dimanche 23 juin 2019

Les sept livres les plus importants de la littérature russe

Leon Tolstöi
Pablo García


Les sept livres les plus importants de la littérature russe

La littérature russe est acclamée dans le monde entier, à juste titre. Riche d'une multitude de monuments, elle a su saisir les profondeurs de l'âme nationale et en retranscrire les traits pour la rendre perceptible par le reste du monde. Voici donc la sélection des classiques les plus cultes des Belles-lettres du pays.

Guerre et paix, Léon Tolstoï (1869)

Oui, pas moyen d’échapper à cet ouvrage épique en quatre volumes que tous les enfants russes doivent lire à l’école. Et vous devrez le faire aussi, si vous voulez comprendre ce qu’est vraiment la Russie.
L’amour, la mort, la foi et son absence - il n’y a rien que Tolstoï ne laisse de côté dans son roman. Ses héros emblématiques - le prince mélancolique Andreï Bolkonski, l'impétueux Pierre Bezoukhov, la sincère et aimante Natacha Rostova (et une trentaine d'autres personnages importants) - donnent une représentation maximale à la société russe, avec tous ses vices et ses vertus.

Les frères Karamazov, Fiodor Dostoïevski (1879)

Dans son dernier roman, Dostoïevski plonge dans les tréfonds de l'âme humaine. Racontant l'histoire de l'hideux Fiodor Karamazov, assassiné par l'un de ses enfants, l'auteur parle métaphoriquement de la Russie, du christianisme et des problèmes existentiels auxquels tout le monde est confronté.
Devrions-nous vivre en nous fiant à nos émotions, à notre logique et à notre sagesse ? Dieu peut-il exister dans un monde aussi imparfait ? Y a-t-il quelque chose de vrai dans l'univers ? En lisant Les Frères Karamazov, vous ne trouverez peut-être pas de réponse, mais vous aurez une meilleure idée de ces questions.

Eugène Onéguine, Alexandre Pouchkine (1833)

Un roman en vers raconte l’histoire d’un dandy bon à rien du XIXe siècle - cela semble ennuyeux, n’est-ce pas ? En fait, c’est l’un des livres les plus spirituels de tous les temps, dans lequel le poète russe Alexandre Pouckine montre toute l’étendue de sa virtuosité.
Le protagoniste Onéguine, un être sans cœur et vide, détruit accidentellement la vie des autres et finit par se retrouver sans rien. Aussi sombre que cela puisse paraître, ses aventures sont non seulement amusantes, mais aussi enrichissantes. L’auteur présente tout cela avec tellement d’humour et d’ironie que vous ne pourrez pas vous empêcher de rire en le lisant.

La Cerisaie, Anton Tchekhov (1904)

Tchekhov était l'un des écrivains les plus mélancoliques et les plus drôles (en Russie, ce n’est pas aussi contradictoire que cela puisse paraître). Ses héros sont généralement mesquins et parfois pathétiques, mais c’est ce qui les rend attrayants ; l’auteur ne les méprise pas, mais les comble de sympathie et de gentillesse. Dans sa dernière pièce, La Cerisaie, Tchekhov atteint son apogée en montrant la tragédie quotidienne de vies humaines.
Une famille de nobles appauvris ne parvient pas à joindre les deux bouts et doit donc vendre son verger ou perdre tout le domaine. Mais les vieux aristocrates hésitent, incapables de dire adieu à leur beau passé, symbolisé par la cerisaie éponyme.
Métaphoriquement, Tchekhov nous montre la faiblesse des générations précédentes emportées par un nouveau siècle. Une magistrale pièce sur la nostalgie et le « paradis perdu », mise en scène à ce jour dans le monde entier.

Les bas-fonds, Maxime Gorki (1903)

Une autre pièce du début du XXe siècle aborde des problèmes totalement différents : Gorki montre la vie des sans-abri dans un refuge. Ivrognes, prostituées et criminels, ils ne peuvent pas tomber plus bas.
Mais même dans de telles conditions, les personnages des Bas-fonds, en bons Russes qui se respectent, parviennent à tenir des débats philosophiques, tels que le dilemme central de la pièce - qu’est-ce qui est plus important, la vérité ou l’espoir ? Le livre est sombre - mais mérite d’être lu pour comprendre la genèse de la révolution russe (dans laquelle Gorki est devenu l’écrivain le plus en vue des bolcheviks).

Le docteur Jivago, Boris Pasternak (1957)

Le poète et romancier Boris Pasternak raconte la vie d'un homme juste et raisonnable qui lutte pour vivre et survivre dans l'enfer des guerres et des révolutions du début du XXe siècle. Le protagoniste, le docteur Iouri Jivago, perd tout sauf sa dignité et sa gentillesse chrétienne. Ajoutez à cela les poèmes de Jivago écrits par Pasternak lui-même, et vous avez probablement le roman le plus romantique narrant un épisode loin d’être romantique de l’histoire de la Russie.
Le Maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov (achevé en 1940, publié en 1967)
L’URSS de Joseph Staline était à certains égards un lieu assez mystique, avec des disparitions fréquentes et des versions officielles des événements aux antipodes de la réalité. Mikhaïl Boulgakov a saisi l'essence de cette époque et a écrit un roman fantasmagorique dans lequel le diable vient en personne visiter Moscou.
Le roman enveloppe la satire dans un récit à la fois épique et ordinaire qui inclut des scènes de la vie quotidienne des années 1930 à Moscou avec la version de Boulgakov du Nouveau Testament. Cependant, pour Boulgakov, il s’agit avant tout d’une histoire très personnelle sur l’art et l’amour, dont il était destiné à ne jamais voir l’énorme succès : elle a été publiée 27 ans après sa mort. Amusant et emblématique, Le Maître et Marguerite est un incontournable pour tous ceux qui apprécient la littérature russe.



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