L'inattendu n'est pas la moindre des qualités de l'Américain James Salter. Dans son sixième livre, un recueil de onze très belles nouvelles, pas une ne se termine comme on l'aurait imaginé.
Par Pascale Frey
L'inattendu n'est pas la moindre des qualités de l'Américain James Salter. Dans son sixième livre, un recueil de onze très belles nouvelles, pas une ne se termine comme on l'aurait imaginé. Que ce soit le drame qui touche Jane Vare dans Vingt minutes, la longue dérive de Frank et Allan dans American express, le mystère qui règne autour de la baby-sitter d'Autres rivages, ou la détresse solitaire de Mrs Chandler qui voit son plombier retourner chez sa femme dans Crépuscule, toutes ont des chutes vertigineuses!
Après avoir passé deux ans dans l'armée pendant la Seconde Guerre mondiale, James Salter se met à écrire, «pour lutter contre la vie qui s'en allait petit à petit». Il tente un premier roman, influencé par Kerouac avec lequel il avait partagé un banc d'école. Le manuscrit est refusé par les éditeurs, mais le second essai sera le bon. Artisan-écrivain depuis les années 60, James Salter vit entre le Colorado et New York. Il s'est débarrassé peu à peu des influences littéraires pour imposer son style et publie un livre tous les cinq ans, parce qu'il ne peut simplement pas écrire plus vite que ça.
Journaliste, scénariste, il est ce qu'il appelle un auteur à cinq chiffres (mais plus près des 10 000 que des 90 000 exemplaires), au talent reconnu par les critiques. Il n'avait encore jamais été traduit en français, mais cet auteur américain pure souche et amoureux de notre pays devrait y rencontrer un public d'amateurs, tant il traite de thèmes universels.
« Heureux les heureux », de Yasmina Reza, un rire de barrage
Dans « Heureux les heureux », la romancière et dramaturge, au sommet de son art, met en scène une petite troupe de personnages en guerre contre leur vie même, et que seul l’humour soutient. Cet article est paru dans « Le Monde » du 3 janvier 2013.
Par Jean Birnbaum
Publié le 04 janvier 2013 à 12h24 - Mis à jour le 21 juin 2019 à 13h43
Acculé par mon interlocuteur, j’avais fini par lâcher : eh bien, c’est l’histoire de gens qui sont attaqués par la vie. Cela faisait deux jours que Miles Hyman, l’artiste qui illustre cette « une » du Monde des livres, me téléphonait pour savoir de quoi parle le nouveau roman de Yasmina Reza, Heureux les heureux.
Emporté par mon enthousiasme, je m’étais d’abord lancé dans des envolées par trop générales : promettez-moi que vous lirez ce texte ! C’est à la fois bouleversant et hilarant, on passe sans cesse de l’angoisse au rire ! Promis, vous lirez ? Oui, oui, bien sûr, avait répondu Hyman, mais pour le moment je vois mal de quoi il retourne… Ah, vous verrez, c’est une série de chapitres qui s’enchaînent comme des saynètes ordinaires ; il y a ce couple qui s’engueule autour d’un chariot de supermarché, cet adolescent qui se prend pour Céline Dion au point de signer des autographes à l’hôpital psychiatrique, ce joueur de bridge qui se met dans une telle colère contre sa partenaire qu’il en avale un Roi de trèfle… Je m’épuisais à vouloir résumer le livre quand l’illustrateur m’a interrompu : fort bien, mais pourriez-vous préciser ce qui rassemble tous ces personnages ? Oui. Ce sont des êtres qui tentent de faire face aux assauts de la vie.
Jusqu’à cette conversation avec Miles Hyman, je n’en avais pas une claire conscience : comme les précédents romans de Reza, celui-ci raconte une guerre où le rapport de forces est totalement déséquilibré. Au fil du récit, tel personnage est « attaqué »par une violente tristesse, tel autre par une mélancolie féroce. Page après page, la vie sème la désolation, elle défait les corps et ravage les âmes, usant de tous les subterfuges possibles pour diviser ses cibles et miner les alliances : « valeurs idiotes » et « entichements absurdes », recherche de l’amour et quête du bonheur, chacune de ces chimères désarme un peu plus des êtres livrés à l’usure du temps comme aux blessures de la solitude. Malgré les familles et les couples, malgré la maîtresse ou l’amant, et jusque dans la mort, « tous, complètement seuls ».
Stratégies de survie
Campée sur la ligne de front, Yasmina Reza juxtapose des monologues intérieurs qui correspondent à autant de stratégies de survie. « Je n’arrive pas à régler mon dossier de siège », « La petite boule de chagrin est revenue dans ma gorge », « Ça fait tant d’années que je n’aspire à aucune métamorphose », « Il y a en moi une région qui aspire à la tyrannie », « Je regarde le ciel et lui parle à voix secrète et véhémente », « Je finis toujours par le payer quand elle enfile son costume de martyr »… L’écriture de Reza ne roule pas les mécaniques. Prises une à une, ses phrases pourraient paraître anodines. Mais leur mouvement, leur précision implacable, donnent au texte toute sa puissance d’entraînement, sa capacité à créer l’émotion.
Ce qui vaut pour les phrases vaut aussi pour les voix des différents personnages, entre lesquelles Yasmina Reza installe un subtil jeu de résonances. Cette manière d’orchestrer les consciences lui permet de diversifier les points de vue sur une même situation et de multiplier les versions d’une même existence. Ainsi peut-elle se montrer compréhensive, escorter ses personnages sans jamais les juger. D’un chapitre à l’autre, confronté à une semblable adversité (matrimoniale, par exemple…), tel être se révèle tour à tour combattant ou embusqué, veule ou solidaire, mari infâme ou ami irremplaçable. Toujours différent et pourtant identique.
Oui, dans le face-à-face avec la vie et même avec l’au-delà, la situation comique est la seule situation de liberté
Sous nos yeux se forme peu à peu une troupe, au sens à la fois théâtral et militaire du terme. Troupe bigarrée, endurante et vulnérable, où chacun tente de jouer son rôle, de sauver sa peau. Sur ce champ de bataille si défavorable, l’enjeu n’est pas de vaincre mais de tomber dans l’honneur et sans illusion, les yeux grands ouverts. Pour ce faire, les êtres humains ont une arme et une seule : le rire. Ici, le rire est une riposte, il se met en travers, c’est un rire de barrage au sens où l’on parle de tir de barrage : une explosion de dignité qui vise à ralentir la progression de l’ennemi.
A la fin du livre, une famille se rend en Bretagne pour disperser les cendres du père défunt. L’urne funéraire est au fond d’un sac Go Sport. Et soudain, la contre-attaque : « On rit. Je crois aussi entendre papa rire dans le sac », témoigne la fille du défunt. Lisant ce passage, on pense à la formule de Shakespeare dans Peines d’amour perdues : « To move wild laughter in the throat of death », que George Steiner a traduite ainsi : « Faire surgir un rire sauvage, un rire émancipé, dans le gosier de la mort. » Oui, dans le face-à-face avec la vie et même avec l’au-delà, la situation comique est la seule situation de liberté : au théâtre et en littérature, cette vérité structure l’œuvre de Yasmina Reza. Parce qu’il l’expérimente mieux qu’aucun autre, avec un tact immense et une sensibilité bouleversante, Heureux les heureux est son plus beau texte. Son grand roman de la consternation humaine.
Heureux les heureux, de Yasmina Reza (Flammarion, 2013, 190 p., 18 €). Rééd. « Folio« (2014, 192 p., 7,40 €). Prix littéraire « Le Monde » 2013. LE MONDE
À Sète, 70 poètes de la Méditerranée réunis pour le festival Voix vives
Dans la ville de Georges Brassens et Paul Valéry, concerts et lectures musicales honorent la prose d'auteurs palestiniens, roumains, libanais ou tunisiens.
Par Le Figaro avec AFP25 / 07 / 2021
Les voix de quelque 70 poètes de la Méditerranée, entourés de conteurs, musiciens et comédiens, retentiront dans les rues de Sète (Hérault) jusqu'au 31 juillet à l'occasion du festival international de poésie organisé dans le port du sud de la France. Voix vives invite le public à «mieux connaître la poésie méditerranéenne contemporaine», à «s'emparer d'un imaginaire poétique et littéraire attaché à une géographie, à des territoires» dans un esprit de découverte et de partage des cultures de la Méditerranée, a souligné sa directrice Maïthe Vallès-Bled.
Pendant une semaine, le festival investira 25 lieux de «l'île singulière», qui a vu naître l'écrivain Paul Valéry et le musicien Georges Brassens. Il proposera plus de 600 rendez-vous tout au long de la journée, notamment des concerts et lectures musicales, des lectures en bateau «au fil de l'eau», des ateliers d'écriture et des rencontres poétiques, en particulier en langue des signes, des rencontres avec des éditeurs de poésie, des animations de rue et guinguettes. Samedi 24 juillet, la comédienne Brigitte Fossey créera pour le festival un hommage à Paul Valéry.
Parmi les poètes présents pour l'édition 2021 figurent notamment Raed Wahesh (Palestine), Valeriu Stancu (Roumanie), Amina Saïd (Tunisie), Vénus Khoury-Ghata (Liban) ou encore le poète performeur français Patrick Dubost.
En 2019, quelque 71.000 spectateurs avaient participé au festival. En 2020, dans un contexte de restrictions sanitaires dues à la crise du nouveau coronavirus, plus de 56.000 personnes avaient assisté à Voix vives.
L'actrice italienne de films pornographiques Cicciolina recrée La naissance de Vénus de Botticelli dans la vidéo promotionnelle de «Classic Nudes» de Pornhub. Pornhub/Capture d'écran Youtube
Pornhub veut rendre les grands musées plus sexy... sans leur consentement
Le site pornographique propose un guide interactif sur l'art érotique. Le Louvre et le Musée d'Orsay ont déclaré ne pas avoir été informés de l'utilisation de leurs œuvres. Le musée des Offices à Florence envisage d'engager des poursuites.
Pour Pornhub, la plupart des gens pensent que les musées sont «ennuyeux, guindés ou fades». Mais pas de panique, la plateforme de vidéo pornographique a trouvé la solution : proposer un guide interactif de «quelques-unes des scènes les plus sexy de l'histoire dans les musées les plus célèbres du monde». Voici le projet ambitieux de son nouveau site web : «Classic Nudes», lancé le 13 juillet dernier.
«C'est le moment de laisser tomber ces audioguides ennuyeux et de profiter de chaque coup de pinceau de ces œuvres d’art érotiques avec moi», s'est amusée l'actrice porno américaine et ambassadrice de la marque, Asa Akira. Elle a été choisie pour présenter l'Origine du monde de Courbet, le Déjeuner sur l'herbe de Manet ou la Grande Odalisque d'Ingres. Tandis que l'actrice italienne, la Cicciolina est devenue l'égérie de la vidéo promotionnelle de «Classic Nudes» où elle incarne une Vénus (plus très fraîche) de Botticelli.
Du Louvre, au MET (New York) en passant par la National Gallery (Royaume-Uni), c'est plus d'une trentaine d'œuvres d'art qui sont mises à «l'honneur». L'ambition serait donc de dépoussiérer l'image des musées et inciter le public à se rendre dans des institutions qui ont récemment rouvert, après une fermeture forcée en raison du Covid-19. L'idée n'a pas eu l'heur de plaire aux musées.
Un projet lancé sans l'accord des musées
Interrogé par le Figaro, le Louvre a tenu à rappeler qu'il «n'est pas partenaire de cette opération et n'a en aucun cas collaboré avec cette plateforme». La direction du musée a également tenu à démentir la rumeur selon laquelle le musée avait lancé une action en justice contre Pornhub. «Nous découvrons» cette initiative a ajouté la direction, visiblement interloquée par cette campagne. Même son de cloche pour le Musée d'Orsay qui, pour l'instant, ne souhaite pas commenter cette affaire.
Le musée des Offices de Florence a décidé pour sa part de monter au créneau. Dans les colonnes du journal italien Il Fatto quotidiano, la direction de l'institution a déclaré : «C'est un des nombreux cas d'utilisation commerciale de nos images sans aucune autorisation. Dans ces cas de figure, nous faisons toujours la même chose, il y a une loi précise et nous voulons qu'elle soit respectée.» Selon la presse italienne, l'institution aurait d'ores et déjà envoyé une mise en garde à la société canadienne MindGeek, propriétaire de Pornhub. Que feront le MET, le Prado et les autres grands musées dont les œuvres sont utilisées sans leur consentement à des fins érotico-commerciales ?
Ce n'est pas la première fois que Pornhub est au cœur d'une polémique. En décembre 2020, dans un article du New York Times, le site était accusé d'avoir diffusé des contenus pédopornographiques. Faux avait répondu la plateforme, l'une des plus fréquentées dans le monde, avant de supprimer de nombreux contenus. Le mois dernier aux États-Unis, 34 femmes ont aussi porté plainte contre Pornhub, qualifiée d' «entreprise criminelle classique» diffusant des rapports non consensuels.
Kate Moss et l'agence Smart Model Management, retour sur 28 ans de collaboration
Par Jade Serieys, Marion Galy-Ramounot
Le 04 avril 2016 Après vingt-huit ans d'étroite collaboration, Kate Moss dit « goodbye » à Smart Model Management, l'agence qui a lancé sa carrière en 1988. L'occasion de revenir sur son impressionnante carrière.
Un peu comme il est difficile d'imaginer Chanel sans Karl Lagerfeld, on pensait Kate Moss liée à son agence de mannequinat, Smart Model Management, à jamais. Mais la nouvelle est tombée : la rupture est consommée après vingt-huit ans d'alliance. Retour sur un quart de siècle d'anthologie.
1988, "a star is born"
Tout commence en juillet 1988 quand Sarah Doukas, fondatrice de l'agence de mannequins Smart Model Management, repère la jeune Kate à l'aéroport de New York. À tout juste 14 ans, la rose anglaise voit une grande carrière s'ouvrir à elle, entre défilés pour les marques les plus prestigieuses du prêt-à-porter et de la haute couture (Dior et Chanel entre autres) et contrats d'ambassadrice pour des marques comme Calvin Klein ou encore pour des parfums comme Opium d'Yves Saint Laurent. Le jeune mannequin a accompli l'ensemble de sa (prestigieuse) carrière sous la houlette de l'agence britannique, qui ne l'a jamais laissée tomber, même lors de la fameuse affaire dite « Cocaïne Kate ». En 2005, des photos embarrassantes montraient la jeune femme en train de consommer de la drogue. Mais Kate Moss a repris les choses en main et la direction des podiums s'offrant le luxe dêtre un top emblématique non seulement des années 1990 et 2000, mais aussi des années 2010.
En somme, entre Kate et Smart Model Management, il s'agissait d'un mariage solide, d'autant plus que l'agence a intégré dans ses rangs la demi-sœur de Kate, Lottie en 2015. Plus qu'un contrat juteux, une affaire de famille.
Une séparation à l'amiable
Cependant, même les plus belles histoires ont une fin. Et ce vendredi 1er avril 2016 a sonné d'une part le départ d'Hedi Slimane de la maison Saint Laurent Paris mais aussi la rupture du contrat liant Smart Model Management et Kate Moss. En cause, la volonté de l'ex de Jamie Hince de gérer elle-même ses affaires. L'agence a cependant annoncé qu'elle continuait de « s'impliquer activement dans les offres en cours pour le mannequin », révèle le site dailymail.co.uk. Le signe d'un divorce heureux ? Peut-être mais il reste à savoir ce que le top nous réserve pour l'avenir. Contrairement à nombre de ses consœurs, Kate Moss n'a en effet toujours pas choisi de reconversion post-mannequinat.
Le village d'Oia, au nord de l'île, est sûrement le plus photographié de Santorin. Les couchers de soleil y sont féeriques.
Santorin, notre guide pour profiter de la plus spectaculaire des îles grecques
Avec ses reliefs accidentés et ses maisons blanches aux toits azur, c'est la carte postale méditerranéenne par excellence. Nos conseils pour éviter la foule et tirer le meilleur de son voyage sur la belle bleue des Cyclades.
Par Maud Vidal-Naquet
Publié , mis à jour
Gigantesque volcan émergeant de la mer Égée, Santorin est l'île la plus célèbre et la plus spectaculaire de Grèce et des Cyclades. Ses villages qui poudrent de blanc le bord du cratère subjuguent, à commencer par Oia - prononcez I-a -, réputé pour son coucher de soleil.
Mais Santorin ne se réduit pas à ses villages pittoresques et ses vues hypnotisantes sur la caldeira : son histoire et son vin sont tout aussi passionnants. Victime de son succès, l'île est souvent saturée. Nos conseils pour la visiter dans des conditions optimales.
Que faire à Oia, le joyau de Santorin
Ce village dégringolant vers la caldeira est l'un des plus photographiés au monde. Posé sur le fil du cratère, il n'est qu'enchevêtrement de terrasses, de toitures voûtées, de coupoles azurées, mais aussi de jacuzzi et de piscines. Le lieu est mythique pour son coucher de soleil qui disparaît dans la mer. Las ! Il y a tant de monde pour l'admirer que ce ne sont souvent qu'embouteillages de cars, voitures et piétons.
Allez plutôt voir le coucher du soleil ailleurs - il est splendide depuis le sommet du village de Pyrgos ou Faros (le phare à la pointe sud de l'île) - et visitez Oia tôt le matin, quand la foule n'a pas encore envahi le village. Pour comprendre la prospérité du village au XIXe siècle, visitez le petit musée maritime, qui raconte comment ses capitaines exportaient le vin de Santorin en Crimée.
Notre conseil
Pour déjeuner, descendez à pied les escaliers qui mènent au ravissant petit port d'Ammoudi où se trouvent d'excellentes tavernes de poisson face à la mer cristalline, comme Dimitris.
Dimitris, 1, Oia, Ormos Ammoudiou 847 02, Grèce. Tél. : +30 2286 071280. Entre 20 et 30€.
Musée naval d'Oia, à une cinquantaine de mètres du point de vue sur le coucher du soleil à côté du restaurant Kyprida (l'impasse n'a pas de nom). 10h-14h et 17h-20h, fermé le mardi. Entrée : 5€.
Quels autres villages visiter à Santorin
Pyrgos se dresse telle une tour au centre de l'île.
Le tourisme a tardé à se développer dans ces quatre villages, qui se trouvent à l'intérieur des terres. Récemment restaurés, ils envoûtent par leur simplicité, leur architecture troglodytique et leurs petits cafés et tavernes. Quel délice de flâner dans leurs vieux centres aux bâtisses imbriquées les unes dans les autres, comme des maisons de poupée.
Finikia, pour la douceur de vivre
À l'entrée d'Oia, ce village ne regarde pas la caldeira, mais descend en douceur vers les vignes et, au loin, la mer. Faites un tour sur la terrasse de la ravissante église de la Matrona en balcon sur le vallon. Elle est reconnaissable à sa belle couleur orangée et son palmier.
La bonne adresse : Lefkes, une délicieuse taverne grecque, à la fois romantique et créative. Tél. : +30 2286 072211. Entre 25 et 35€.
Pyrgos, pour le coucher du soleil
Le village se dresse telle une tour au centre de l'île - Pyrgos signifie d'ailleurs tour en grec. La vue à 360° depuis le sommet enchante.
La bonne adresse : Tout là-haut difficile de résister au plaisir de prendre un verre chez Franco's Cafe face au coucher du soleil. Tél. : +30 2286 033957.
Mégalochori, l'odyssée enchantée
Au centre de l'île, le village se cache au creux d'un vallon, ses entrées sont protégées par deux grands clochers.
La bonne adresse : Au détour d'une ruelle se cache le Symposium, un espace dédié à la musique et aux mythes. Prendre ne serait-ce qu'un verre sur sa délicieuse terrasse est un moment enchanté. Tél. : +30 2286 085374. 10-20€
Y aller
On se rend dans ces villages en voiture ou en bus depuis la gare centrale de Fira. Lignes Fira-Finikia-Oia et Fira-Pyrgos-Megalohori-Perissa, moins de 2€.
Les excursions à faire à Santorin
L'île volcanique de Néa Kaméni se visite depuis le port de Fira.
S'offrir une mini-croisière au cœur de la gigantesque caldeira est un must. On y mesure la force et l'histoire du volcan, notamment en foulant les îlots de lave, au centre du cratère.
Quand vous faites escale sur Néa Kameni (parc géologique naturel, 2,5 € l'entrée), il faut absolument grimper au sommet pour jouir de la vue à 360° sur la caldeira dans un paysage lunaire de roches noires. Depuis 400.000 ans, Santorin est un volcan extrêmement actif. L'île quasiment ronde s'est effondrée sur elle-même au fil des éruptions, la plus terrible se produisant en 1625 av. JC. Depuis 197 av. JC, une dizaine d'éruptions ont secoué l'île, la dernière coulée de lave remontant à 1950.
Autre escale proposée systématiquement : un plongeon dans les sources d'eau chaudes. Attention : l'eau ferrugineuse tache les tissus clairs des maillots.
D'autres options proposent une escale sur l'îlot de Thirassia ou un apéritif en pleine mer au coucher du soleil.
À partir de 20 € en goélette en bois, au départ de Athinios, le nouveau port, ou du vieux port de Fira ; ou à partir de 90 € au départ de Vlychada en catamaran. Santorini sailing, www.santorini-sailing.gr. Tél. : +30 2286022220.
Les plus belles plages de Santorin
La plage de Vlychada et ses falaises monumentales.
Red beach (sud-ouest de l'île)
Ne serait-ce que pour prendre une photo, il faut absolument voir cette plage volcanique depuis le sentier qui y conduit. On se retrouve face à un chaos de roches rouges spectaculaires, la plage elle-même s'étirant face à une mer cristalline sous d'imposantes falaises ocre et brunes. En raison d'un effondrement il y a quelques années, Red Beach est en principe interdite d'accès depuis 2013. Nombre de personnes y posent malgré tout leur serviette. Une chose est sûre : s'installer sous les falaises est fortement déconseillé.
Red beach se trouve juste après le site archéologique d'Akrotiri, près du village d'Akrotiri. Ligne de bus Fira-Akrotiri, 2€ environ.
Vlychada (sud de l'île)
Sous des orgues spectaculaires couleur café au lait, cette immense plage de pierre ponce et sable noir subjugue par sa beauté. Elle est exposée au large, de belles vagues viennent s'y briser. Le fait qu'elle soit peu fréquentée renforce sa dimension sauvage. La plage débute juste à côté du musée industriel de la tomate, à Vlychada.
Pas de bus pour le village de Vlychada.
Caldeira beach (sud de l'île)
Peu connue et abritée, cette plage située au creux de la caldeira offre une vue magnifique et en contre-plongée sur le cratère. Les locaux y amarrent une poignée de petites barques de pêche. On y trouve un club de plongée et une taverne authentique de poissons. La plage - la partie la plus agréable se trouve sur la droite - est un havre de paix pour les familles. Située en contrebas du village d'Akrotiri, on la rejoint par une route particulièrement raide, que l'on emprunte à l'entrée du village.
Village d'Akrotiri, bus Fira-Akrotiri.
Que visiter, que faire à Santorin
Histoire et archéologie
Vue aérienne du site archéologique de l'ancienne Thira.
Au-delà du volcan qui l'a façonnée, Santorin possède une histoire passionnante. Elle commence à l'âge de bronze, quand une riche civilisation influencée par les Minoens de Crète s'est épanouie sur l'île. Pour saisir le raffinement de cette société, il faut commencer par la visite du musée de la préhistoire à Fira. Vous y découvrirez notamment les fresques éblouissantes qui ornaient les murs des villas d'Arkotiri, comme celles des singes bleus.
Puis rendez-vous au site archéologique d'Akrotiri, la Pompéi grecque. Lors de la terrible éruption de 1625 av. JC, pierres ponce et scories ont recouvert cette cité, retrouvée intacte. Les maisons comptaient jusqu'à deux ou trois étages ; les ruelles étaient équipées du tout-à-l'égout.
Enfin, grimpez à l'ancienne Thira, la ville antique (IXe s. av. JC, III s. ap. JC), installée au sommet d'un éperon rocheux qui domine la mer. La vue sur la mer Égée est époustouflante.
Musée préhistorique de Théra, à Fira. 8h30-15h30, fermé le mardi. Tél. : +30 2286 023217. Entrée : 3€.
Site archéologique d'Akrotiri. En saison 8h-20h, sauf mercredi 8h-15h. Tél. : +30 2286 081939. Entrée : 12€.
Site archéologique de l'ancienne Thira, 1,5 km au-dessus de Kamari. 8h30-15h30, fermé le mardi. Entrée : 4€.
Billet combiné permettant la visite de ces trois sites et musée : 14€
Vignes, vin...
Santorin est célèbre pour ses variétés de vin blanc sec, assyrtiko, athiri et aidini
Des appellations d'origine contrôlées sur le vin, les tomates cerises et la fava (pois de gesse) protègent ses terres agricoles. Parmi une dizaine de vignobles, plusieurs se visitent.
Nos adresses :
Le domaine ultra-contemporain Vassaltis au nord de l'île, https://vassaltis.com. Tél. : +30 2286 022211.
Art space à Exo Gonia, une ancienne cave transformée en galerie d'art et musée du vin où l'on déguste la petite production du patron, http://artspace-santorini.com. Tél. : +30 2286 032774.
... Et tomates
Au XXe siècle - et jusqu'à l'avènement du tourisme - la tomate faisait vivre presque toute l'île qui comptait une dizaine de conserveries. La plus moderne a été transformée en musée industriel et centre culturel animé toute l'année (expositions, concerts, performances...).
Il faut y jeter un œil, ne serait-ce que pour ses superbes bâtiments à la toiture voûtée traditionnelle, sa grande cour intérieure et sa boutique de souvenirs inspirants.
L'île se prête merveilleusement à la marche et à la randonnée. S'étirant sur le fil du cratère, le chemin qui mène de Fira à Oia est l'une des randonnées les plus spectaculaires au monde. Les marcheurs moins aguerris pourront se contenter des deux premiers kilomètres de cette balade et musarder simplement entre Fira et Imerovigli, dans les ruelles en balcon sur la caldeira.
Puis prenez le sentier qui descend vers le rocher de Skaros, pyramide noire qui s'élève vers le centre de la caldeira. Juste derrière se cache un monastère isolé, suspendu entre la mer et le ciel, d'où la vue est sublime.
Chemin Fira-Oia : 3 h. Prévoir de bonnes chaussures, eau, chapeau et crème solaire. Sur le premier tiers du parcours, le chemin est bâti car encore dans les villages puis il se transforme en sentier au-delà d'Imerovigli.
Où dormir ? les hôtels et hébergements à Santorin
L'hôtel The Vasilicos à Imerovigli.
Carlos Pension à Akrotiri. Une petite pension traditionnelle, bleue et blanche, toute simple, modeste et très bon marché. À partir de 50 € la nuit en chambre double avec petit déjeuner. https://www.carlospension.com
Héliophos à Finikia, 9 chambres imbriquées les unes dans les autres dans l'un des plus ravissants villages de Santorin. À partir de 80 € la nuit en chambre double avec petit déjeuner. http://www.heliophos.gr
The Vasilicos, une adresse de charme aux sept suites en balcon sur la caldeira, à Imerovigli. À partir de 420 € la nuit en chambre double avec petit déjeuner. www.thevasilicos.com
Les meilleurs restaurants de Santorin
Chez To Psaraki, le poisson se décline de mille façons.
Metaxy mas , taverne crétoise isolée et superbement située au village de Exo gonia, à côté de l'église Agios Charambolos. Tél. : +30 2286 031323. 20-30 €
To Psaraki , le poisson décliné de mille façons à la marina de Vlychada. Tél. : +30 2286 082783. 20-30€
Carnet pratique
Y ALLER
En avion, Santorin possède un aéroport international, desservi en direct depuis la France par de nombreux charters (Transavia, easyJet, Volotea...), ou avec correspondance à Athènes pour Aegean Airlines et Air France.
En bateau, l'île se rejoint depuis le port du Pirée, à Athènes. Compter 7h30 de traversée en ferry, 5h en bateau rapide (www.danae.gr).
À savoir : coincé dans la caldeira et souvent embouteillé par les cars, le port de Santorin n'est pas des plus agréables.
LOCATION DE VOITURE À SANTORIN
En raison de son relief et de sa forme en croissant, l'île est beaucoup plus grande que ce qu'elle en a l'air. On recommande donc de louer une voiture plutôt qu'un scooter ou un quad, d'autant plus qu'il peut y avoir du vent et que l'état des routes laisse parfois à désirer.
D'une manière générale, il faut conduire prudemment à Santorin car les routes sont très sinueuses. Gare aux bouchons pour Oia au coucher du soleil : vous pourriez bien ne jamais y parvenir !
Santorini Car Rental, à l'aéroport et partout sur l'île. Supplément de 10€ pour Oia. Tél. : +30 2286031749.