jeudi 9 septembre 2021

«Une icône», «la splendeur du vrai» / La presse internationale salue la mémoire de Belmondo

 


«Une icône», «la splendeur du vrai»: la presse internationale salue la mémoire de Belmondo

Le Washington Post, le New York Times, El Pais, The Guardian, Der Spiegel, Corriere Della Sierra... La presse du monde entier a rendu hommage à Jean-Paul Belmondo, disparu le 6 septembre à 88 ans.

Plus qu'une légende du cinéma français, Jean-Paul Belmondo a marqué le cinéma mondial de son empreinte. L'annonce de sa mort a provoqué une vague d'hommages. Ses cascades, sa personnalité et sa présence à l'écran lui ont valu des éloges de la presse des deux côtés de l'Atlantique. Rare pour un acteur français.

Les médias américains n'ont pas manqué de saluer la mémoire de «Bébel». Le Washington Post écrit ainsi : «Avec ses cheveux châtains ébouriffés, son physique musclé et son nez romain cabossé, Belmondo personnifiait l'antihéros indolent – le dur à cuire nonchalant qui pouvait utiliser ses poings mais préférerait ramener quelques pastis et voir où la vie, ou une femme aventureuse, pourrait le mener.»

Du côté du New York Times , on salue la versatilité de l'acteur à l'écran: «Peu importe la scène, peu importe à qui il donne la réplique, quel que soit le chaos qui éclatait à l'écran, M. Belmondo était toujours capable d'effectuer un retrait calme et cool, comme s'il était plus amusé qu'excité par l'activité tourbillonnant autour de lui. Il a apporté une touche de comédie à ses rôles d'action et un soupçon de danger à ses rôles comiques ; on pourrait bien l'imaginer jouer le héros réticent et saugrenu des séries d'action américaines des années 1980 comme "Die Hard". »

Le quotidien new-yorkais a ressorti de ses archives la critique d'À bout de souffle à l'époque de sa sortie. Le journaliste Bosley Crowther écrivait de Jean-Luc Godard : «Il aborde son sujet peu attrayant dans un style photographié excentrique qui traduit avec netteté le tempo nerveux et le caractère erratique et émotionnel de l'histoire qu'il raconte. Et à travers l'actrice américaine Jean Seberg et un nouveau jeune homme hypnotiquement laid du nom de Jean-Paul Belmondo, il projette deux personnages carrément effrayants

Le magazine de référence Variety , spécialisé dans le cinéma, salue aussi une «figure irrésistible dont la véritable identité restait énigmatique, mais dont le charme était tel qu'on croirait presque tout ce qu'il vendait.»

La presse européenne dithyrambique

En Angleterre, The Guardian a rendu un hommage très appuyé à son importance dans l'histoire du cinéma français et international : «[Il] était l'archétype du gangster et du dur à cuire, en plus des dimensions cérébrales, réfléchies et comiques de la conscience de soi. (...) L'éternel beau et romantique Belmondo fait partie intégrante de l'histoire du cinéma français, et de la France elle-même.»

Der Spiegel quotidien de référence en Allemagne, rend hommage à «l'un des rares acteurs à pouvoir donner aux adolescents une idée passionnante de ce que cela pourrait signifier un jour d'être un homme.»

Le quotidien de référence El Pais espagnol titre lui son hommage «la splendeur du vrai», et met en avant sa performance dans À bout de souffle : «Ce n'est pas un film, c'est une légende, et son protagoniste a été enfermé toute sa vie dans un personnage qui, aujourd'hui, plus de six décennies plus tard, reste une icône de l'histoire du cinéma.»

En Italie, le Corriere Della Sera se souvient de Belmondo «le fanfaron», une «pièce vitale, aventureuse et populaire du cinéma français.» (...) Le journaliste Maurizio Porro insiste sur le lien particulier qu'entretenait Belmondo avec l'Italie : «Il était admiré dans le rôle de Cyrano de Bergerac, personnage qu'il a repris à de nombreuses époques, et à qui il a redonné sa nature psychosomatique hardie et malheureuse, un rebelle désespéré peut-être sans cause mais avec la faculté de s'auto-parodier, un passage idéal de l'ère Gabin à celle de Depardieu.»

Enfin en Belgique, Le Soir célèbre un «monstre sacré adoré du public qui (...) s'inscrit pour l'éternité dans l'histoire du cinéma français.»

LE FIGARO



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