mardi 20 février 2018

Laura Smet, la fille écorchée de Johnny Hallyday


Laura Smet

Laura Smet, la fille écorchée de Johnny Hallyday

Par Marion Galy-Ramounot | Le 13 février 2018

À 34 ans, la fille de Nathalie Baye et de Johnny Hallyday a annoncé contester le testament de son père, qui confierait l'ensemble de son patrimoine à sa femme Laeticia. Itinéraire d'une enfant pas si gâtée.


Elle a donné son prénom à un tube de Johnny, et puis publiquement rien. Depuis 1986 et la sortie du titre Laura, moins de cinq photos du père et de la fille réunis. «Laura, il y a tant d'hommes que je ne suis pas», chantait le King français dans la ballade écrite par Jean-Jacques Goldman. Il était Johnny Hallyday, ça c'est sûr. Un nom de scène lourd à porter qui a sans doute laissé peu de place à d'autres possibles identités. Dans l'intimité pourtant, il est bien le père aimant ce «petit rien du tout mais tant pour moi». «Je la voyais beaucoup plus (que David Hallyday, NDLR), confiait-il en 2016 à France 3. J’étais comme tous les papas du monde, je voyais ma fille un week-end sur deux. J’ai vu Laura grandir».

Laura Smet

"Il me traitait comme une reine"

Une Laura qui vivait avec Nathalie Baye à Paris, passait insoucieusement ses vacances entre la ferme de sa mère en Creuse et la villa tropézienne de Johnny Hallyday (baptisée Lorada, contraction de Laura et David), vivant, longtemps, dans l'ignorance de la popularité de «Johnny». «J’ai toujours plus ou moins su que ma mère était célèbre. Elle tournait beaucoup, voyageait souvent et m’emmenait parfois aux premières de ses films, racontait-elle à Madame Figaro en septembre 2015. La découverte de la célébrité de mon père est plus précise et plus violente. C’était en 1993 au Parc des princes. J’avais 10 ans. J’étais là lorsqu’il est entré comme un gladiateur dans l’arène. J’ai vu une foule se lever. Puis il a chanté Laura. Tout le stade était debout. J'étais très fière. C’était un moment d’amour hallucinant et en même temps assez perturbant pour une petite fille».
Laura Smet est la fille d'une star du rock. Classe. «Il me traitait comme une reine, se souvient-elle dans nos pages. Quand il m'emmenait sur sa Harley, j'avais l'impression d'être Bardot. On s'entendait très bien tous les deux. Nous sommes des instinctifs. J'ai hérité du côté animal de mon père.» À la majorité, comme lui, elle est happée par la spirale infernale de la célébrité naissante. Xavier Giannoli vient de lui offrir le premier rôle dans Les Corps impatients, qui lui vaut le prix Romy-Schneider. Nous sommes en 2002«Le succès est arrivé trop tôt, trop vite, trop fort. J’avais 17 ans et demi», avouera-t-elle à Elle six ans plus tard. «J’ai commencé à sortir beaucoup la nuit et j’ai rencontré de mauvaises personnes. Dans ces boîtes, en réalité, on lutte contre l’ennui en buvant et on se voit proposer certains produits.»


Un père présent "à sa manière"


Des produits qui la voient sombrer en 2006, après sa rupture avec Frédéric Beigbeder, qu'elle fréquente depuis deux ans dans le fatras mondain parisien. Mêmes cocktails qui l'empêchent d'assurer la promo d'UV, de Gilles Paquet-Brenner, et de finir le tournage du film Les Femmes de l'ombre de Jean-Paul Salomé, en 2007. «Elle me fait penser à moi quand j’avais 20 ans, dans mes moments de déprime», commente alors Johnny Hallyday, intervention rare du père, au Parisien. «À cet âge-là, j’étais beaucoup plus torturé que maintenant. Elle me donne beaucoup de soucis.»
Sous l'impulsion de ses parents, Laura Smet, 24 ans, est admise en psychiatrie à Sainte-Anne, à Paris, au printemps 2007. Nathalie Baye vient la voir tous les jours. Johnny Hallyday est présent «à sa manière, pudique», indique sa fille à L'Express Styles. «J’ai appris qu’il avait fait des choses dans mon dos pour m’ai­der, comme aller dans certaines boîtes de nuit pour deman­der qu’on m’em­pêche d’y entrer.» Les efforts de famille, la présence des amis (Chiara Mastroianni, Mélita Toscan du Plantier, Stanislas Merhar) vont aider un temps. Entre 2008 et 2010, elle est l'affiche de cinq films pour le cinéma et la télévision (dont La Frontière de l'aube, de Philippe Garrel, Pauline et François de Renaud Fély, et Sang froid, de Sylvie Verheyde).
En 2010, après que son père a été hospitalisé à Los Angeles, elle se fend d'une rare lettre ouverte - dans le JDD - s'indignant de lire et d'entendre n'importe quoi sur sa délicate position entre l'homme qui partage sa vie, Julien Delajoux, et son frère, célèbre Dr Stéphane Delajoux, qui vient d'opérer Johnny Hallyday d'une hernie discale. Deux jours plus tard, elle est retrouvée inanimée dans l'église Saint-Germain-des-Près et transportée à l'hôpital du Val-de-Grâce, Paris Ve. «Un simple malaise», affirme son agent Elisabeth Tanner - quand tout le monde évoque une tentative de suicide. C'est le vide professionnel pendant deux ans, et le retour malheureux en 2012, à la suite de son arrestation «entièrement nue dans une rue du VIe arrondissement de Paris, visiblement sous l'emprise de la drogue et de l'alcool» selon Le Parisien.


Quête paternelle

Depuis, elle va mieux. Vraiment. Après avoir incarné, en 2014, le rôle principal du film de Katia Lewkowicz, Tiens-toi droite, elle a joué dans Premiers crus de Jérôme Le Maire et en binôme avec sa mère dans la série 10 pour cent et le film de Xavier Beauvois, Les Gardiennes, sorti en décembre 2017, au moment du décès de Johnny Hallyday. Depuis, Laura Smet montre peut-être - pour la première fois - son vrai visage. Celle qui faisait encore le signe de la victoire au côté de son père souriant, le 4 octobre 2017, sur Instagram, refuse la défaite juridique. Avec son demi-frère David Hallyday, elle a fait savoir, ce 12 février, qu'elle conteste le testament de son père, qui laisse la totalité de son patrimoine et de ses droits à sa dernière épouse, Laeticia Hallyday.

Une épouse avec laquelle elle n'a jamais semblé entretenir des liens étroits. Elle n'a que 13 ans quand elle rencontre la quatrième épouse de son père, de huit ans son aînée. A-t-on rejoué les Cendrillon et blonde marâtre entre L.A. et Marnes-la-Coquette ? Dans Johnny, l'incroyable histoire continue, l'auteur Éric Le Bourhis avance que «l'inimitié entre elles était telle que le chanteur devait presque inventer des rendez-vous fictifs pour voir sa fille en cachette.» Aujourd'hui, Johnny n'est plus. «Il m'est encore insupportable de ne pas avoir pu te dire au revoir, papa, le sais-tu au moins ?», écrit Laura Smet dans un courrier diffusé par Le Figaro. Sait-il aussi que la guerre est déclarée, désormais, chez les Hallyday ?
MADAME




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