Il y a 100 ans,
l'homme conquérait le pôle Sud
Lundi 26 décembre 2011
«Nous sommes ici pour célébrer un des exploits les plus impressionnants de l’humanité»,
a déclaré le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, le deuxième
chef de gouvernement de l’histoire à se rendre au pôle Sud après la
Néo-Zélandaise Helen Clark, qui s’y était rendue en 2007.
«Et
nous sommes ici pour souligner l’importance de ce continent glacial
dans le travail visant à comprendre le réchauffement de la planète»,
a-t-il dit en présence de chercheurs de l’énorme base américaine
Amundsen-Scott qui se trouve aujourd’hui à proximité immédiate du pôle
géographique.
Quelques
centaines de personnes de diverses nationalités s’étaient donné
rendez-vous au pôle pour célébrer le centenaire, y compris des
aventuriers norvégiens qui ont tenté de rééditer l’exploit de leur aïeul
à ski.
Certains ont toutefois dû être récupérés en avion pour pouvoir être présents au jour J.
L’EXPLORATEUR NORVÉGIEN ROALD AMUNDSEN |
«Ces
dernières années, le continent antarctique a changé plus rapidement
qu’à n’importe quelle période de ces 800 dernières années», a souligné M. Stoltenberg.
«La perte de la glace en Antarctique pourrait avoir des effets globaux dramatiques», a-t-il ajouté.
Selon
le pire scénario envisagé par les scientifiques, la fonte totale des
glaces de l’Antarctique -qui nécessiterait plusieurs siècles- risquerait
de provoquer une élévation d’environ 5 mètres du niveau de la mer et
d’engloutir des villes côtières et de petits États îliens.
Au
cours de la brève cérémonie partiellement retransmise à la télévision,
M. Stoltenberg a, comme Amundsen, planté le drapeau norvégien dans la
glace et dévoilé une statue de glace de l’illustre explorateur.
«Voici le bonhomme», a-t-il dit en découvrant le buste.
Ayant
troqué son habituel costume cravate pour un épais anorak rouge et noir,
le premier ministre a aussi parcouru à ski les derniers kilomètres du
périple effectué, un siècle plus tôt, par Amundsen.
Facteur
important de sa victoire, Amundsen avait emporté avec lui près d’une
centaine de chiens de traîneau alors que son rival avait préféré parier
sur des traîneaux motorisés et des poneys qui s’avéreront inadaptés.
Depuis
1994, la présence d’espèces allogènes est interdite sur l’île-continent
-sauf l’homme- par souci de ne pas y introduire des maladies.
L’infortuné officier britannique et ses hommes n’ont pas été oubliés mercredi.
«Ils
ont payé le prix ultime et leurs noms resteront à jamais inscrits dans
l’histoire polaire», a dit M. Stoltenberg en saluant leur «bravoure»,
leur «courage» et leur «détermination à atteindre l’un des endroits les
plus inhospitaliers sur Terre».
Après
avoir atteint le pôle le 17 janvier 1912, un bon mois après
l’expédition norvégienne, Scott et quatre coéquipiers étaient morts sur
le chemin du retour, victimes du froid, de l’épuisement et de la faim.
Amundsen,
qui avait déjà effectué une traversée historique du Passage du
Nord-Ouest (1903-06), fera partie en 1926 de la première expédition à
atteindre, avec certitude, le pôle Nord, cette fois-ci à bord d’un
dirigeable.
Il
périra deux ans plus tard dans l’Arctique dans l’accident d’un
hydravion français parti porter secours à l’explorateur italien Umberto
Nobile.
(La Presse)
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