jeudi 12 novembre 2015

James Bond / Spectre / «Le secret de James Bond ? C'est un orphelin»



Spectre : «Le secret de James Bond ? C'est un orphelin»



Par Bertrand Guyard
Mis à jour le 06/11/2015 à 06:35
Publié le 06/11/2015 à 06:30



INTERVIEW - Alors que le nouveau film sort en salle le 11 novembre, le spécialiste français Guillaume Évin signe L'Encyclopédie 007, aux éditions Hugo Image, dans laquelle il recense avec méticulosité tous les attributs mythologiques du héros créé par Ian Fleming.


Son nom est Evin, Guillaume Évin. Avec six livres consacrés au super-agent secret britannique, il est devenu le premier spécialiste français de James Bond. En écrivantL'encyclopédie 007 (éditions Hugo Image), il gratifie la littérature cinématographique d'un ouvrage exhaustif qui fera date.
Pour Le Figaro, il explique pourquoi la saga est aujourd'hui devenue la référence du film d'action à gros budget et à grand spectacle.


LE FIGARO - Était-il nécessaire d'écrire une encyclopédie sur 007?
Guillaume ÉVIN - La cinématographie bondienne est devenue un genre en soi. On a bien parlé dans les années 70, sous l'ère Bruce Lee, des films de karaté. Avant, la science-fiction et le western étaient aussi devenus des genres à part entière. Depuis 1962 et Dr No, les 24 missions officielles auxquelles il faut ajouter Jamais plus Jamais, ont créé une catégorie qui méritait une approche systématique. James Bond, c'est la référence du film de divertissement à gros budget.
Depuis Dr No, comment analysez-vous l'évolution du personnage Bond au cinéma?
Le cinéma n'a jamais investi la psyché du personnage pour à chaque fois rebondir sur une mission différente. Il ne fallait pas trop le figer pour ne pas s'interdire d'autres épisodes ultérieurs. C'est une tactique cinématographique. On se rend compte que l'agent secret des romans n'a rien à voir -ou assez peu- avec le personnage des films. Les initiateurs de la saga, Broccoli et Saltzman ont su adapter sur la pellicule les effets stylistiques de Fleming sans le plagier. À titre d'exemple, volontairement Fleming avait été un des premiers à pratiquer le name-dropping. Il assortissait son roman de quantité de marques pour identifier l'univers de son héros. Il portait des chemisesTurnbull and Asser , fumait des cigarettes Morland, tirait avec un Beretta avant le Walther PPK. On rentrait dans l'univers du héros via les marques et son quotidien, ses manies d'agent secret.
Les producteurs historiques ont donc retravaillé à leur manière le héros de Fleming...
Broccoli et Saltzman ont repris cela à leur compte en en faisant un habillage. C'est cet habillage qui est devenu l'essentiel. Les deux producteurs vont se se concentrer sur tout ce qui fait l'articulation d'un bon James Bond aujourd'hui: le pré-générique, le générique, les «girls» sublimes à la fois érotiques et coquines, les sites de tournages qui ressemblent aux plus belles cartes postales du monde, les scènes d'actions à couper le souffle. Ils vont émailler le tout d'effets de surprise, une demi-douzaine au moins par film. Le grand public a dû attendre Skyfall pour connaître un peu plus le milieu et les ascendances de Bond. Un secret que Bond cachait bien. Les spectateurs ont enfin su que le père de 007 s'appelait Andrew et sa mère Monique Delacroix, et qu'ils étaients morts lorsque James avait 12 ans. En réalité, savoir que James Bond est un orphelin n'est pas une chose anodine.
Comment devient-on un «bondologue», un spécialiste de 007?
(Rire) Eh oui, c'est déjà mon 6e livre sur Bond! Adolescent je suis tombé sous le charme du personnage. Les années ont passé. Un jour j'ai cherché à en savoir davantage, à passer de l'autre coté du miroir. Comprendre la mécanique, toute cette machinerie bondienne était mon objectif. En 2002 avec mon premier ouvrage Goldmaker 007 (Fayard) c'était la première fois que l'on s'intéressait à l'aspect marketing de la saga. J'ai ensuite essayé de montrer pourquoi la franchise james Bond est devenue le plus gros succès économique de l'histoire du cinéma.


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