samedi 27 mai 2017

Cannes 2017 : Joaquin Phoenix, l’aimant américain


Joaquin Phoenix



Cannes 2017 
Joaquin Phoenix, l’aimant américain

L’acteur campe un nouveau rôle de fêlé pour Lynne Ramsay, dans « You Were Never Really Here », en compétition.

LE MONDE | 27.05.2017 à 10h04 • Mis à jour le 28.05.2017 à 11h21 

Par Isabelle Regnier

Il est des propositions qu’on ne peut pas refuser. Rencontrer Joaquin Phoenix, acteur rare qui nous aimante depuis vingt ans de son ambiguïté ombrageuse tellement sexy, en est une. Il y a du Marlon Brando chez lui. Dans cette fragilité si intense qu’il fait sourdre à fleur de peau, que semble condenser cette drôle de cicatrice qui remonte en virgule du haut de sa lèvre jusqu’à son nez, et qui nous fait immanquablement défaillir. Dans sa filmographie sublime aussi, qui l’a vu évoluer dans des rôles plus fascinants les uns que les autres chez Gus Van Sant, James Gray, M. Night Shyamalan, Spike Jonze, James Mangold, pour ne citer que les plus importants.

La vision de You Were Never Really Here, de Lynne Ramsay, le film de la compétition qui lui vaut d’être à Cannes cette année, à l’opposé de la subtilité qu’il déploie chez d’autres en explorant les zones les plus secrètes, les plus sensibles de la psyché humaine, nous a un instant retenus. Un instant seulement.

Deux heures plus tard, nous le voyons arriver, tout de noir vêtu, les bretelles qui tombent de part et d’autre du pantalon, sur la terrasse où on nous avait donné rendez-vous. A l’hypothèse qu’on lui soumet, que le rôle de fêlé qu’il joue dans le film – un justicier du dimanche qui bascule dans une fuite en avant sanguinaire – puisse être une sorte de caricature de tout ce qu’il a pu faire avant, il répond en riant que le scénario l’avait d’abord rebuté.

Le film qui a compté pour lui

« J’étais super blasé de ce genre de personnage, qui était dépeint, sur le papier, comme un loup solitaire. Pitié ! Alors j’ai essayé d’injecter un peu d’humour, autour de la relation avec la mère, en faisant des petits gags, quand je mime le meurtre de Psychose par exemple… Mais bon, la marge de manœuvre est ce qu’elle est. Si vous avez eu l’impression de retrouver quelque chose de déjà vu, c’est peut-être que ce que j’ai fait n’était pas si bon… »






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