Ron Mueck |
Ron Mueck, né en 1958 à Melbourne, est un sculpteur australien hyperréaliste travaillant en Grande-Bretagne.
BIOGRAPHIE
Son père et sa mère étaient respectivement fabricants de jouets en bois et de poupées de chiffons.
Ron Mueck commence sa carrière dans l'industrie du spectacle en modélisant des marionnettes pour la télévision et le cinéma, en Australie, à Los Angeles puis à Londres. Il a ainsi travaillé pour le film Labyrinthe et a collaboré au Muppet Show.
Il fonde en 1990 une entreprise de production de mannequins pour des publicités. Ses personnages photo-réalistes ne sont créés que pour être photographiés d'un certain angle et Mueck désire de plus en plus produire des sculptures semblant parfaites quelle que soit la position du spectateur.
Ron Mueck passe à l'art en 1998 avec sa collaboration avec sa belle-mère Paula Rego pour qui il produit des petits personnages pour un de ses tableaux, en particulier une sculpture de Pinocchio. Elle le présente au collectionneur Charles Saatchi qui est impressionné.
Il est révélé en 1997 par l'exposition Sensation à la Royal Academy of Arts pour laquelle il a créé Dead Dad (Père mort), une œuvre sur le corps de son père réduit aux deux tiers de sa taille réelle.
Il connaît depuis un succès croissant. A la Biennale de Venise de 2001, il présente son « mec » de cinq mètres de haut. Il a également été choisi pour l’exposition Mélancolia du Grand Palais en décembre 2005.
Œuvre
Ses sculptures reproduisent le corps humain dans ses plus minutieux détails grâce au silicone, à la résine polyester et à la peinture à l’huile. Derrière sa précision clinique, un goût du morbide transparaît, à travers la déchéance de ses corps obèses et vieillissants accentuée par leurs dimensions anormales.
En 2002, sa sculpture Femme enceinte a été achetée par la National Gallery of Australia pour 800 000 dollars australiens.
Il peut être rapproché de l'artiste Stanley Spencer des années 1930 ou de son contemporain Jenny Saville. Les artistes du mouvement hyperréaliste tels Duane Hanson, John de Andrea, Ralph Goings et Chuck Close s'apparentent aussi à son œuvre.
Il a profondément renouvelé la question de la sculpture contemporaine par ses œuvres monumentales ou étrangement petites qui créent une tension entre notre univers réel et le monde fantasmagorique qu'il y intègre. Les personnages plongés dans leurs pensées semblent vivants, les plus petits détails sont présents, l’envie est forte de se comparer à un de ces colosses ou de ces lilliputiens et lorsqu’on se laisse y prendre et qu’on regarde, on ne remarque qu’une chose, c’est qu’il n’y a rien à remarquer, il ne leur manque que la parole, que le mouvement, c'est troublant, la maîtrise parfaite des matériaux relaye une sensibilité à travers ce naturel ambigu. On sent qu'il ne s'agit pas ici d’une simple volonté de réalisme banal pour parvenir à la perfection figurative, mais on entre ici dans les sphères psychologiques de personnages complexes, dont les vies sont induites à travers la mise en scène de chacun d’eux : un homme nu assis sur une chaise, une femme assise dans son lit, tous ces éléments qui évoquent leur environnement amorcent le regard de manière imperceptible afin de laisser libre cours à la fiction personnelle du spectateur.