vendredi 26 avril 2013

Ron Mueck à Paris


Mask II, 2001 Matériaux divers Anthony d’Offay, Londres
Ron Mueck

Ron Mueck à Paris

16 Avril - 27 Octobre 2013 à la Fondation Cartier, Paris.



Ce qui frappe dès le premier regard sur les sculptures de Ron Mueck, c’est leur présence physique et le sentiment qu’elles font naître de toucher la réalité de notre humanité alors que l’on est dans la représentation. On est placé dans une sorte d’altérité absolue, face à des individus dont on devine la proximité affective, l’empathie de l’artiste avec les sujets qui les ont inspirés.

Le réalisme propre au travail de Ron Mueck qui tend à un mimétisme parfait, sa grande maîtrise du matériau, la résine de polyester sur fibre de verre et silicone, pour le rendu de la peau, l’utilisation de vrais cheveux pour la pilosité, ne suffisent pas, à l’évidence, à expliquer cette impression.



Atelier de Ron Mueck, janvier 2013 © Ron Mueck Photo © Gautier Deblonde

En effet, ce mystère inhérent à la représentation artistique provient ici du dépassement même de ce réalisme que l’artiste subvertit en modifiant les données de la réalité au moyen de l’échelle, des proportions. Tantôt géantes, tantôt minuscules, les sculptures ne s’imposent pas seulement par leur présence physique mais par leur présence psychologique. L’attitude, la pose, l’expression renvoient à un état mental, une situation apparemment banale mais qui créée, chez le spectateur, un trouble, une inquiétude.


Couple under an umbrella. Montage de l’exposition © Thomas Salva _ Lumento pour la Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2013

Figées dans l’espace et le temps, elles s’entourent de silence en dépit du récit que l’on tente de construire et d’imaginer à partir d’elles et à partir de notre expérience existentielle intime : la joie, la tristesse, l’inquiétude telle qu’elles apparaissent dans Couple under an umbrella (2013) ou dans Woman with shopping (2013), une maternité contemporaine bouleversante.


Couple under an umbrella (détail).

Les sujets, la vie, la naissance, la souffrance, la mort, les différents passages de la vie suggérés par les jeux d’échelle, nous renvoient en effet à notre humanité. Ce sont aussi les sujets de la statuaire religieuse à laquelle Ron Mueck fait souvent référence. C’est le cas de Drift, un homme étendu sur un matelas pneumatique, les bras en croix, présenté à la verticale qui fait penser à une crucifixion. C’est également le cas de Youth, un jeune adolescent noir qui regarde sa plaie au côté droit, inspiré par le tableau de Caravage l’Incrédulité de Saint Thomas.
L’espace de la fondation Cartier est pensé de manière à entourer les œuvres d’un vide qui amplifie la part énigmatique qui s’en dégage et qui permet d’instaurer cette confrontation qui fait la force du travail de Ron Mueck.



Woman with Sticks, 2009 Matériaux divers Courtesy Hauser & Wirth
Ron Mueck Photo Courtesy Hauser & Wirth, Londres.

Fondation Cartier pour l’art contemporain

261, Boulevard Raspail

Paris 75014 France

Tel. +33 (0)1 42185650



Amélie Pironneau
Amélie Pironneau est docteur en histoire de lʼart et critique dʼart. Elle a notamment publié aux éditions bookstorming un ouvrage sur “La crise de la peinture en France 1968-2000”.


mercredi 24 avril 2013

Les confessions de John Le Carré

 

Le romancier britannique  pour la première de l'adaptation de Tinker, Tailor, Soldier, Spy à Londres. MAX NASH/AFP

Les confessions de John Le Carré

Dans le New York Times Magazine, l'auteur deL'espion qui venait du froid, 81 ans, revient sur sa carrière et sa biographie.

À quatre-vingt-un ans, John Le Carré a toujours bon pied bon œil. Il a confié sa recette pour rester en forme à un journaliste du New York Times Magazine qu'il a reçu dans sa maison de Cornouailles: «J'écris, je marche, je nage et je bois.» Et reste aux aguets. Si sa querelle de 1997 avec Salman Rushdie semble apaisée, il est toujours en colère contre George Bush. Pour ne pas oublier, il a placé une poupée à l'effigie de ce président dans ses toilettes… Côté cinéma, tout va bien: l'adaptation de Tinker, Tailor, Soldier, Spy ( La Taupe ) a entraîné la vente d'un million d'exemplaires du roman, paru en 1974, et trois nouvelles adaptations sont en chantier.

À l'écart, Le Carré poursuit son œuvre. Son 23e roman, A Delicate Truth, pas encore paru, il écrit déjà le suivant d'après une histoire de Conrad. Il a aussi fait un pacte avec sa famille. Dès qu'elle jugera que la qualité de son travail baisse, elle devra l

'avertir, car il sait qu'au point où il en est il pourrait «toucher de l'argent pour recopier l'annuaire téléphonique»...


JOHN LE CARRÉ

Ecrivain britannique

“Ecrire, c’est comme se trouver dans une maison vide et guetter l’apparition de fantômes”


BIOGRAPHIE DE JOHN LE CARRÉ

Après avoir terminé premier de sa promotion en lettres modernes à l'Université Lincoln (Oxford), David John Moore Cornwell se tourne vers l'enseignement. Mais en 1959, il entre au service de sa majesté tout d'abord comme secrétaire à l'ambassade anglaise de Bonn puis comme consul à Hambourg. Ce n'est qu'en 1961 qu'il commence à écrire des romans d'espionnage, décrivant avec réalisme et humour le monde des agents secrets et prenant pour nom de plume John Le Carré. Six de ses livres ont été adaptés en films comme 'Le Tailleur de Panama'. Son troisième roman 'L'Espion qui venait du froid' lui confère une renommée internationale. Après ce dernier, écrit en 1963, suivent de nombreuses autres histoires de forces spéciales comme 'Un traitre à notre goût' en 2011 et 'Une vérité si délicate' en 2013.



LE FIGARO





mercredi 17 avril 2013

Les sculptures hyperréalistes de Ron Mueck s'installent à Paris





1|20Avis aux retardataires et aux têtes en l'air, les impressionnantes sculptures de Ron Mueck sont de retour en France. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO


Les sculptures hyperréalistes de Ron Mueck s'installent à Paris

C'est une nouvelle fois la Fondation Cartier qui invite le sculpteur australien à exposer au public ses corps en silicone troublants de vérité...

Elodie DrouardFrance Télévisions
Mis à jour le 17/04/2013 | 11:09
publié le 15/04/2013 | 18:28


2|20Treize ans après une exposition remarquée, la Fondation Cartier (Paris 14e) invite à nouveau l'artiste australien à peupler son bâtiment de verre. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

3|20La plus imposante sculpture, "Couple under an umbrella", est visible depuis la rue. Elle montre un couple de personnes âgées dont la posture et la texture sont d'une rare justesse, jusqu'au bout des ongles. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

4|20Rappelons qu'en 2005, cette exposition atypique, où seules cinq pièces étaient installées, avait conquis le public. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

5|20Elle reste à ce jour le plus gros succès de la Fondation Cartier. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

6|20Jusqu'au 29 septembre 2013, ce sont neuf sculptures que le visiteur pourra venir examiner. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

7|20Parmi elles, trois ont été réalisées spécialement pour l'occasion. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

8|20Toutes représentent des êtres humains, à l'exception de "Still Life" (2009), conçue en résonance avec la dernière épidémie de grippe aviaire. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

9|20Et pour ne pas frustrer le visiteur qui pourrait être surpris par cette exposition a minima, un film inédit de 52 minutes retraçant le processus créatif de Ron Mueck est également projeté. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

10|20Car Ron Mueck n'est pas un sculpteur comme les autres. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

11|20Il crée des figures humaines réalistes à l'excès, en jouant sur de surprenants changements d'échelle. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

12|20Dans "Woman with shopping" (2013), Mueck imagine une mère dont les bras chargés de sacs à provisions l'empêchent de tenir son enfant. C'est cette contrainte particulière qui induit une situation de malaise chez le visiteur. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

13|20Et la consternation se poursuit devant chaque œuvre. Le visiteur reste stupéfait devant ces êtres que l'on aimerait toucher tant ils semblent sortis de notre monde imparfait. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

14|20L'attitude des personnages est bluffante et rappelle d'autres sculpteurs hyperréalistes, comme Duane Hanson. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

15|20Dans "Youth" (2009), un jeune homme blessé semble découvrir le sang qui coule de sa plaie, comme saint Thomas découvrait la blessure du Christ dans un tableau du Caravage. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

16|20Conçues en silicone et en résine de polyester, ces sculptures interpellent par la précision des détails et la justesse de leurs attitudes. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

17|20Dans "Young Couple" par exemple, le visiteur tourne autour de ce jeune couple que l'on imagine sans histoire avant de découvrir la façon dont ils se tiennent la main. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

18|20Chaque œuvre est ainsi le point de départ d'un questionnement sur soi et sur les autres. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

19|20Exposition "Ron Mueck" à la Fondation Cartier pour l'art contemporain, à Paris (14e), jusqu'au 29 septembre 2013. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO

20|20Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 11 heures à 20 heures. Entrée : 9,50 euros. ELODIE DROUARD / FRANCETV INFO