Amants célèbres
Gustave Flaubert et Louise Colet
En Août 1846, à Paris, il rencontre Louise Collet, une poétesse déjà connue, qui deviendra sa maîtresse et sa muse. Leur liaison orageuse dure jusqu'en 1848. Puis elle reprendra de 1851 à 1854. Malheureusement je n'ai pas trouvé beaucoup de détails sur le net de cette liaison. Mais ce n'est pas grave, je citerais tout de même quelques extraits des nombreuses correspondances qui ont eu lieu entre les deux... et qui en disent long sur leur amour !
Jeudi soir, 11 heures. 6 Août 1846.
Ta lettre de ce matin est triste, et d'une douleur résignée. Tu m'offres de m'oublier si cela me plaît. Tu es sublime. Je te savais bonne, excellente, mais je ne te savais pas si grande. Je te le répète : tu m'humilies, par la comparaison que je fais de toi à moi. Sais-tu que tu me dis des choses dures ? et ce qu'il y a de pire, c'est que c'est moi qui les ai provoquées. Tu me rends donc la pareille ; c'est une représaille. Ce que je veux de toi ? Je n'en sais rien. Mais, ce que je veux moi, c'est t'aimer, t'aimer mille fois plus."
Samedi 8 Août 1846
"Oui je te désire et je pense à toi. Je t'aime plus que je ne t'aimais à Paris. Je ne puis plus rien faire ; toujours je te revois dans l'atelier, debout près de ton buste, les papillottes remuantes sur tes épaules blanches, ta robe bleue, ton bras, ton visage, que sais-je ? tout. Tiens ! maintenant la force me circule dans le sang. Il me semble que tu es là ; je suis en feu, mes nerfs vibrent... tu sais comment... tu sais quelle chaleur ont mes baisers. "
Nuit de samedi au dimanche, minuit. 8-9 AOût 1846.
"Le ciel est pur ; la lune brille. J'entends des marins chanter qui lèvent l'ancre pour partir avec le flot qui va venir. Pas de nuages, pas de vent. La rivière est blanche sous la lune, noire dans l'ombre. Les papillons se jouent autour de mes bougies, et l'odeur de la nuit m'arrive par mes fenêtres ouvertes. Et toi, dors-tu ? Es-tu à ta fenêtre ? Penses-tu à celui qui pense à toi ? Rêves-tu ? Quelle est la couleur de ton songe ? Il y a huit jours que s'est passée notre belle promenade au bois de Boulogne. Quel abîme depuis ce jour-là !"
Mardi dans l'après-midi. 11 Août 1846.
"Tu donnerais de l'amour à un mort. Comment veux-tu que je ne t'aime pas ? Tu as un pouvoir d'attraction à faire dresser les pierres à ta voix. Tes lettres me remuent jusqu'aux entrailles. N'aie donc pas peur que je t'oublie ! Tu sais bien qu'on ne quitte pas les natures comme la tienne, ces natures émues, émouvantes, profondes."
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