mercredi 11 octobre 2017

Kazuo Ishiguro / Trois romans du nouveau Nobel qu'il faut lire


Kazuo Ishiguro


Kazuo Ishiguro: trois romans du nouveau Nobel qu'il faut lire


Trois romans clefs du nouveau prix Nobel de littérature, auteur qui brouille les pistes en maîtrisant tous les genres, du roman réaliste au roman d'anticipation.
En couronnant le Britannique d'origine japonaise Kazuo Ishiguro, l'académie suédoise du Nobel a surpris. Parce que cet auteur ne figurait pas parmi les favoris des parieurs à l'inverse du Japonais, Haruki Murakami ou de l'Anglaise Margaret Atwood. Mais aussi parce que ce romancier, qui écrit en anglais, n'a pas une œuvre pléthorique derrière lui. Il a écrit sept romans depuis 1982. Nous en avons sélectionné trois.

• Les Vestiges du jour (Belfond 1990)
Bien avant Julian Fellowes qui croqua l'aristocratie anglaise dans la série DowntonAbbey, Kazuo Ishiguro évoqua le monde feutré et codifié des grandes demeures de l'establishment british dans Les Vestiges du jour. Dans ce roman, l'impeccable majordome Mr Stevens, tout en retenue et en flegme, livre ses souvenirs au sein de Darlington Hall, vaste maison qui changera de propriétaire et de style en passant dans des mains américaines. Il dévoile aussi son amour pour la gouvernante Miss Kenton à laquelle il n'a jamais su avouer sa flamme. Ce roman mélancolique et nuancé d'un monde en sursis et d'un homme qui se rend compte qu'il est passé à côté de sa vie a reçu le Booker prize en 1990. Trois ans après, le réalisateur James Ivory l'adaptait au cinéma avec dans le rôle de Mr Stevens, l'inoubliable Anthony Hopkins qui donnait la réplique à Emma Thompson.

• L'Inconsolé (Calmann-lévy , 1997)
Avec l'histoire de ce pianiste célèbre débarquant dans une ville d'Europe centrale pour un concert qu'il ne donnera jamais, Kazuo Ishiguro a pris les lecteurs et critiques qui avaient salué Les Vestiges du jour, à contre-pied. «La traversée de ce gros roman parfaitement maîtrisé se révéla épuisante tant on ne parvenait, à l'image de son héros, sans cesse dérangé, bousculé, pris à partie, à comprendre les dessins de l'écrivain. Une ville molle comme l'étaient les montres de Dali, des personnages fantomatiques, grotesques, inquiétants. Tout relevait d'un onirisme dérangeant et en même temps attachant, presque gluant» écrivait, à l'époque, Bruno Corty dans Le Figaro littéraire. Ce roman clef témoigne du glissement progressif d'Ishiguro vers l'étrange, glissement qui s'affirmera dans ses livres par la suite.


• Auprès de moi toujours (Éditions des Deux-Terres, 2006)
«Tout a l'air limpide et calme en surface, mais en dessous se cache un univers bien plus trouble», écrivait Sébastien Le Foll du Figaro Magazine lors de la publication de ce roman. Un roman très anglais, en apparence seulement puisqu'il se déroule dans un pensionnat. Jugez-en: Kathie, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années 1990, une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là? La réponse ne sera pas sans déranger les lecteurs qui découvriront dans ce roman d'anticipation une réflexion sur le prix de la vie lorsque celle-ci se troque. Ce roman a été adapté au cinéma en par Mark Romanek en 2010 avec Keira Knightley, Carey Mulllingan et Andrew Garfield sous son titre anglais Never let me go.






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