mercredi 29 avril 2020

Per Olov Enquist / Au royaume de Danemark



Le Médecin personnel du roi

AU ROYAUME DE DANEMARK

Par Claire Devarrieux





Le Suédois Per Olov Enquist met en scène l'histoire de la révolution danoise au temps des Lumières, sous le règne du peu éclairé Christian VII. Les intellectuels doivent-ils exercer le pouvoir? Entretien à Stockholm avec un tenant du «roman documentaire».

Le Suédois Per Olov Enquist, dès les années soixante (il est né en 1934), a mis en place le rouleau compresseur critique qu'il allait ultérieurement définir ainsi: «Sois soupçonneux. N'accepte rien. N'accepte pas une version donnée: pense par toi-même. Sois soupçonneux. Il n'y a pas de sainte objectivité, pas de vérité ultime, il n'y a pas à faire abstraction de l'interprétation politique. Soupèse, soupçonne, mets en question.» (Programme souvent cité, notamment par Régis Boyer, dans son Histoire des littératures scandinaves). L'Histoire, ses personnages (Hess ou Messmer le magnétiseur, Strindberg ou Hamsun), ses traces écrites, représentent un terrain d'application idéal. Enquist n'a pas imaginé que des «romans documentaires» ou des scénarios du réel, mais il a trouvé là de formidables leviers, pour reprendre une image qu'il aime bien.
Il dénude les forces de coercition, le moment où un piège se referme sur l'individu. Le Second (traduit en 1989 chez Actes Sud) raconte l'histoire d'un sportif qui se met à tricher pour la bonne cause du sport ouvrier suédois. Les Récits du temps des révoltes ajournées évoquent des contemporains déboussolés, prêts à trier eux-mêmes le bon grain de l'ivraie, cette dernière bien sûr d'essence communiste ou gauchiste. C'est au nom de la purification, pour éradiquer les radicaux qui prétendent instaurer le ciel sur terre, et aussi pour conjurer ses propres démons que Guldberg le nabot, en 1772, saborde la révolution danoise, dans les faits, et dans le nouveau roman historique d'Enquist, le Médecin personnel du roi.
Pourquoi faut-il au roi un médecin personnel? «Parce que sa Majesté est folle.» Christian VII du Danemark, couronné et marié à 16 ans, en 1766, sans être un débile profond comme son frère, entretient des relations difficultueuses avec le monde. Le monde se réduit pour lui à la cour, la cour est un théâtre où il est censé aligner ses répliques. Seulement il n'est pas certain du rôle à jouer, et ça le rend malade. Il a tellement peur d'être puni.
«Christian n'avait jamais su distinguer la réalité de la représentation. Pas à cause d'un défaut d'intelligence, mais à cause des metteurs en scène.» Les fonctionnaires du royaume confisquent traditionnellement le pouvoir qui revient au monarque de droit divin: soit on mise sur une incapacité congénitale, soit on lui donne une éducation appropriée. On le casse. Par exemple, en ne cessant de le battre. Le jeune Christian s'en remet alors à deux bienfaiteurs successifs, deux partisans des Lumières. L'un d'eux se nomme Struensee, c'est un médecin allemand, doux et secourable, qui n'aime pas le pouvoir et se retrouve pourtant à l'exercer.
L'Europe des Lumières met ses espoirs dans les petits pays du Nord. Ici, la bizarrerie est grande. «La lumière. La raison. Mais Struensee savait aussi que cette lumière et cette raison se trouvaient entre les mains d'un garçon qui, tel un énorme flambeau noir, portait en lui l'obscurité.» En un peu moins de deux ans, Struensee réduit les dépenses de l'armée, accorde la liberté de parole et la liberté du culte, ouvre au public les parcs royaux, imagine «des réformes inouïes qui se glissent sans douleur dans la vraie vie». Et cette révolution sans heurt se glisse pareillement dans le livre. Le roi joue sous la table avec son chien et son petit valet noir, le ministre travaille, signe des centaines d'édits. «Il faisait l'amour, rédigeait et signait.» Struensee, le ministre, le médecin du roi, vit une passion torride avec la reine Caroline Mathilde, «la petite putain anglaise» dont Guldberg, associé aux reines douairières, a juré la perte.
Le Médecin personnel du roi est infléchi par la métaphore théatrale, malédiction shakespearienne. Il suffit de se reporter à la correspondance de Voltaire avec Catherine II, au moment où Struensee est condamné à mort: «J'attends le dénouement de la pièce qui se joue actuellement au Danemark». La jeune reine est la seule à lutter de toutes ses forces contre ça, contre l'attrait morbide : «Elle haïssait Hamlet. Elle ne voulait pas que sa vie soit écrite selon une pièce de théâtre. (..) Je n'ai que vingt ans; elle se le répétait sans cesse, elle n'avait que vingt ans et elle n'était pas prisonnière d'une pièce de théâtre danoise écrite par un Anglais, et elle n'était pas prisonnière de la maladie mentale d'un autre, et elle était encore jeune.» Trois ans plus tard, elle était morte. Guldberg eut son règne, «puis, comme d'autres, il prit fin.»
Per Olov Enquist, 2011
Philippe Matsas


Claire Devarrieux Per Olov Enquist Le médecin personnel du roi 
Traduit du suédois par Marc de Gouvenain et Lena Grumbach. 
Actes Sud, 368 pp., 149 F.
LIBERATION




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mardi 28 avril 2020

Mort du romancier Per Olov Enquist, l'observateur engagé

Per Olov Enquist


MORT DU ROMANCIER PER OLOV ENQUIST, L'OBSERVATEUR ENGAGÉ

Par Claire Devarrieux— 26 avril 2020 à 16:30

A 85 ans, l'auteur suédois laisse une œuvre documentée, de «l'Extradition des Baltes» à «Une autre vie».


Le romancier suédois Per Olov Enquist, l’auteur de l’Extradition des Baltes et du Médecin personnel du roi, est mort samedi soir à 85 ans. C’était un grand écrivain, à double titre : son œuvre, majoritairement traduite aux éditions Actes Sud depuis 1985, est considérable. Et puis, long et maigre, il mesurait presque 2 mètres.

A quoi ressemble le monde vu d’aussi haut ? Son éditeur et traducteur, Marc de Gouvenain, a souvent insisté sur le titre du premier roman d’Enquist, l’Œil de cristal (paru en 1961), et le décrit en 1985 dans le Magazine littéraire, se profilant derrière ses personnages, «s’avançant parmi les autres avec son œil d’espion et son désir de carapace d’invulnérabilité. Le corps, lui, souffre […]. Alors, le rêve : être un œil qui voit tout mais ne sent rien». Dans son autobiographie, Une autre vie (2010), Per Olov Enquist évoque la manière dont il a couvert, pour le quotidien Expressen les funestes Jeux olympiques de 1972 à Munich : «Il est un observateur timide. Grand et silencieux, il se promène et regarde. C’est sa méthode de travail. Un pin ambulant.» Le livre qui résulta de ses reportages, la Cathédrale olympique, est également écrit à la troisième personne. Qui écrit ? A quel moment de la vie prend-on le chemin de la littérature ? «Il n’était pas le seul à chercher à savoir pourquoi les choses étaient devenues ce qu’elles étaient devenues.»

«Un récit prodigieux où tout menait inexorablement en avant»

Orphelin de père, héritier du prénom d’un frère mort, Enquist imagine dans la Bibliothèque du capitaine Nemo (1992) une substitution de nouveau-né. A l’âge de 6 ans, le narrateur doit quitter le foyer privilégié qu’il a cru être le sien pour laisser la place à son double. Dans sa déchéance, sauvé cependant par son élévation morale, l’enfant a la certitude d’être protégé par le capitaine Nemo. Quelques années auparavant, l’Ange déchu (1986), bref triptyque sous-titré «un roman d’amour», conte, entre autres, l’histoire d’un homme affligé de deux têtes. Dans l’Ange déchu, on peut lire une phrase qui reviendra, presque telle quelle, dans le Médecin personnel du roi (2000) : «Je croyais autrefois que l’histoire était un fleuve qui avançait majestueusement, calmement, comme un récit prodigieux où tout menait inexorablement en avant, vers la mer.» Tous les romans d’Enquist s’emploient à pulvériser cette croyance enfantine. Il n’y a pas de linéarité de l’existence, il n’y a que des faisceaux de faits recoupés, de suppositions, de bifurcations, de visions, aussi l’écrivain doit-il parvenir à fondre dans une prose équilibrée ces éléments contradictoires.
Chaque roman d’Enquist est un dossier, social ou historique, mais les pièces ne sont pas produites dans l’ordre. Il s’agit de ne pas être démonstratif. Le souffle de la narration soulève tout ce que les analyses pourraient avoir d’austère. Le Médecin personnel du roi, adapté au cinéma en 2012 (Royal Affair, de Nikolaj Arcel) raconte «la contagion des Lumières» à la cour du Danemark en 1770. Christian VII, le roi fou, se voit flanquer d’un médecin, Struensee, par ses conseillers. Mais le médecin est trop avisé, trop éclairé. Il va plaire à la reine, mais pas à la noblesse. C’est une des rares incursions d’Enquist dans un pays étranger (il faut signaler aussi, par exemple, Blanche et Marie, traduit en 2006, qui mêle les vies de Marie Curie et d’une patiente de Charcot). Généralement, il préfère s’en tenir à l’histoire de la Suède, pour mieux en creuser les particularismes et les tares.

Fidèle à ses racines

Un de ses premiers romans, l’Extradition des Baltes, paru en 1968, et avec lequel Actes Sud en 1985 a fait connaître son œuvre, enquête sur un scandale de l’immédiat après-guerre, quand le gouvernement de la Suède renvoie en Union soviétique des réfugiés militaires originaires des pays baltes qui avaient combattu, malgré eux ou pas, dans les rangs de l’armée allemande. Enquist devait écrire, à propos de ce livre, qu’il avait voulu poser quelques questions «à propos du grand schéma idéologique et du petit schéma humain qu’il enferme, à propos des mécanismes politiques et des victimes de ces mécanismes» (préface à la nouvelle édition parue en poche chez Babel). La culpabilité, l’effort et la chute sont des thèmes qui reviennent, dans le Cinquième hiver du magnétiseur (1964), ou dans le Second (1971), magnifique fiction sur le sport à travers la figure d’un champion du lancer de marteau qui a réellement existé, un représentant de la classe ouvrière qui finit dans l’enfer des tricheurs.
Enquist lui-même est resté fidèle à ses racines. Issu d’une lignée paysanne, fils d’une institutrice qui l’éleva selon les stricts principes de la religion, il est entré en littérature comme le provincial qu’il était : en restant sur ses gardes. Il était sans doute représentatif de la littérature engagée et réflexive des années 60 et 70, mais possédait, outre son talent, une originalité particulière. Etudiant, il ne disait jamais à l’université qu’il était un sportif de haut niveau. Et au stade (saut en hauteur), personne ne savait qu’il allait à la fac. Dans le Livre des paraboles, sous-titré lui aussi «un roman d’amour» (2013), son dernier livre, qui prolonge son autobiographie, Per Olov Enquist écrit : «Voilà pourquoi il s’embrouillait. Comme s’il y avait ce tas de bouquins par terre devant lui et qu’il envoyait un coup de pied dedans, comme s’il n’était pas coupable ! Comme s’il se départageait. Une part de lui-même était la part couchée par écrit, celle qu’il nommait. Une autre était le frère, mort au bout de deux minutes à l’état de fœtus, à peine arraché du ventre vorace de la Mère. C’était lui qui détenait la solution.»
LIBÉRATION



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samedi 25 avril 2020

rands films de fin du monde (1/5) / «Soleil vert»: ton prochain, tu mangeras



Grands films de fin du monde (1/5): «Soleil vert»: ton prochain, tu mangeras


En cette période de confinement, «Le Temps» propose chaque semaine une (re)découverte culturelle. Aujourd’hui, un thème dont le cinéma raffole, celui de la fin des temps. Sorti en 1973, premier à parler d’écologie, «Soleil vert» imagine un avenir surchauffé et surpeuplé qui ressemble dangereusement à l’époque contemporaine. Le plus plausible des films apocalyptiques

Antoine Duplan
Publié lundi 20 avril 2020 à 17:21
Modifié jeudi 23 avril 2020 à 21:15

Le générique de début affiche les photos du bon vieux temps: une Amérique rurale, immense, paisible et généreuse. Le rythme s’accélère au fil des décennies. Voici des puits de pétrole, des productions industrielles, des autoroutes tentaculaires, des monceaux de détritus, des populations pléthoriques, des cours d’eau agonisant… Ces désastres mènent à New York, en 2022. Cette mégapole de 44 millions d’habitants suffoque sous l’effet de serre. Si les nantis disposent encore d’appartement de luxe, avec eau courante et esclave sexuelle, les miséreux s’entassent dans les rues, dormant à même les escaliers.
Thorn (Charlton Heston), un flic coriace, enquête sur l’assassinat d’un riche magnat. Ses prérogatives lui permettent d’empocher tout ce qu’il peut – savon, whisky, tomates et même, luxe inouï, une entrecôte de bœuf! Il partage son butin avec le vieux Sol, son documentaliste, qui a connu l’époque d’avant, quand la Terre était vivante et les aliments goûteux. La population subsiste grâce aux tablettes de Soylent vert. L’enquête Thorn révèle que cet aliment n’est pas à base de plancton, mais fait avec des cadavres humains… Ayant épuisé toutes ses ressources, la société en est réduite au cannibalisme.
Sorti en 1973, Soleil vert est le premier film à dénoncer la responsabilité humaine dans l’avènement de la catastrophe. Il ose même pointer la surpopulation, ce problème qu’aucune autorité n’évoque de peur de passer pour génocidaire. Lorsque éclatent des émeutes de la faim, la police envoie des «dégageuses» contre les protestataires: ces pelles mécaniques ramassent par douzaines les affamés et les déversent pêle-mêle dans leur benne. Départ pour l’usine de conditionnement… Evacué sur une civière, Thorn lève son poing ensanglanté pour appeler à la révolte. Puis le générique de fin fait défiler ces paysages magnifiques de la Terre d’avant que le Centre d’euthanasie montre aux candidats à la mort douce.

Soleil vert (Soylent Green), de Richard Fleischer, avec Charlton Heston, Edward G. Robinson, 1h37. Disponible en DVD.

vendredi 24 avril 2020

Rubem Fonseca est mort

Rubem Fonseca
Triunfo Arciniegas





…ET DE RUBEM FONSECA

— 24 avril 2020 à 17:07
Le romancier et scénariste brésilien Rubem Fonseca est mort le 15 avril à 94 ans à Rio de Janeiro. Ancien fonctionnaire de police, Rubem Fonseca s’est inspiré de son expérience dans ses fictions, avec des narrateurs inspecteurs de police, avocats criminalistes ou détectives privés, dans des textes au style cru et érotique. Son premier roman, le Cas Morel, a été traduit en France en 1979 (Flammarion) et Agost, considéré comme son meilleur, en 1993 (Grasset).

mercredi 22 avril 2020

Le confinement offre à Netflix un nombre record de nouveaux abonnés






Le confinement offre à Netflix un nombre record de nouveaux abonnés


Entre janvier à mars, la plateforme de streaming a comptabilisé 15,8 millions de nouveaux abonnés payants, et une hausse de son chiffre d'affaire. Mais Netflix souligne les «incertitudes» liées à la pandémie, craignant de perdre des abonnés au déconfinement

Le confinement a valu à Netflix 15,8 millions de nouveaux abonnés payants de janvier à mars, portant son total à 183 millions dans le monde. Sur la même période l'année dernière, la plateforme avait séduit 9,6 millions de nouveaux adeptes, indique son communiqué de résultats paru mardi.
«La croissance de notre base d'abonnés s'est temporairement accélérée en raison du confinement», explique le groupe, qui a réalisé près de 5,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires au premier trimestre 2020, en hausse de 28% sur un an. «C'est un record en termes de nouveaux abonnés», constate David Sidebottom, analyste chez Futuresource. «Cette croissance vient de nouveaux ménages, mais aussi d'anciens abonnés qui avaient mis fin à leur contrat.»
Un ralentissement de la croissance en prévision du déconfinement
Pour le deuxième trimestre, Netflix table sur 7,5 millions de clients supplémentaires, mais précise que ce n'est qu'une «hypothèse». «Ce chiffre pourrait ressortir bien plus élevé ou bien inférieur en fonction de plusieurs facteurs, y compris quand les gens reprendront leur vie sociale dans les différents pays et à quel point ils couperont la télévision après le confinement», détaille la société californienne.
Elle s'attend donc à un ralentissement de cette croissance du nombre d'abonnés. «Instinctivement, les personnes qui n'ont pas rejoint Netflix pendant tout le confinement ne le feront sans doute pas juste après», tempère-t-elle encore. Cette prudence se reflète à Wall Street, où l'action du groupe perdait 0,87% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.

Le défi de conserver les abonnés et proposer de nouveaux contenus

Pourtant, tous les voyants financiers sont au vert, malgré la hausse du dollar qui heurte les revenus internationaux du groupe. Netflix a doublé son bénéfice net au premier trimestre, à 709 millions de dollars. La plateforme dispose de réserves de cash, puisque certaines dépenses ont été remises à plus tard, quand la production de films et séries pourra reprendre.
Mais de nombreuses sorties vont être retardées, et la société risque de souffrir d'une comparaison défavorable au troisième trimestre, qui avait été marqué l'année dernière par de nouvelles saisons de Casa de Papel et Stranger Things, des succès populaires. «Nous bénéficions de gros volumes de contenus qui étaient prêts à diffuser ou en post-production quand nous avons dû interrompre les tournages», nuance la société.
Au premier trimestre, le service de streaming a aussi pu capitaliser sur l'engouement suscité par la série documentaire Tiger King: Murder, Mayhem and Madness, qui porte sur les élevages de félins aux Etats-Unis.
«Le défi de Netflix et des autres plateformes sur abonnement, notamment Disney+, ne va pas être seulement d'attirer de nouveaux abonnés après le confinement, mais surtout de garder ceux qu'ils ont acquis», observe David Sidebottom.

lundi 20 avril 2020

jeudi 16 avril 2020

Mort de l'écrivain brésilien Rubem Fonseca à 94 ans

Rubem Fonseca
Triunfo Arciniegas



Mort de l'écrivain brésilien Rubem Fonseca à 94 ans


L'écrivain brésilien Rubem Fonseca est mort mercredi à l'âge de 94 ans d'un infarctus, a annoncé sa famille.
"Cela a été un infarctus. Il était chez lui, il s'est senti mal, on l'a emmené à l'hôpital (...) Il s'est évanoui pendant le trajet, ils ont tenté de le réanimer, mais il n'a pas survécu", a témoigné son gendre Pedro Correa do Lago au portail brésilien d'informations UOL.
Né de parents portugais le 11 mai 1925 à Juiz e Fora, dans l'Etat du Minas Gerais, Rubem Fonseca était romancier, nouvelliste, scénariste et critique de cinéma.
Son style cru, sec, érotique, dépeignant la vie dans les bas-fonds urbains, lui a valu de subir à plusieurs reprises la censure pendant la dictature (1964-1985).


L'écrivain brésilien Rubem Fonseca (g) s'adresse à la presse, aux côtés de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez, après avoir reçu le prix "Juan Rulfo" en novembre 2003 à Guadalajara, au Mexique
L'écrivain brésilien Rubem Fonseca (g) s'adresse à la presse, aux côtés de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez, après avoir reçu le prix "Juan Rulfo" en novembre 2003 à Guadalajara, au Mexique HECTOR GUERRERO
Son premier roman, "Le cas Morel" (1973), qui compte des scènes de violences et de sexe, avait été confisqué par la police, ainsi que plusieurs de ses nouvelles.
L'écrivain, qui a vécu à Rio de Janeiro depuis son enfance, a d'abord suivi des études de droit, avant d'entrer dans la police et de devenir commissaire en 1952, ce qui a influencé son oeuvre.
Le roman "Agosto" (1990), publié en français sous le titre "Un été brésilien", est considéré comme une de ses oeuvres majeures.
L'écrivain, qui n'aimait pas donner d'interviews, a été lauréat du prix Camoes en 2003, le plus important prix en langue portugaise, et du prix brésilien Machado de Assis en 2015 pour l'ensemble de son oeuvre.
FRANCE 24



CUENTOS
Los prisioneros (1963)
Rubem Fonseca / Febrero o marzo
El cobrador (1979)
Rubem Fonseca / El cobrador
Novela negra y otras historias (1992)
Rubem Fonseca / Mirada
Historias de amor (1997)
Rubem Fonseca / Betsy
La cofradía de los Espadas (1998)
Secreciones, excreciones y desatinos (2001)
Pequeñas criaturas (2002)
Ella y otras mujeres (2006)
Rubem Fonseca / Ella
Rubem Fonseca / Joana
Axilas y otras historias indecorosas (2011)

Os prisioneiros (1963) 
A coleira do cão (1965) 
Romance negro e outras histórias (1992) 
O buraco na parede (1995)
Rubem Fonseca / Cidade de Deus
Cofraia dos Espadas (1998)
Rubem Fonseca / O vendedor de seguros
Secreções, excreções e desatinos (2001)
Pequenas criaturas (2002)
Diário de um Fescenino (2003)
64 Contos de Rubem Fonseca 2004)
Ela e outras mulheres (2006)
Rubem Fonseca / Teresa
Axilas y otras historias indecorosas (2011)
Rubem Fonseca / O ensina da gramática

DRAGON
DANTE

RACCONTI