jeudi 7 février 2019

Bird Box / Un thriller post-apocalypse


BIRD BOX 

(2018) 

Un thriller post-apocalypse
★★★★☆
Cinq années après qu’une entité invisible et malveillante pousse la plupart des habitants de la planète au suicide, une mère et ses deux enfants tentent désespérément de se mettre en sécurité en essayant de rejoindre un groupe de survivants dans un espace sécurisé.
Origine du film : États-Unis
Réalisateur : Susanne Bier
Scénariste : Eric Heisserer
Acteurs : Sandra Bullock, Trevante Rhodes, Jacki Weaver, Rosa Salazar, Danielle Macdonald, Lil Rel Howery, Tom Hollander, BD Wong, Sarah Paulson, John Malkovich, Colson Baker
Musique : Trent Reznor, Atticus Ross
Genre : Drame, Horreur, Science-fiction, Thriller
Durée : 124 minutes
Date de sortie : 21 décembre 2018 (France)
Année de production : 2018
Sociétés de production : Bluegrass Films, Chris Morgan Productions
Distribué par : Netflix
Titre original : Bird Box
Notre note : ★★★★☆
« Bird Box » est un thriller post-apocalypse américain datant de 2018, réalisé par Susanne Bier, à qui l’on doit également « Serena » (2014). Les acteurs principaux sont Sandra Bullock, qu’on a pu voir dans « La Proposition » (2009), Trevante Rhodes, qu’on a pu voir dans « The Predator » (2018), Jacki Weaver, qu’on a pu voir dans « Widows » (2018), Rosa Salazar, qu’on a pu voir dans « Maze Runner: The Death Cure » (2018), Danielle Macdonald, qu’on a pu voir dans « Lady Bird » (2017), Lil Rel Howery, qu’on a pu voir dans « Tag » (2018), Tom Hollander, qu’on a pu voir dans « Mission: Impossible – Rogue Nation » (2015), BD Wong, qu’on a pu voir dans « Jurassic World: Fallen Kingdom » (2018), Sarah Paulson, qu’on a pu voir dans « Ocean’s 8 » (2018), et John Malkovich, qu’on a pu voir dans « Mile 22 » (2018).
L’histoire proposée par « Bird Box » nous invite à suivre Malorie Hayes (Sandra Bullock), une femme qui, avec deux enfants sans nom, doit traverser une forêt et parcourir une rivière avec les yeux bandés pour éviter les entités surnaturelles qui prennent, selon toutes vraisemblances, l’apparence des pires craintes de leurs victimes et les incitent ainsi à se suicider. Le récit du parcours de Malorie sur cette rivière qui devient de plus en plus agitée, est ponctué de flashbacks afin que le spectateur puisse comprendre comment on en est arrivé à cette situation. Cinq années séparant le début de la crise mondiale et l’expédition périlleuse qu’entreprennent Malorie et les deux enfants qui l’accompagnent.
Le genre développé avec « Bird Box » s’articule finalement sur plusieurs axes. Le thriller est au rendez-vous, car la tension est bien présente tout au long du métrage. Une force maléfique rôde, et tout un chacun peut basculer dans un désir puissant de se suicider, par le simple fait de regarder… on ne sait quoi, mais c’est puissant, hypnotique et rapide. Se déplacer à l’extérieur doit donc se faire à l’aveugle. Ainsi donc après devoir évoluer sans faire de bruit dans « A Quiet Place » en début d’année, c’est donc un autre sens qui est visé dans ce film, soit la vue. Voir devient mortel. On découvrira même qu’observer l’extérieur via des caméras et des écrans de surveillance peut s’avérer fatal.
Il y a une petite dose de science-fiction dans le sens où les événements sont amenés par la présence d’une force surnaturelle, dont on ignore tout et dont le scénariste Eric Heisserer, déjà à la manœuvre sur les scripts de « The Conjuring 2 » (2016), « Lights Out » (2016) ou encore « Arrival » (2016), se basant sur le roman de Josh Malerman, au titre éponyme au film, se garde bien de nous donner la moindre explication. L’horreur est également en vigueur, mais dans une moindre mesure. La tension, l’atmosphère particulière s’inscrivent dans une forme qui peut s’apparenter à celles qu’on rencontre parfois dans certains films d’horreur, mais cela reste très basique. C’est plus dans le registre dramatique qu’il faut s’orienter, car les événements, la situation qui s’installe dans la durée et les conséquences humaines sont terribles quand ce n’est pas définitif.
Les personnages qui composent le noyau dur des protagonistes de la trame centrale de « Bird Box » sont intéressants. Il y a, là aussi, de la part d’Eric Heisserer, le scénariste, une forme de malice. Déjà, et c’est toujours agréable, il évite les clichés et donc ne bascule jamais dans la facilité. On peut s’intéresser à Douglas (John Malkovich), sorte de voisin désagréable que personne ne voudrait avoir. Il est aigre envers les gens, détestable dans ses propos, ce qui le rend fortement antipathique. Un tantinet provocateur et franchement paranoïaque, il voit le mal partout. Le pire, c’est qu’il aura systématiquement raison dans son approche négative des situations. À l’opposé, Olympia (Danielle Macdonald) est une femme gentille, douce et n’a rien d’agressif en elle. Elle est, de surcroît, l’une des deux femmes enceintes de cette troupe, réunie par la force des choses. C’est malheureusement par elle, et notamment en raison de sa naïveté, qu’une catastrophe majeure va intervenir dans la vie du groupe.
De la distribution, on retiendra bien entendu l’excellente prestation de Sandra Bullock, qui incarne le personnage de Malorie Hayes, personnage principal de cette histoire. D’une femme gentille et sans histoire, les événements vont la durcir, et la faire évoluer en femme forte et déterminée. Elle garde la tête relativement froide dans l’adversité tout en ayant une forme de pessimisme fortement ancré en elle. La preuve la plus flagrante est certainement le fait qu’elle n’ait jamais attribué de prénoms aux deux enfants qui l’accompagnent, se contentant de les appeler par leur « sexe » : garçon, fille. Le petit garçon et la petite fille étant admirablement incarnés par Julian Edward et Vivien Lyra Blair.
Les éléments de production sont tous très bien maîtrisés. La photographie de Salvatore Totino, qu’on connaît pour avoir œuvré sur « The Da Vinci Code » (2006), « Angels & Demons » (2009) ou encore « Everest » (2015), joue aussi bien sur les intérieurs que les extérieurs. Les plans dans la maison qui sert de refuge au petit groupe de survivants sont bien variés et les séquences sur la rivière ainsi que dans la forêt exploitent pleinement la beauté de la nature tout en étant parfaitement réalistes. L’édition concoctée par Ben Lester permet de jongler habilement entre présent et passé, entre la vie en communauté dans la maison, et l’aventure sur la rivière et la forêt. Le spectateur arrive facilement à se repérer dans le temps sans perdre le fil du récit.
En conclusion, « Bird Box » est un très bon thriller post-apocalypse disposant d’une histoire originale, d’une intrigue forte et astucieuse et d’un développement dynamique et singulier. La photographie offre de superbes séquences tout en jouant brillamment sur les niveaux de tension du spectateur. La distribution offre de très bonnes prestations. Le rythme est plaisant avec un très bon équilibre dans la cinématique. Le scénario est bien écrit, prenant finalement le soin, de ne rien dévoiler et laissant ainsi la porte ouverte à toute forme de suite possible. À voir !




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire