L'extradition de Polanski définitivement refusée par la Pologne
Par Hugo-Pierre Gausserand
AFP agence
Mis à jour le 27/11/2015 à 13:01
Publié le 27/11/2015 à 11:15
Mis à jour le 27/11/2015 à 13:01
Publié le 27/11/2015 à 11:15
Le parquet de Cracovie a définitivement refusé de livrer le cinéaste polono-français aux États-Unis, où il est accusé du viol d'une mineure en 1977.
L'extradition du cinéaste franco-polonais Roman Polanski, 82 ans, aux États-Unis, où il est accusé du viol d'une mineure en 1977, a été définitivement refusée par la justice polonaise, a annoncé vendredi 27 novembre le parquet de Cracovie qui a renoncé à son droit de faire appel de la décision.
Le 30 octobre, le tribunal régional de Cracovie (sud) a conclu à «l'irrecevabilité de la demande d'extradition aux États-Unis du citoyen polonais et français Roman Polanski». Dans les attendus de la décision de justice lus pendant plus de deux heures, le juge Dariusz Mazur s'est livré à un virulent réquisitoire contre la justice américaine. Selon lui, des juges et des procureurs américains ont «gravement violé les règles d'un «fair trial» (procès équitable)» dans l'affaire Polanski.
Avant d'ajouter: «Si la Pologne avait accepté la demande américaine d'extradition, elle aurait violé les droits de M. Polanski et du même coup, la Convention européenne des droits de l'Homme.»
«Ceci met un terme aux procédures judiciaires contre Roman Polanski et sa situation légale est similaire à celle dont il jouit en Suisse», le pays qui en 2010 a rejeté la demande d'extradition américaine, a indiqué à l'AFP Jerzy Stachowicz, un des avocats du réalisateur.
Au procureur général de décider
Il revient désormais au ministre de la Justice de communiquer la décision du tribunal aux autorités américaines. Or, le nouveau ministre conservateur Zbigniew Ziobro s'était prononcé dans le passé en faveur de l'extradition de Polanski. Selon l'avocat du cinéaste, «si le ministre respecte les procédures et les règlements il n'y a pas à s'inquiéter».
Néanmoins, le procureur général, légalement indépendant du ministre de la Justice, a encore pour six mois le droit de casser la décision du parquet de Cracovie.
«Rapports sexuels illégaux»
Les États-Unis avaient adressé en janvier à la Pologne une demande d'extradition de Roman Polanski, qui vit en France, après une apparition publique à Varsovie du réalisateur du Bal des Vampires et de Rosemary's Baby.
En 1977, en Californie, Roman Polanski, à l'époque âgé de 43 ans, avait été poursuivi pour avoir violé Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. Après 42 jours de prison, puis sa libération sous caution, le cinéaste qui avait plaidé coupable de «rapports sexuels illégaux» avec une mineure s'était enfui des États-Unis avant l'annonce du verdict, craignant d'être lourdement condamné.
La ligne de défense de ses avocats polonais consistait à démontrer que la demande d'extradition n'était pas fondée, compte tenu de l'accord passé à l'époque entre le cinéaste et la justice américaine. Aux termes de cet accord, accepté par le procureur et les avocats de la victime, selon eux, la peine prévue a été purgée par leur client, un point de vue partagé par le tribunal de Cracovie.
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