Charlotte Gainsbourg et Shia LaBeouf dans le film danois, allemand, français et belge de Lars von Trier, "Nymph()maniac, volume 1", sorti en salles mercredi 1er janvier 2014. |
Charlotte Gainsbourg
NYPHOMANIAC
NYPHOMANIAC
A l'été 2011, sur le campus de Zentropa, dans la banlieue de Copenhague, Lars von Trier était intarissable sur la sexualité féminine. Il venait de recueillir des heures d’entretiens avec des femmes qui lui avaient parlé de leur vie sexuelle, en vue du fameux « film porno » qu’il préparait alors. Au mur de la cantine du studio, à la place où l’on met d’habitude les trophées remportés dans les festivals, était exposée une prothèse ultraréaliste reproduisant un pubis féminin. Un assistant expliqua qu’il s’agissait de celle de Charlotte Gainsbourg, utilisée dans Antichrist(2009).
Le cinéaste danois voulait déjà appeler son film Nymph()maniac, et le faire durer des heures. Trente mois plus tard, il a tenu son programme, avec quelques amendements. Les deux longs-métrages de deux heures, sortis en salles les 1eret 29 janvier, sont deux moitiés du même film, amputées de scènes qui les auraient empêchés de passer la censure de nombreux pays. Il faudra attendre le Festival de Berlin (du 6 au 16 février) pour découvrir l’intégralité de la première partie de Nymph()maniac et savoir ce qui manquait. Sans doute à la fois des plans « hard » d’organes sexuels en action – ceux de doublures, professionnels du cinéma X – et, comme l’explique Charlotte Gainsbourg, des plans pour lesquels on a recouru à des prothèses « immondes, avec du sang, un truc hyper gore. On ne peut pas vraiment se l’imaginer quand on n’a vu que la version courte, et qu’on a raté le “grand moment” qui a été coupé »…
De gauche à droite : Stacy Martin, Charlotte Gainsbourg, Lars von Trier et Stellan Skarsgaard lors d'une présentation du film "Nymph()maniac" à Copenhague, le 4 décembre 2013. | AFP/CHRISTIAN LILIENDAHL
Après Antichrist et Melancholia, Nymph()maniac est la troisième collaboration de Charlotte Gainsbourg avec Lars von Trier.
Comment votre rencontre s'est-elle passée ?
Charlotte Gainsbourg : Le projet d'Antichrist m'est arrivé par accident. Le rôle avait été confié à une autre actrice, avec qui à la dernière minute ça ne s'est pas fait. J'ai débarqué à Copenhague pour les essais, j'ai eu l'impression que je n'avais pas su parler, qu'il me regardait à peine… Il parlait beaucoup de ses crises d'angoisse. Moi je me sentais tellement normale, tellement en forme, que j'ai pensé que ça ne collait pas.
Vous aviez très envie de faire le film ?
Charlotte Gainsbourg : Oui. Mais je ne sais pas pourquoi il m'a choisie. Je ne sais même pas s'il a vu un seul de mes films.
Vous n'en avez jamais parlé ?
Non. Il m'a une fois envoyé un texto pour me dire qu'il était en train de me regarder à la télé avec mon père. C'était une émission qui passait, et aussi le clip de Lemon Incest. Je ne sais même pas ce qu'il connaît de mes parents en fait. Certainement tout, mais je n'en suis pas sûre.
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