Seventies, années grises ?
Trois petits bijoux estampillés Chabrol, Deray et Corneau (rien que ça), tournés à une époque longtemps décriée, soit entre la mort de la Nouvelle Vague et la montée en puissance du petit écran. Bon week-end !
Les années 1970 : période compliquée pour un cinéma français coincé entre la dislocation de la Nouvelle Vague et la prochaine montée en puissance des télévisions... Plus le temps passe, moins les films de l'époque paraissent démodés et mieux on peut les redécouvrir, comme y invitent trois sorties récentes. Folies bourgeoises (1976) est un Chabrol décrié – et sans doute par Chabrol lui-même ! –, mais d'une liberté narrative qui frôle le surréalisme buñuélien. On y voit Stéphane Audran en pleine crise de jalousie paranoïaque, voyant (imaginant ?) son mari romancier (Bruce Dern) et son amant éditeur (Jean-Pierre Cassel) lui préférer tour à tour une belle étrangère (Ann-Margret). Ça se passe évidemment dans la très haute société, la distribution est effarante (ajoutons Sydne Rome, Curd Jürgens, Maria Schell), et le film, tout à fait loufdingue, sorte de sotie joyeusement je-m'en-foutiste.
Autre curiosité, Un homme est mort (1972), que Jacques Deray tourne à Los Angeles. Il improvise plus ou moins (avec Jean-Claude Carrière) un film de gangsters à l'américaine, avec Jean-Louis Trintignant en tueur à gages poursuivi par ses commanditaires. La traque évoque un docu sur l'Amérique de l'époque, le film ne manque pas d'efficacité et doit une grande partie de son charme au charisme silencieux de son acteur principal, « so french » dans son costume cintré. Dommage que le DVD n'offre qu'une VF... Enfin, La Menace (1977) est le troisième film d'Alain Corneau, juste avant la fulgurance deSérie noire. Un polar classique, avec Yves Montand pris entre deux femmes (Carole Laure et Marie Dubois) et un dernier tiers qui semble rendre hommage à Clouzot. Costaud.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire