Quarante-huit heures après les dernières images de la vasque-montgolfière s'élevant dans le ciel de Paris, la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques fait toujours autant parler d'elle. Et ce sont en général les mêmes séquences qui reviennent régulièrement dans les commentaires : l'émotion Céline Dion, les images fortes de la Garde républicaine dansant et chantant avec Aya Nakamura, la chevaleresse masquée apportant le drapeau olympique, la séquence de Marie-Antoinette décapitée ou encore la prestation d'un Philippe Katerine nu comme un ver, pardon, comme un bleu.
Ici, on jette des roses pour les Algériens
Mais il reste encore des images passées au travers des radars. Des séquences émouvantes ou des scènes loupées que les caméras de télévision – et encore moins les spectateurs présents sur place – n'ont pas pu voir. Ainsi, le geste très symbolique des athlètes faisant partie de la délégation algérienne, jetant des roses rouges dans la Seine. Cette image politique très forte de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques du 26 juillet 2024 fait écho à un épisode historique bien précis, celui du 17 octobre 1961, date à laquelle de nombreux manifestants pacifistes algériens furent durement réprimés par la police française dirigée par Maurice Papon, en pleine guerre d'indépendance, et noyés dans la Seine, certains s'y jetant même délibérément pour se donner la mort. Une répression sanglante et lourd bilan qui s'élèverait, d'après les historiens, à 200 morts. Trois semaines plus tard, un graffiti en hommage aux victimes « Ici on noie les Algériens » fait son apparition sur les quais de Seine.
De l'or à l'eau
Celui qui se souviendra aussi longtemps de cette cérémonie est italien et s'appelle Gianmarco Tamberi. Sauteur en hauteur, champion olympqiue en titre de la discipline et porte-drapeau italien, il a perdu son alliance dans le fleuve parisien, d'après le média transalpin Il Messaggero. Très excité par la portée de l'événement, il aurait sauté dans tous les sens – en même temps, comment lui en vouloir, l'habitude… –, avant de voir sa bague de mariage quitter son annulaire, rebondir sur le pont du bateau, avant de finir dans la Seine ! Lui qui était venu à Paris pour chercher l'or l'a déjà perdu… Sa mission désormais pour se faire pardonner de son épouse : conserver son titre olympique. Ça tombe bien, il part grand favori de l'épreuve.
Pas la bonne Corée
Côté bourdes, en voici une belle. Une gratinée. Une vraie sortie de route diplomatique. Au passage de la péniche de la Corée du Sud, les athlètes ont été présentés par le speaker comme venant de… Corée du Nord. Au micro, ils ont été officiellement annoncés en tant que « République populaire démocratique de Corée » en français, puis « Democratic People’s Republic of Korea » en anglais, soit le nom officiel de la Corée du Nord sur l'échiquier des nations. Tollé à Séoul, branle-bas de combat dans les ambassades et les états-majors. Le ministère des Affaires étrangères sud-coréen a indiqué dans un communiqué avoir contacté l’ambassade de France à Séoul, qui a exprimé ses regrets pour ce qu’elle a qualifié d' « erreur incompréhensible ». Quant aux Comité d'Organisation Olympique, il s'est depuis platement excusé…
L'erreur des anneaux
Encore une boulette, avec le drapeau olympique hissé… à l'envers lorsqu'il est apporté place du Trocadéro par le chevaleresse masquée, dont on sait désormais qu'elle s'appelle Floriane Issert. Sa position dans l'espace requiert les trois anneaux bleu, noir et rouge en haut, et les deux anneaux jaune et vert en bas. Là, ce fut l'inverse. Heureusement, l'absence de vent – on ne peut pas tout avoir, il y avait déjà la pluie – a fait en sorte que le drapeau, plutôt en berne, ne batte pas fièrement pavillon dans le ciel de Paris. L'erreur a été évidemment corrigée depuis.
Near, far, wherever you are…
Plus romantique, cette image passée complètement inaperçue et venant du bateau de la délégation britannique. La photo du plongeur Tom Daley et de la rameuse Helen Glover, les deux porte-drapeaux, ont rejoué la célèbre scène de Titanic, mais en inversant les rôles : c'est Tom Daley qui, à la proue du bateau, écartait les bras en croix et Helen Glover qui le ceinturait pour l'empêcher de tomber – il n'aurait plus manqué que ça ! Sont-ils allés jusqu'au romantique baiser ? L'histoire ne le raconte pas, mais on aimerait tellement…
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