LE PALAIS DE LA MONEDA EN FLAMMES. |
Epitaphe pour l'autre 11 septembre
Si
l’on considère les attaques du 11 septembre comme une épreuve, force
est malheureusement de constater que les Etats-Unis ont échoué. La peur
suscitée par un petit groupe de terroristes a donné lieu à une série de
décisions catastrophiques, dépassant largement les dommages occasionnés
par les attentats : deux guerres inutiles ; un gâchis monumental de
ressources qui auraient pu servir à protéger notre planète ou à éduquer
nos enfants ; des centaines de milliers de morts et de blessés ; des
millions de personnes déplacées ; une désastreuse érosion des droits
civils aux Etats-Unis ; le recours à la torture et aux interrogatoires
donnant finalement carte blanche à d’autres régimes pour littéralement
piétiner les droits de l’homme ; et, enfin, le renforcement d’un Etat
sécuritaire déjà surdéveloppé et fondé sur la culture du mensonge, de
l’espionnage et de l’angoisse.
Le
Chili aurait pu, lui aussi, répondre à la violence par la violence.
S’il existe une justification de prendre les armes contre une puissance
tyrannique, le Chili d’alors remplissait tous les critères. Et pourtant,
le peuple chilien et les chefs de la résistance – à quelques rares et
malheureuses exceptions près – ont décidé de chasser le général Pinochet
de manière non violente, en reprenant le pays qui leur avait été volé
pas à pas, organisation après organisation, jusqu’à finalement battre le
dictateur lors du référendum [du 5 octobre 1988] qu’il pensait gagner.
Tout n’est pas parfait aujourd’hui, mais, finalement, en exposant de
manière exemplaire comment une paix durable peut naître des ruines et de
la souffrance silencieuse, le Chili a montré sa volonté de ne plus
jamais voir d’autre 11 septembre mortel et destructeur.
MOHANDAS KARAMCHAND GANDHI AVEC SA SECRÉTAIRE, MLLE SCHLESIN ET SON COLLÈGUE M. POLAK DEVANT SON BUREAU D'AVOCAT À JOHHANESBURG, 1905 |
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