Philippe Geluck: «L'art est une «arme» de distinction face à la barbarie»
Par Bertrand Guyard
Mis à jour le 23/03/2016 à 16:23
Publié le 23/03/2016 à 11:43
Le dessinateur belge a accepté de commenter, «en citoyen ordinaire», les attaques islamistes qui ont frappé son pays pour notre confrère
Le dessinateur bruxellois Philippe Geluck a accepté de réagir avec sa sensibilité habituelle, sur Télérama, aux attaques islamistes qui ont frappé son pays, hier mardi 22 mars. «Horrifié et anéanti» par la folie meurtrière des terroristes, il a réaffirmé la force de l'art et de l'humour pour lutter contre cette nouvelle forme de barbarie.
● Malgré ses réticences à vouloir commenter les attaques terroristes du 22 mars, Philippe Geluck a accepté de donner son sentiment «comme un citoyen ordinaire: «je suis évidemment horrifié, anéanti, par ce qui s'est passé ce matin à Bruxelles, de la même manière que je l'étais au moment des attaques de Paris en novembre dernier ou pour Charlie Hebdo. On ne peut pas supporter de voir des innocents payer de leur vie, et cela soulève, à chaque fois, les mêmes questions, la même incompréhension: au nom de qui, de quoi, peut-on perpétrer de tels actes? Je vis ces événements comme un citoyen ordinaire, dans la compassion et la solidarité la plus totale.
● L'humoriste belge a réaffirmé la force de l'art pour lutter contre la barbarie: «... Pour un artiste, la meilleure réponse à donner à ces actes violents est de continuer à pratiquer son art, coûte que coûte. Contre cet obscurantisme, il faut évidemment valoriser l'échange, la transmission, le dialogue… Ces mots revêtent une importance majeure dans des périodes comme celle que nous vivons depuis de nombreux mois. L'art est notre bien commun et une «arme» de distinction par rapport à la barbarie. C'est grâce à lui, - et vous allez trouver ça naïf et un peu bête - mais aussi à l'amour, que l'on peut surmonter de tels traumatismes.»
● Pour Philippe Geluck l'art et l'humour sont à ses yeux des actes de résistance mais ils ne doivent pas tomber dans le militantisme: «... L'art est une manière d'exprimer ce que l'on vit, mais aussi de résister: en tant qu'artiste, nous nous devons de réfléchir, de nous élever contre la barbarie. On ne peut pas faire comme si de rien n'était. En même temps, je ne crois pas que l'art doive basculer dans la revendication ou le militantisme, fut-il le plus pacifiste. Nous sommes là pour réfléchir, faire réfléchir même, mais aussi pour distraire. C'est important de ne pas l'oublier, les gens ont parfois besoin de penser à autre chose.»
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