Marie Ottavi (Robert Laffont), et dans un épisode de la série Becoming Karl Lagerfeld. C’est Jeanne Damas, peau diaphane et lèvres pleines, qui a eu la lourde tâche d’incarner l’une des figures les plus iconiques et charismatiques du Paris des années 1970. « Je ne l’ai pas vu, évacue Paloma, et je n’ai aucune envie de le voir. Pas plus que les films sur Yves ou sur mon père. Je tombe parfois dessus lorsque je zappe. Et je me rends compte que ça me met mal à l’aise. J’étais là, j’ai vécu tout ça. On ne peut pas raconter une vie en six heures, on fait forcément des raccourcis qui ne reflètent pas réellement ce qui s’est passé. » Lorsque je lui demande si elle a déjà été consultée pour ce genre de productions, elle répond sans détour : « Oui, pour Genius : Picasso. Mais je n’ai pas accepté. Ils en ont fait un sur Einstein, j’étais très heureuse de le voir, mais celui sur Picasso... C’est très difficile de regarder des gens que vous avez connus. Ceux qui font ça ne connaissent pas la vérité, ils doivent l’imaginer. Et puis, c’est leur regard. »

Paloma Picasso avec Karl Lagerfeld et une mannequin du dfil printempst 1983 de Chanel à Paris.

Paloma Picasso avec Karl Lagerfeld et une mannequin du défilé printemps-été 1983 de Chanel, à Paris.

 
PIERRE VAUTHEY/GETTY IMAGES

Comment explique-t-elle alors cette fascination pour le personnage qu’elle incarne, son entourage – Lagerfeld, Saint Laurent, Warhol – et cette époque bénie ? « La période, qui a commencé dans les années 1960, était très positive, tout semblait possible. Avant le sida, la vision de la vie était très optimiste. La mode commençait à... devenir à la mode. C’est devenu plus ouvert. Jusqu’alors, les gens n’en avaient que pour le cinéma, les stars venaient toutes du grand écran. Puis ça a été le temps des mannequins. Quand j’ai commencé, c’était un tout petit monde. Dans les années 1970, ça a explosé ; et plus encore dans les années 1980. Et toujours plus depuis. J’ai commencé à aller aux défilés car les créateurs étaient mes amis. Mais à l’époque, ça n’attirait pas grand monde, à part la presse spécialisée, les acheteurs de la haute couture ou des boutiques pour le prêt-à-porter. On n’y allait pas pour se montrer. » Est-elle nostalgique de cette période ? « Non, reconnaît Paloma sans hésiter. J’ai passé un moment fantastique, mais tout ça me paraissait normal. C’est vrai que je m’habillais pour aller aux défilés. Et lorsque l’on sortait en boîte de nuit, je faisais un effort. J’étais une habituée du Studio 54, avec Andy Warhol. Beaucoup de drogue circulait, ni lui ni moi n’en prenions mais on s’amusait quand même. Je ne travaillais pas encore, j’avais commencé à faire des bijoux mais je n’y passais pas non plus trop de temps. Donc, la vérité, c’est que ma première création, c’était moi ! »


La jeune Paloma va adopter un look bien à elle. « J’allais souvent au cinéma. Dans les films, les femmes avaient toujours les lèvres intensément rouges. Je trouvais que ça m’allait très bien. Pendant des années, je ne me suis pas exposée au soleil, je trouvais la peau blanche plus jolie que la peau bronzée. Les gens de la mode ont commencé à me voir comme une experte en matière de lèvres rouges. Lorsque j’ai lancé mon parfum Paloma Picasso, en 1984, l’emballage était rouge. Il y a une vingtaine d’années, j’ai arrêté. J’étais devenue trop reconnaissable. Un jour, dans la rue, j’entends une dame dire : “C’est Paloma Picasso.” Son amie répond : “Impossible, elle ne porte pas de rouge à lèvres.” Je me suis dit : “D’accord, si je veux passer incognito, je sais ce qu’il me reste à faire.” »

Paloma Picasso avec Yves Saint Laurent à l'occasion de sa première collection de prêtàporter à Paris en 1983.

Paloma Picasso avec Yves Saint Laurent à l'occasion de sa première collection de prêt-à-porter à Paris, en 1983.

 
BERTRAND RINDOFF PETROFF/GETTY IMAGES

Pour son premier jour d’école dans le sud de la France, elle fait un caprice pour se maquiller les ongles et les lèvres. « J’ai tellement pleuré que ma mère m’a laissée. Quand je suis revenue, je n’ai rien dit. Je n’ai même pas dit que je m’étais ridiculisée. J’avais trois ans et demi », se souvient la fille de Pablo Picasso et de Françoise Gilot, l’avant-dernière épouse de l’artiste, qui partage sa vie une douzaine d’années, entre 1943 et 1955. Le jour de notre conversation, elle ne porte pas le moindre rouge mais un très gai kaftan vert pistache, qui s’harmonise avec les arbres du jardin. Elle est d’excellente humeur. Il n’est pas simple, prévient-elle, de la faire sortir de ses gonds. « Peut-être que les photos sont trompeuses. Comme j’étais très timide, je projetais une image très forte. Les yeux, les lèvres rouges... Pour que les photographes aient un peu peur de moi. De cette façon, ils ne se rendaient pas compte que j’avais encore plus peur d’eux. Beaucoup plus. Avec les années, on apprend à gérer les gens. » Sa voix se mêle étrangement au chant des oiseaux. « Ici, j’ai beaucoup de paix, un grand jardin, un verger, des chiens, des poules... » Sa découverte de Marrakech remonte à 1980. « J’ai tellement aimé la nourriture que je refusais totalement de m’installer ici. Non, non et non. Ça aurait été si formidable qu’en deux ans, je serais devenue grosse et moche », plaisante-t-elle. Elle finit par craquer il y a vingt ans et y achète une propriété. « J’ai engagé quelqu’un qui cuisine léger, confie-t-elle avec humour. Lorsque l’on vient ici en voyage, on veut absolument manger du couscous et des tajines, mais si l’on y vit, on n’est pas obligé. »

Paloma Picasso pourrait fort bien se contenter de vivre de ses rentes ou, comme l’a écrit un jour Another Magazine, « d’une vie facile de belle mondaine, de faire un bon mariage et d’hériter d’une partie de la fortune de son père. Mais elle s’est toujours efforcée d’en faire plus, de créer plus ». « Ma mère nous a élevés comme ça, dit-elle, sans nous dire ce que pourrait nous apporter mon père. Du coup, j’ai toujours pensé qu’il fallait que je fasse quelque chose. Toute ma vie, depuis que je suis toute petite, j’ai entendu dire : “Elle peindra, comme son père. Comme sa mère.” C’est un peu ma croix. J’ai finalement réalisé que c’était ce que je voulais faire, j’ai alors décidé que je devais m’y consacrer, tout en étant ma critique la plus sévère. De sorte que personne ne puisse dire que j’étais là grâce à mon nom. Certains vont le dire de toute façon, mais les gens peuvent bien penser ce qu’ils veulent, ce n’est pas mon problème. Pour moi, ce qui compte, c’est d’être rigoureuse dans mon travail. Plus que d’autres. Mais ce n’est pas parce que les gens pensent que tout est facile pour moi que je dois me compliquer la vie. »


Pablo Picasso et Françoise Gilot.

Pablo Picasso et Françoise Gilot.

 
IMAGEN DE ULLSTEIN DTL./GETTY IMAGES

«Lorsque j’ai commencé à dessiner, je n'ai signé que de mon seul prénom : Paloma»

La transition est toute trouvée, je lui demande alors à quel moment elle a compris ce que représentaient réellement ses parents. « Il était impossible de ne pas en avoir conscience, avoue Paloma. Dans les années 1950, Picasso a quitté le monde de l’art pour devenir un personnage. Une star. Petite, marcher avec lui dans la ville, c’était comme se balader avec Mick Jagger. J’en ai donc toujours été consciente. Et en même temps, c’était mon père. Je le voyais peindre et créer, et je comprenais pourquoi il fascinait les gens. Il avait un charisme monstrueux. Même les animaux le ressentaient. »

Un épisode va lui faire comprendre l’impact que peuvent générer ceux que l’on n’appelle pas encore les nepo babies. À l’âge de 15 ans, elle participe à sa première séance photo pour Vogue. Juste après elle, vient le tour de Géraldine Chaplin. Elle n’avait rien à faire là, mais « je suis restée car je voulais la voir, j’ai été éblouie. Si moi, je voulais rencontrer quelqu’un comme Géraldine Chaplin parce qu’elle était la fille de Charlie Chaplin, je devais comprendre que les gens voulaient rencontrer Paloma Picasso parce que j’étais la fille de Pablo Picasso. Ce qui ne m’a pas empêchée, lorsque j’ai commencé à dessiner, à ne signer que de mon seul prénom : Paloma ». Quelque temps plus tard, elle apparaît pour la première fois dans la presse pour ses propres mérites, lorsqu’elle crée son premier bijou : un collier de velours et de faux diamants pour la chanteuse Barbara. À l’époque, elle travaille à Paris, comme assistante du peintre et décorateur Luc Simon : « Dans un article sur le spectacle, il y avait une ligne dédiée aux créations de Paloma Picasso. Je savais que si je n’avais pas été la fille de Pablo, j’aurais été ignorée. Mais cette opportunité a été précieuse. Peu de temps après, un ami m’a fait savoir qu’un centre de formation à la joaillerie venait d’ouvrir à Paris. Là, j’ai eu l’occasion de concevoir et de fabriquer des bijoux. »


Avec Rafael LópezCambil le jour de leur mariage.

Avec Rafael López-Cambil, le jour de leur mariage.

 

« J’ai enfin trouvé mon mode d’expression personnel », confessait-elle à l’époque. « La joaillerie est la chose la plus importante, la plus créative que j’aie jamais faite. Et que je continue à faire », assure-t-elle aujourd’hui. Sa vocation, Paloma la doit à sa mère. « Quand j’étais petite, j’étais très garçon manqué. J’avais un frère... Mais il y a pas mal de photos de moi enfant portant des bijoux. J’ai toujours aimé ça. Et ma mère possédait de très belles pièces. Dans sa chambre, il y avait beaucoup de miroirs. Je demandais à les voir, je les essayais, en espérant qu’elle me dise : “Quand tu seras grande, ils seront à toi” », se souvient-elle.

Quatrième fille de l’artiste, qui l’a peinte à deux reprises, avec Paloma à l’orange et Paloma en bleu, elle dit avoir « admiré papa (qui était admiré de tous) », mais « éprouvé une admiration particulière » pour sa mère, une « complicité ». Françoise Gilot est décédée en juin 2024, à l’âge de 101 ans. « Son œuvre est très importante. Je continue à la célébrer et à la faire connaître, et nous allons aller plus encore dans ce sens. Mais ces choses-là prennent beaucoup de temps. Nous discutons toujours avec les avocats, mais nous allons créer une fondation pour nous assurer que son travail est représenté comme il se doit. Le MoMA a acheté un ou deux tableaux, mais pour l’instant, tout est en suspens. On m’a aussi demandé d’organiser des expositions, mais c’est au point mort. J’en ai fait une avec mon frère Claude il y a deux ans en France et j’ai dû faire un discours... », précise-t-elle. De mémoire, elle nous en récite le début : « J’imagine que vous vous rendez compte qu’il n’est pas facile d’être la fille de Pablo Picasso. Mais être la fille de Françoise Gilot n’est guère plus aisé. » Elle tient à m’illustrer son propos : « Ma mère s’est fixée des objectifs très élevés. Grâce à elle, j’ai toujours été déterminée à me débrouiller seule. Elle nous a élevés comme ça. Lorsque le mouvement de libération des femmes a commencé aux États-Unis, j’avais 13 ans et je me demandais : “Qu’est-ce qui cloche chez ces femmes ?” Je ne comprenais pas. À 16 ans, j’ai compris que ce qu’elles voulaient, c’était ma vie : avoir une mère moderne, vivant de son art. C’était exceptionnel mais pour moi, c’était mon quotidien. Je lui en suis très reconnaissante, je suis très fière d’être sa fille».

Françoise Gilot, fille bohème d’une famille bourgeoise, rencontre Picasso en 1943 dans un café parisien ; elle a 22 ans, lui 61. Douze ans et deux enfants plus tard, elle le quitte. Elle est la seule à avoir osé le faire, comme elle le raconte en détail dans son livre, Vivre avec Picasso. Sa publication en 1964 – que le peintre tentera en vain d’empêcher – a mis un coup d’arrêt à toute relation entre l’artiste et ses enfants Claude et Paloma, qui passaient jusqu’alors leurs étés avec lui dans le sud de la France.

« Il disait aimer les femmes fortes, comme votre mère ou Dora Maar, lui dis-je, des femmes qui osaient lui tenir tête. Et vous, vous avez déjà tenu tête à votre père ? » La réponse de Paloma fuse : « Non. Les dernières années, je ne le voyais plus. Et avant, j’étais une enfant. Une enfant gâtée par lui. Je ne sais pas si cela aurait été plus difficile après ou s’il aurait voulu que je sois à ses côtés ou non, je n’ai pas vécu tout ça. »

Paloma avec sa mère à New York dans les annes 1980.

Paloma avec sa mère à New York, dans les années 1980.

 
GETTY IMAGES

Aujourd’hui, Paloma ressemble toujours de manière troublante à Pablo et rit de bon cœur lorsque je lui demande comment on vit la célébrité lorsque l’on porte son nom de famille sur le visage. La ressemblance est particulièrement frappante sur les photos de son enfance, qu’elle n’hésite pas à qualifier de magique. « Je me souviens avec émotion de ces heures passées ensemble : lui avec son pinceau et moi avec mes crayons à la main. Une atmosphère irréelle, dominée par le silence. Pablo me laissait rester avec lui parce que j’étais une enfant calme, qui ne le dérangeait pas. » Entourée des « amis de papa » : Henri Matisse, Jean Cocteau, Jacques Prévert, qui étaient « comme des oncles pour nous. Nous les voyions chaque été, Pablo aimait la mer et passait beaucoup de temps à discuter sur la plage. Il était également fasciné par la tauromachie », se souvient-elle.

Succession et droit moral

Je l’interroge alors sur l’incroyable modernité de son père, le fait que le nom de Picasso soit encore un sésame dans le monde entier. « Il est fascinant qu’après tant d’années, Picasso soit toujours l’artiste le plus connu au monde, reconnaît-elle. Le fait qu’il soit toujours moderne est fabuleux. Les gens s’accrochent à son nom. Et malgré les centaines d’expositions qui lui sont consacrées, il y a toujours un nouveau point de vue. Il a fait tant de choses... Il ne s’est jamais relâché, il s’est toujours remis en question. Il n’était jamais satisfait, il inventait, il se battait. La principale motivation d’un artiste est d’explorer. Ensuite, les gens peuvent aimer ou pas. »

Paloma a pris les rênes de la Picasso Administration en juillet 2023, un mois avant la disparition de son frère Claude, en plein cinquantième anniversaire de la mort de son père. « Picasso n’est pas seulement l’artiste le plus important, mais aussi le plus reproduit, explique-t-elle. Nous devons montrer la voie dans ce sens. Je passe beaucoup de temps à discuter avec des avocats, en ayant sans cesse à l’esprit ce que mon père aurait accepté ou pas. De son vivant, des licences étaient déjà accordées. Et puis les musées ont besoin de merchandising pour vivre. »

Bien qu’elle soit une femme très occupée, elle n’abandonnerait pour rien au monde sa collaboration avec Tiffany & Co., entamée en 1980, qui a donné naissance à des pièces désormais iconiques, avec pour motif le rameau d’olivier, le cœur ou la colombe. « Il ne serait pas bon pour moi d’oublier cet aspect des choses et de me consacrer uniquement à mon père. Je suis créative, mais je sais aussi gérer une entreprise. C’est ma contribution à la famille. » Il faut d’ailleurs le lui accorder : Paloma a apaisé un certain nombre de tensions dans la succession. Le peintre a laissé derrière lui plus de quarante-cinq mille œuvres et une immense fortune, mais n’a jamais pris la peine de rédiger le moindre testament. « Aujourd’hui, nous collaborons plus étroitement. Moi, la dernière de ses enfants, mes petits-enfants et mes petits-neveux et petites-nièces. Je ne peux pas travailler seule. Nous nous voyons au moins une fois par mois. » Quelques jours après cette interview, elle se rendra à Venise pour rencontrer les autres héritiers, Marina et Bernard. Lors de cette réunion, ils discuteront de toutes sortes de questions. « Il y a toujours de nouveaux problèmes. La plupart concernent le droit moral : c’est ma responsabilité ; si quelqu’un veut reproduire une œuvre, je suis la seule à pouvoir l’autoriser ou non. Certaines choses me conviennent, d’autres sont inacceptables. Nous avons dû inventer de nouvelles façons de nous défendre. Picasso n’est pas une entreprise, c’est une personne, un peintre. Nous ne fabriquons rien », insiste-t-elle.


En 1958 en los toros con su padre y Jacqueline la ultima mujer del artista.

En 1958 en los toros con su padre y Jacqueline, la ultima mujer del artista.

 
ARCHIVO HULTON/GETTY IMAGES

Karl Lagerfeld disait d’elle qu’elle était « la personne la plus talentueuse » qu’il connaissait, capable de dessiner n’importe quoi. Qu’est-ce qui lui a résisté, alors ? Réponse, en forme de clin d’œil : « Dans l’entrée de cette maison, il y a deux pièces de porcelaine chinoise que j’ai achetées il y a trente ans. Avec, je voulais faire deux tables, mais je n’y arrive pas. J’espère trouver un jour le design parfait. »









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