Peter Handke |
Peter Handke en trois livres
Comment entrer dans l'œuvre du Prix Nobel autrichien ? Nos conseils.
Par Sophie Pujas
Publié le 10/10/2019 à 16:26 | Le Point.fr
Le Malheur indifférent (traduit par Anne Gaudu, Gallimard, 1972)
Peter Handke revient sur le suicide de sa mère dans ce récit d'une exceptionnelle puissance, salué notamment par Maggie Nelson dans Une partie rouge. Le livre a été écrit quelques semaines après les faits, avec une sobriété bouleversante. « C'est un livre qui a été écrit dans une grande urgence, une grande nécessité. C'était tout de suite après sa mort parce que je me suis dit que, si j'attendais, ça deviendrait un livre comme il y a tant, de simples Mémoires », confiait-il au Point.
Mon année dans la baie de Personne (traduit par Claude-Eusèbe Porcell, Gallimard, 1997)
L'écrivain autrichien avance sous le masque d'un alter ego de papier qui lui ressemble : un narrateur nommé Georg Keuschnig, écrivain autrichien habitant près de Paris. Il évoque une année de sa vie dans une banlieue parisienne qui évoque furieusement le lieu de retraite choisi par Handke lui-même, Chaville. Poétique et somptueux.
Essai sur le fou de champignons (traduit par Pierre Deshusses, Gallimard, 2017)
Handke y déploie son talent à s'emparer du quotidien pour lui insuffler une profondeur insondable, et clôt un cycle qui comprend Essai sur le juke-box, Essai sur la journée réussie, Essai sur la fatigue et Essai sur le lieu tranquille. Le narrateur y raconte son amitié avec un « fou de champignons ». Ce dernier bascule progressivement dans l'obsession, qu'il vit comme une grande aventure. Jusqu'à s'y perdre ? Et pourtant, toute quête étant un absolu, cette folie apporte une part de merveilleux dans un monde terne. Elle hisse la forêt, dont Handke parle magnifiquement, au rang de décor fabuleux et magique.
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