Oscar Wilde
Biographie synthétique d’Oscar Wilde (1854-1900). Journaliste, dramaturge, écrivain, Oscar Wilde choque la bonne société mondaine londonienne par ses frasques, son dandysme extravagant. Le portrait de Dorian Gray, en 1890, lui apportera le succès. Mais sa liaison affichée avec Lord Alfred Douglas lui vaudra en 1895 d’être condamné à deux ans de travaux forcés. À sa libération il s’installe en France mais connaît une lente déchéance malgré le soutien de ses amis, notamment André Gide. Il meurt d’une méningite dans un hôtel parisien le 30 novembre 1900.
1854 – Naissance à Dublin le 16 octobre d’oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde, deuxième fils de William Robert Wills Wilde chirurgien de réputation internationale et de Jane Francesa Elgee, poétesse et nationaliste irlandaise qui a publié ses premiers poèmes sous le pseudonyme de Speranza.
1864 – Élève à la Portora Royal School à Enniskillen où il apprend le français, le latin et le grec.
1867 – Mort à 10 ans de sa sœur cadette Isola. Immense tristesse.
1871 – Brillantes études au Trinity College, à Dublin. Premiers signes d’extravagance vestimentaires.
1874 – Obtient une bourse pour le Magdalen College, l’un des plus cotés de l’Université d’Oxford (jusqu’en 1878). Élève brillant et insolent, dandy, réputé et moqué par ses camarades pour ses tenues et son goût prononcé pour la discussion. Fréquente à Londres les milieux culturels et aristocratiques.
1875 – Voyage en Italie.
1876 – Mort de son père
1877 – Très influencé par l’un de ses professeurs, John Ruskin, membre du mouvement « esthète » pour qui l’art ne doit être que recherche du Beau, en dehors de toute préoccupation morale ou sociale. Très snob et anticonformiste, il deviendra très vite l’une des figures emblématiques du mouvement. Voyage en Grèce.
1878 – Retour à Dublin après l’obtention de son diplôme. Publie ses premiers poèmes dans des revues irlandaises et anglaises (« Ravenna » obtient le Newdigate Prize). Tombe amoureux de Florence Balcombe, qui finalement épousera Bram Stoker, l’auteur de Dracula.
1879 – Oscar Wilde s’installe à Londres et devient vite célèbre, notamment pour son extravagance, son cynisme face à la société victorienne et son militantisme en faveur de l’art pour l’art.
1880 – S’installe à Chelsea. Écrit sa première pièce de théâtre, Vera (mais qui sera retirée de l’affiche la veille de la première en 1881).
1881 – Publie Poems, premier recueil de poèmes accueilli avec enthousiasme par la jeune génération tandis que la société victorienne se montre plus réservée. Voyage d’une année aux États-Unis pour une série de conférences sur l’esthétisme.
1883 – De retour en Europe, s’installe quelque temps à Paris, où il rencontre les principaux écrivains français de l’époque : Verlaine, Mallarmé, Zola, Daudet, Hugo et l’actrice Sarah Bernhardt. Série de conférences en Angleterre et en Irlande. Rencontre une jeune admiratrice, Constance Lloyd. Écrit une nouvelle pièce de théâtre, La Duchesse de Padoue. Véra est montée à New York, sans grand succès.
1884 – Mariage avec Constance Lloyd. Le couple (qui aura deux fils, Cyril en 1885 et Vyvyan en 1886) s’installe à Chelsea dans la demeure richement décorée, où défilera toute la société artistique londonienne. Il déserte souvent le domicile conjugal au profit d’hôtel où il retrouve des jeunes gens qu’il entretient.
1886 – Premier essai publié en revue : La Vérité des masques sur Shakespeare.
1887 – Rédacteur en chef jusqu’en 1889 du magazine The Woman’s World. Il y restera jusqu’en 1889.
1888 – Écrit pour ses enfants Le Prince heureux et autres contes.
1889 – Publication de deux essais : Le Déclin du mensonge et Pen, Pencil and Poison.
1890 – Première version de son unique roman : Le Portrait de Dorian Gray. Seconde version en 1891 assortie d’une préface développant sa conception de l’art et de la morale, mais qui, au-delà de l’immense notoriété qu’il acquiert, n’empêchera pas la société victorienne d’être choquée. Parution de deux essais : Le Critique comme artiste et L’Âme de l’homme sous le socialisme.
1891 – Publication de deux recueils de nouvelles : Le Crime de Lord Arthur Savile et autres contes et Une maison de grenades. Ainsi qu’un recueil d’essais, Intentions. Rencontre Lord Alfred Douglas avec lequel il entretiendra une liaison passionnée au grand dam du Marquis de Queensberry, père d’Alfred qui le menace publiquement. Voyage à Paris où il fréquente les Mardis de Mallarmé et se lie avec Marcel Schwob, Pierre Louÿs et André Gide.
1892 – Première à Londres de L’Éventail de Lady Windermere. Les comédies de Wilde, renouvellent le théâtre anglais, mais agacent profondément la société traditionnelle qui s’y voit critique et raillée. La tragédie Salomé est interdite alors qu’elle était programmée. Écrite en français pour Sarah Bernhardt, la pièce sera traduite en anglais par Lord Alfred Douglas et publiée en Angleterre en 1894.
1893 – Première d’Une femme sans Importance.
1894 – Publication en revue de Sentences philosophiques à l’usage de la jeunesse.
1895 – Première de Un mari idéal et de L’Importance d’être constant. Procès entre Oscar Wilde et le père de son amant, le Marquis de Queensberry, qu’il attaque en diffamation. L’affaire se retourne contre lui. Suivront deux autres procès. Alors qu’il a la possibilité de quitter le pays, Wilde préfère rester. Il est condamné le 25 mai à la peine maximale, deux ans de travaux forcés, pour délit d’homosexualité. Il purgera cette peine notamment à la prison de Reading, au sud de l’Angleterre, réputée très répressive. De nombreux intellectuels européens font circuler une pétition réclamant sa libération, sans succès.
1896 – Première de Salomé à Paris avec Sarah Bernhardt dans le rôle principal. Mort sa mère.
1897 – Longue lettre écrite de la prison à Lord Alfred Douglas, qui sera remise à Robert Ross, son exécuteur testamentaire, qui effectuera deux copies, dont l’une remise à Douglas. Wilde y évoque l’affaire, les conditions de sa détention et dresse le bilan de sa relation avec Douglas, qu’il présente comme immature, désinvolte, irresponsable et manipulateur et lui fait nombre de reproches sur les conséquences de ses actes, tout en se montrant néanmoins très amoureux de lui. À sa libération, le 19 mai, Wilde s’exile en France à Berneval, près de Dieppe, et prend le nom de Sebastian Melmoth. Il est ruiné. Ses biens ont été confisqués pour régler les frais de justice, sa femme s’est expatriée en Allemagne avec ses fils qui ont changé de nom (Holland). Il écrit la Ballade de la geôle de Reading, publiée en 1898 et rejoint un temps Lord Alfred Douglas en Italie après avoir tenté de se réconcilier avec sa femme.
1898 – Mort en Italie de sa femme des suites d’une opération. Il s’installe à Paris et commence une longue période de misère et de déchéance malgré l’aide de ses amis, notamment André Gide.
1899 – Parution de Un mari idéal et de L’Importance d’être constant. Mort de son frère.
1900 – Voyage en Italie durant lequel il se rend sur la tombe de sa femme. Le 28 octobre, Wilde se converti au catholicisme. Le 30 novembre, il succombe à une méningite cérébrale, vraisemblablement consécutive à sa syphilis chronique, dans sa chambre de l’hôtel d’Alsace, 13 rue des Beaux-Arts à Paris. Il est enterré au cimetière de Bagneux. En 1909 ses cendres seront transférées au Père-Lachaise.
1902 – Alfred Douglas se marie avec Olive Custance et a un fils la même année, Raymond.
1905 – Robert Ross publie une version expurgée de la lettre à Douglas qu’il titre De profondis.
1909 – Robert Ross publie une deuxième version un peu plus complète de De profondis et dépose le manuscrit original au British Museum auquel il demande une mise sous scellés de cinquante ans.
1913 – Séparation d’Alfred et Olive.
1927 – Internement psychiatrique de Raymond.
1923 – Alfred Douglas est condamné pour calomnie envers Winston Churchill. Lors de son incarcération, il écrit un texte intitulé In excelsis, en référence au De profundis de Wilde, qu’il avait pourtant renié en 1918.
1927 – Douglas tente en vain de récupérer le manuscrit original de De Profondis auprès du British Museum.
1945 – Mort d’Alfred Douglas d’une insuffisance cardiaque à Lancing, dans le Sussex.
1949 – Le fils d’Oscar Wilde, Vyvyan Holland, publie la version complète de la lettre à Douglas sur base de la seconde copie du manuscrit.
1962 – Le British Museum libère le manuscrit. De profundis est corrigé sur base du manuscrit original et publié dans son intégralité.
Joseph Vebret
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