mardi 31 juillet 2018
Il y a 50 ans, la mort du printemps de Prague
lundi 30 juillet 2018
samedi 28 juillet 2018
Michael Haneke / L’amour à mort
Michael Haneke
L’amour à mort
Paris Match ||Mis à jour leMichael Haneke. J’essaie de garder la même intensité quel que soit le sujet. Je parle d’amour avec plus de tendresse que lorsque je parle de violence. Mais je ne suis pas différent, c’est la thématique qui l’est.
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Le réalisateur avec Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant.Denis Manin |
J’ai été bouleversé par la disparition de la tante qui m’a élevé. Elle était très malade, je ne pouvais plus rien faire pour elle. Elle a fini par se suicider. Le film évoque ce qui nous concernera tous un jour ou l’autre : comment gérer la souffrance d’un être cher ?
Celle de ne jamais abandonner l’autre dans une maison de retraite. Cet arrachement est une perspective qui nous fait horreur. Les “asiles de vieux” sont nécessaires. Ce qui est tragique c’est qu’ils sont conçus pour vous entretenir, pas pour vous faire vivre.
Il n’y a pas d’intrigue parce qu’il s’agit juste d’observer une situation très précise. Le problème est de surprendre le spectateur d’une scène à l’autre quand on connaît la fin dès le prologue.
Parce qu’il est indéchiffrable. On parle toujours de sa voix, mais c’est son regard qui me fascine. J’ai écrit le rôle pour lui parce qu’il respire une humanité et une chaleur très rares. On peut être un grand acteur sans susciter une telle émotion. Joué par quelqu’un d’autre, le rôle aurait été beaucoup moins touchant.
« Si j’étais pessimiste, je ferais des films de pure distraction »
Celle où Emmanuelle Riva est nue sous la douche était indispensable pour montrer la déchéance du personnage. Malgré ses craintes, elle n’a pas eu la moindre hésitation. Et la scène de la gifle a été très pénible pour Jean-Louis Trintignant, dont la fille, Marie, est décédée après avoir été frappée. C’est toujours plus difficile de porter le coup que de le recevoir. Mais cela a été moins terrible qu’on l’anticipait.
Tous mes films sont optimistes. Si j’étais pessimiste, je ferais des films de pure distraction parce que je considérerais les spectateurs trop bêtes pour leur proposer des sujets sérieux.
C’était mon but. C’est vrai que la plupart des films n’ont rien à voir avec notre vie personnelle. Ils peuvent être beaux ou distrayants. Mais on est rarement ému.
Cela ne m’intéresse pas. Je n’ai pas envie de me sentir comme un mille-pattes à qui on demande comment il marche et qui se met à trébucher. Mes films se font toujours en réaction aux choses de la vie qui me font peur, car je suis très peureux. La plupart des œuvres dramatiques doivent beaucoup aux craintes de leurs auteurs.
Non. Mes peurs restent tapies en moi. Mais, par rapport à tous ceux qui ne peuvent rien faire de leurs propres peurs, je considère que j’ai de la chance de pouvoir m’en servir pour créer une œuvre.
jeudi 26 juillet 2018
Kaz Hawkins / Because you love me
mercredi 25 juillet 2018
Stormy Daniels divorce de son mari
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Stormy Daniels |
Stormy Daniels divorce de son mari
Paris Match ||Mis à jour leLa Rédaction avec AFP
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Stormy Daniels |
My client Stormy Daniels and her husband Glen have decided to end their marriage. A petition for divorce was filed last week, the accuracy of which is vehemently disputed. Stormy’s daughter remains her number one priority. She kindly asks for privacy for the sake of her family.
Donald Trump a toujours nié la relation
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Stormy Daniels divorce de son mari
mardi 24 juillet 2018
Flannery O’Connor / La bêtise et la grâce
Flannery O'Connor |
Flannery O’Connor : la bêtise et la grâce
par Claude Grimal24 juillet 2018
Chez Flannery O’Connor la bêtise est grotesque, monstrueuse. Et pourtant, elle touche également au sublime. Quel paradoxe américain !
Chez Flannery O’Connor (1925-1964), les personnages sont laids, bêtes, et méchants. Hallucinés aussi parfois. Ces créatures grotesques, qui se confrontent les unes aux autres dans une trentaine d’extraordinaires nouvelles et deux romans, font rire jaune. Enrôlées au service d’une charge impitoyable contre le Sud arriéré et raciste des années 1950-1960 dans lequel l’écrivaine vivait, elles sont également actrices de la plus féroce des eschatologies chrétiennes. Le déroulement de l’action, le symbolisme ironique et les dénouements apocalyptiques ne laissent en effet aucun doute sur le double but poursuivi par O’Connor : une satire des mœurs et une prophétie (quasi) vétérotestamentaire sur l’imminence de la Catastrophe. L’insondable stupidité humaine et la destruction à venir sont pour l’écrivaine intimement liées mais, par un retournement ironique et paradoxal, elle les redéfinit et les change en leurs contraires tant il est vrai que pour elle « les derniers seront les premiers » et que l’anéantissement est avant tout promesse.
Mais d’abord les êtres de Flannery O’Connor sont essentiellement stupides parce que, pauvres ou riches, jeunes ou vieux, habitants de la campagne ou de la ville (cas plus rare dans ses textes), ils ne cessent de prétendre à une supériorité intellectuelle, morale, sociale ou raciale qu’ils tentent en permanence d’exercer. Chaque nouvelle, chaque épisode romanesque est l’histoire d’une volonté de pouvoir. Celles des Blancs sur les Noirs, des fermiers sur leurs journaliers, des enfants instruits sur leurs parents ignorants, des géniteurs sur leur progéniture rétive, des esprits éclairés sur les cerveaux enténébrés, des athées sur les croyants, des progressistes sur les réactionnaires… Une libido dominandi qui se révèle à double sens puisque, et c’est là que O’Connor dérange, les « victimes » se rebiffent et font alors souvent preuve d’une volonté aussi stupide que ceux qui cherchent à leur faire plier l’échine.

Flannery O’Connor
Hormis les personnages qui luttent et sont remplis de fureur contre un monde peu désireux de reconnaître leur prééminence, existent aussi quelques imbéciles heureux jouissant béatement de l’excellente idée qu’ils se font d’eux-mêmes. Ainsi, dans « La révélation », Mrs Turpin se félicite-t-elle d’être une modeste et respectable fermière, d’avoir un bon tempérament et surtout de ne pas être née noire, ce dont elle remercie Dieu tous les jours du fond du cœur. Tandis que, dans « Tout ce qui s’élève converge », Julian, un jeune homme à l’esprit libéral qui a fait des études supérieures, se venge de l’univers médiocre dans lequel il végète et de sa mère optimiste, sotte et raciste, en s’asseyant systématiquement pour l’embêter à côté des passagers noirs des bus nouvellement « déségrégués ».
Être bête chez O’Connor, c’est ainsi être satisfait de soi, qu’on le soit rageusement ou paisiblement. Cette complaisance est blâmable non parce qu’elle empêcherait toute ouverture au bien et à la vertu ou la construction d’un monde humain moins mauvais mais parce qu’elle empêche la reconnaissance de ce qui seul est supérieur, le divin. La stupidité autocentrée détourne donc de l’unique besoin que l’être devrait ressentir, celui de la grâce. Le comique et la force de Flannery O’Connor résident pour une grande part dans le fait que son œuvre ne formule jamais les choses en ces termes, assez peu audibles évidemment pour la plupart de ses lecteurs, et que la charge contre la bêtise humaine occupe d’un point de vue narratif la place prépondérante.
Le divin, ou appelons-le – en termes peu o’connoriens – une force plus grande que l’humain, va pourtant s’imposer à la fin des histoires, toujours sous une forme bizarre et violente. C’est un taureau qui transperce la fermière de « Greenleaf », « le Désaxé » qui assassine la grand-mère des « Braves gens ne courent pas les rues », une vision inquiétante qui descend sur le malade de « Mon mal vient de plus loin », une crise cardiaque qui terrasse Mr Fortune dans « Vue sur les bois »… Cette force, contrairement aux idées chrétiennes modernes, n’est ni propédeutique ni apaisante et les personnages en font l’expérience à leur corps défendant, souvent au prix de leur vie. Ainsi, avant leur anéantissement psychique ou physique, les intellectuels libéraux, les propriétaires terriens avides ou dominateurs, les pharisiens de tous poils de O’Connor se retrouvent face à ce que les textes décrivent comme « une terreur purifiante », « sur le bord d’un monde de culpabilité et de chagrin »… Soit, selon O’Connor, dans la seule position souhaitable pour l’être humain, celle de la reconnaissance de son imperfection sans Dieu.

© Wilson Severino
Une seule catégorie de personnages échappe à la condamnation de O’Connor ; les fanatiques, les délirants, ceux qui se lamentent de l’absence du Seigneur ou de l’état de péché dans lequel eux et le monde vivent. Ils apparaissent dans ses pages sous les traits de fondamentalistes protestants, de forcenés, de tueurs. Ils souffrent passionnément du manque de Dieu, et, parfois persuadés que Satan les tient en son pouvoir, se déchaînent contre autrui. Mais ils portent sans toujours le savoir la parole divine car, chez O’Connor, il n’est de messager plus inspiré que le vengeur satanique ou le délinquant pervers. Ainsi, avant de partir en prison, Rufus, le diabolique jeune pied-bot des « Boiteux entreront les premiers », hurle, aux policiers qui l’ont arrêté mais en réalité à destination de l’homme qui l’a accueilli sous son toit et assiste impuissant à la scène (et à la ruine de ses efforts éducatifs) : « Je mens et je vole parce que je suis un bon menteur et un bon voleur. […] Les boiteux seront les premiers. Les infirmes seront rassemblés. Quand je serai prêt pour mon salut, Jésus me sauvera, mais pas cet athée dégueulasse et menteur ».
Les discours arriérés et aberrants contiennent donc plus de vérité pour O’Connor que les prises de position rationnelles ou vertueuses. Pour elle, l’imbécillité obscurantiste, c’est un monde organisé dans le refus de Dieu et de la révélation. L’imbécillité, c’est croire qu’on peut hic et nunc remédier à l’incomplétude ou au vice humain. L’imbécillité, c’est refuser de considérer l’univers comme lieu de désordre et de mal, imaginer se passer de Dieu et de sa Grâce foudroyante.
Et quelle sacrée énergie, quelle cruauté jubilatoire Flannery O’Connor met dans sa dénonciation ! Quelle renversante intelligence elle déploie dans sa détestation d’une humanité stupide !
Jean-Louis Trintignant confie "être mort" le même jour que sa fille Marie
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Jean-Louis Trintignant en 2017. |
Jean-Louis Trintignant confie "être mort" le même jour que sa fille Marie
Paris Match ||Mis à jour le"C'est peut-être de ma faute"
lundi 23 juillet 2018
Jean-Louis Trintignant confirme sa retraite des plateaux de cinéma
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Jean-Louis Trintignant |