Pourquoi Brigitte Bardot ne sera pas enterrée dans sa propriété de Saint-Tropez
La star du cinéma français, morte dimanche, devrait reposer au cimetière de la commune varoise et pas chez elle, à La Madrague comme l’a confirmé la mairie tropézienne ce lundi.
On connaît la date et le lieu. L’inhumation de Brigitte Bardot, morte dimanche à 91 ans, se fera mercredi 7 janvier au cimetière marin de Saint-Tropez, a confirmé la mairie varoise ce lundi 29 décembre. Mais si cette dernière demeure n’aurait rien de surprenant pour le commun des mortels, pour l’ancienne gloire du cinéma français, la nouvelle surprend.
Ce que voulait Brigitte Bardot
«BB» avait en effet plusieurs fois exprimé son souhait de reposer dans sa propriété tropézienne de La Madrague, dont elle avait repris le nom pour baptiser sa célèbre chanson. «Je préfère reposer là plutôt que dans le cimetière de Saint-Tropez où une foule de connards risquerait d’abîmer la tombe de mes parents et de mes grands-parents»,justifiait-elle auprès du Monde en 2018. La star avait même affirmé au cours de cette interview avoir «choisi un petit coin proche de la mer, qui a été entériné par les autorités».
Ce lundi, son amie, la journaliste Wendy Bouchard a d’ailleurs assuré à Ici que Brigitte Bardot voulait «être enterrée près de ceux qu’elle a chéris, ses animaux», et sa fondation, qui a annoncé le décès, n’a pas précisé de lieu. Tout portait donc à croire que le souhait de l’actrice était d’être inhumée dans sa mythique propriété et qu’il serait respecté. Mais il n’en sera rien.
Pourquoi l’enterrement se fera finalement au cimetière de Saint-Tropez
Pourtant, il est bien possible d’enterrer un cercueil ou une urne funéraire dans le jardin d’une propriété privée, «à titre exceptionnel, et sous certaines conditions», selon le site gouvernemental service-public.gouv.fr. Une autorisation peut en effet être demandée au préfet du département où est située la propriété. Cette demande ne recevra de réponse qu’après la mort de l’intéressé. Pas d’autorisation délivrée par anticipation donc.
La préfecture du Var aurait-elle alors décidé entre dimanche et lundi de ne pas accéder à la requête de l’actrice ? Non, assure le représentant de l’Etat dans le Var dont les services expliquent à Libération ne pas avoir «reçu de demande en ce sens». La raison de ce revirement pourrait tout simplement venir de Brigitte Bardot elle-même, selon la radio locale Ici Provence : la défenseuse des animaux aurait en fait modifié ses dernières volontés pour une raison encore inconnue.
Quelles sont les conditions pour se faire enterrer chez soi ?
La propriété de l’actrice, isolée sur la route des Canebiers, remplissait pourtant au moins une des trois conditions sine qua non : pour se faire enterrer chez soi, il faut que le terrain se trouve en dehors d’une zone urbaine (à 35 mètres minimum du voisinage). Restait à solliciter l’avis d’un hydrogéologue devant se prononcer favorablement sur l’absence de risque de pollution du sol et de contamination de l’eau. Et bien sûr, à obtenir l’accord du préfet après lui avoir présenté différents justificatifs.
Une fois l’inhumation d’un cercueil ou d’une urne réalisée sur le terrain privé, l’enterrement crée en outre «une servitude à l’égard des proches du défunt». En clair, ces derniers doivent pouvoir «accéder librement à la sépulture». Ce qui n’est pas bien méchant tant que la propriété appartient à la famille. Mais cette servitude est perpétuelle : si les propriétaires ne sont plus des proches du défunt, les nouveaux habitants doivent toujours leur assurer un accès à la tombe.
Le précédent Alain Delon
Difficile donc d’être enterré chez soi, mais pas impossible. Et certainement pas pour Alain Delon. L’acteur avait en effet réussi à réaliser son souhait de reposer dans sa propriété de la Brûlerie, à Douchy (Loiret). Comme la star du Mépris, le Samouraï désirait être inhumé dans la chapelle qu’il avait fait construire sur son domaine, à quelques mètres du cimetière où il avait enterré tous ses chiens. Une exception rendue possible par l’autorisation préfectorale accordée au comédien, qui en avait fait la demande en bonne et due forme.
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