Une vie à brûler
James Salter
RÉCIT AUTOBIOGRAPHIQUE
i
Ce récit est, jusqu'à un certain point, l'histoire d'une vie... nuance James Salter dans la préface. Né en 1925, pilote de l'US Air Force avant de se consacrer à l'écriture, l'auteur d'Un bonheur parfait décrit avec délicatesse le quotidien mais préfère s'attarder sur des rencontres affectueuses ou admiratives. C'est ce qui fait le charme de ce livre où l'on croise Greene, Redford, Nabokov, Shaw ou Polanski. Derrière ces portraits, la silhouette de James Salter se précise et donne envie de relire ses nouvelles et ses romans crépitants, nostalgiques mais sans pathos.
II
James Salter fait figure de légende. A cet ancien pilote de l'US Air Force, romancier et scénariste à Hollywood, on prêtait un amour excessif du danger, le goût des femmes et une passion pour la France. Et l'on n'avait pas tort, à en juger par son autobiographie. Même si Salter s'y montre moins soucieux d'entretenir la légende que de dire la vérité. C'est pourquoi ce livre, contrairement à tant de mémoires d'écrivains, sonne si juste. Salter raconte : son enfance à New York dans les années 30, l'influence de son père qui le conduit à West Point, la prestigieuse académie militaire où - fait rarissime pour un juif - il fait toutes ses études avant d'entrer dans l'armée de l'air, la Corée et ses missions de pilote de chasse sur les premiers jets supersoniques. Il démissionne de l'armée pour se consacrer à l'écriture, devient romancier (Un sport et un passe-temps, Un bonheur parfait, etc.) et scénariste. Dans le récit qu'il en fait, Salter trace d'admirables portraits, de Kerouac à Irvin Shaw, de Robert Redford à Joe Fox : c'est drôle, cruel, un brin nostalgique. Nécessairement inachevés, ces mémoires sont un tour de force narratif et stylistique. Dans une prose ciselée, un des derniers grands écrivains américains nés avant la guerre jette un regard ironique et grave sur notre époque.
III
Avant d'être James Salter, il était James Horowitz, pilote de l'US Air Force, et encore avant un enfant de New York. Retour autobiographique sur ses premières émotions. Magistral.
James Salter est un romancier tiré à quatre épingles. Il fait tout avec élégance, sans peser, sans encombrer. Cet ancien pilote de l'US Air Force a appris à vivre vite, la mort aux trousses, avant d'inventer une écriture légère, un style à la Fitzgerald, avec des phrases merveilleusement fuselées et des scénarios impeccables. On n'a pas oublié la Delage décapotable qui, dans Un sport et un passe-temps, entraînait ses deux passagers à travers la France radieuse des sixties, jusqu'à l'embardée finale, crayonnée d'un trait de foudre.
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