Michel Houellebecq |
Goncourt: Houellebecq plébiscité par les critiques
Ils seront décernés à la mi-journée. Le JDD a demandé à huit journalistes: "A qui donneriez-vous 1. le Goncourt et 2. le Renaudot?Sabine Audrerie (La Croix)
1. "Le Goncourt à Maylis de Kerangal pour Naissance d’un pont, roman étonnant des défis humains, individuels et collectifs. Pour la sensualité de son écriture, le flot à la fois très oral et littéraire de son récit, qui emporte lecteur et personnages dans cette histoire un peu folle de la construction d’un pont en Californie."
2. "Le Renaudot à Fabrice Humbert pour L’Origine de la violence, deuxième roman captivant d’un trentenaire doué. Une réflexion originale sur les secrets de famille et sur le mal, dans ses ravages historiques et ses manifestations esthétiques."
Jean-Christophe Buisson (Le Figaro Magazine)
1. "Le Goncourt à Michel Houellebecq pour La Carte et le territoire. L’époque a les Michelet qu’elle mérite. Son tableau de la France contemporaine n’est pas celui d’un génie ni d’un géant du style, mais il est bien plus intelligent, juste et drôle que ceux de ses rivaux, romanciers ou essayistes."
2. "Le Renaudot à Marc-Edouard Nabe pour L’homme qui arrêta d’écrire. Donner le Renaudot à ce livre auto-édité par un écrivain post-situationniste haï par 95% du milieu littéraire aurait deux avantages: récompenser un immense auteur injustement méconnu et méprisé et le faire cesser de rognonner."
Nathalie Crom (Télérama)
1 "Quels que soient les autres ouvrages en lice, je ne vois pas comment ne pas donner le Goncourt à La Carte et le territoire, tant ce roman est maîtrisé, efficace, abouti."
2. "A un très bon roman qui ne figure pas dans la sélection, il y a le choix: Le Siècle des nuages, de Philippe Forest, Que font les Rennes après Noël, d’Olivia Rosenthal, ou un des trois ouvrages d’Antoine Volodine…"
Jérôme Garcin (Le Nouvel Observateur)
1. "Le Goncourt à Michel Houellebecq, non seulement parce qu’il aurait dû l’avoir depuis longtemps, mais aussi parce que c’est son meilleur roman."
2. "Le Renaudot au Réprouvé d’un auteur jeune, brillant et méconnu, Mikaël Hirsch: en 1954, jour de l’attribution du Goncourt aux Mandarins de Simone de Beauvoir, le garçon de course des éditions Gallimard rend visite à Céline dans sa maison de Meudon. C’est d’une troublante justesse."
Olivia de Lamberterie (Elle)
1. "Je donnerai le Goncourt à La Carte et le territoire, de Michel Houellebecq, tout simplement parce que c’est le meilleur livre de la saison. Et puis, il y a quand même ce précédent fâcheux où les jurés lui avaient préféré Paule Constant. Le snober de nouveau, cela ferait un peu comique de répétition, un mauvais comique…"
2. "Je donnerai le Renaudot à Même le silence a une fin, d’Ingrid Betancourt, parce que, dans la rivalité Goncourt-Renaudot, c’est le seul livre qui puisse rivaliser avec Houellebecq, et parce que c’est un jury capable de coups de poker de ce genre. Et puis, si Betancourt reste un personnage mystérieux, elle s’avère une étonnante auteure: c’est un livre captivant qui rend la lecture de bien des romans dérisoire."
Eric Neuhoff (Le Figaro Madame)
1. "Houellebecq, parce que ça commence à bien faire et qu’il s’agit de son meilleur livre. Si les jurés ne lui donnent pas leur prix, ils seront obligés d’aller voir en boucle le film La Possibilité d’une île."
2. "Fruits et Légumes, d’Anthony Palou. Une enfance bretonne, c’est-à-dire française, comme la langue de l’auteur. Les années 1970, la faillite du père, la tristesse de province: pas une once de gras."
Christophe Ono-dit-Biot (Le Point)
1. "A Michel Houellebecq, pas parce qu’il aurait dû l’avoir pour les précédents, mais parce qu’il doit l’avoir pour celui-ci. Parce que c’est un livre total, brassant tous les genres et tous les milieux, inépuisable au regard, grouillant de détails, de force et de douleur comme La Porte de l’enfer, de Rodin. Parce que cet écrivain, qui voit mieux que nous, est aussi un écrivain qui rit de ce rire, salvateur, qui servait de critère à Nietzsche pour classer les philosophes."
2. "A Pourquoi lire? de Charles Dantzig, parce que l’hiver est en train de montrer le bout de son nez et que le livre de Dantzig me tient spirituellement chaud. Parce qu’il est au mauvais livre ce que le vison est à la peau de lapin. Parce qu’il me parle de ce que j’aime le plus au monde: la lecture. Et parce qu’il m’en parle comme personne au monde n’avait jamais réussi à m’en parler."
Raphaëlle Rérolle (Le Monde)
1. "A Michel Houellebecq, parce que La Carte et le territoire est un roman passionnant sur la France contemporaine. Une réflexion désespérée sur la modernité, mais aussi sur l’art et le principe de représentation. Continuellement lu et commenté, en France comme à l’étranger, cet écrivain ne peut plus être, sans ridicule, écarté des grands prix littéraires."
2. (Ne se prononce pas.)
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