C'est le blockbuster le plus attendu du printemps. Celui qui marque la rencontre au sommet entre les deux superhéros emblématiques de DC Comics. En dépit d'un casting de luxe, ce Batman v Superman signé Zack Snyder est loin d'atteindre les sommets de la trilogie de Dark Knight de Chris Nolan. Les raisons ?

 Parce que le scénario est famélique


Les fans du genre ne pouvaient que se lécher les babines à l’idée d’une rencontre entre Superman, Batman et Wonder Woman. Mais le scénario est à l’opposé des attentes : anémique. Bruce Wayne, dont les potes sont morts pendant la bataille finale de Man of Steel, est en pétard contre le Kryptonien : selon lui, sa superpuissance a déjà et pourrait à nouveau causer du tort aux humains. Résultat : la chauve-souris veut la peau de Clark Kent qui, de son côté, trouve l’homme en noir trop faillible pour redresser Gotham.


Voilà pour l’histoire qui, hélas, ne volera guère plus haut : aucun enjeu, aucune émotion malgré quelques tentatives. Impossible ainsi d’être touché par le dénouement du film, qui se voulant tragique, est décrédibilisé par les projets DC Comics annoncés, notamment Justice League, équivalent des Avengers dans lequel Batman, Wonder Woman et Superman se battront à nouveau main dans la main.



 Parce que ça manque sérieusement d'humour





Noir, c’est noir chez Zack Snyder : à peine deux micro-touches d’humour dans ce Batman vs Superman. Mais beaucoup d’introspection en carton : le héros à la cape rouge se demande encore si notre monde vaut la peine d’être sauvé et Bruce veut éradiquer chaque menace pour évacuer le trauma de la mort de papa et maman contre laquelle il n’a rien pu faire. Dans le bas-monde du cinéaste, tout est ainsi : grave, sérieux, sombre, douloureux. Et ce, jusqu'à la lassitude et un fort sentiment de déjà vu. 



Avec son Dark Knight, Christopher Nolan avait déjà opté pour le côté obscur de la force ... mais en mieux. Le manque de recul, la complaisance et l’absence de second degré sont ici d’autant plus risibles qu’au final, il n’est question que d’un combat de coqs entre un alien en slip et un schizo se prenant pour une chauve-souris. A l’heure où le public plébiscite l’humour de Deadpool, Ant-manou Les gardiens de la galaxie, on est en droit de se questionner sur la pertinence du parti pris de Zack Snyder.




 Parce que les acteurs sont sous-exploités


Wonder Woman était attendue comme le messie par les amoureux du genre. Mais Gal Gadot n’est rien de plus qu’un accessoire de mode. Exception faite d'un petit coup de lasso et d’épée dans la séquence finale contre le gros vilain monstre du film, l’actrice se contente de parader dans des robes ultrasexy. Tout le monde n’est heureusement pas logé à la même enseigne : la nervosité et le phrasé mitraillette de Jesse Eisenberg vont comme un gant à Lex Luthor, super méchant sérieusement ravagé. 


Il est, avec les clins d’œil aux futurs autres membres de La Ligue des Justiciers, la vraie bonne idée du blockbuster. Et quid alors de Ben Affleck que les fans 
attendaient au tournant après Daredevil ? Jamais  ridicule, l’acteur fait oublier son douloureux passif super-héroïque ... Enfin, autant que possible  dans une production qui cantonne ses personnages à la castagne et aux cascades.