jeudi 3 octobre 2019

David Lynch / Le poids de «Twin Peaks»



Le poids de «Twin Peaks»

Sortie fin juillet, l’édition haute définition de «Twin Peaks» constitue un des moments de l’année pour certains sériephiles. Déjà, on mesure la popularité du feuilleton de David Lynch et Mark Frost, 24 ans plus tard
Nicolas Dufour
Publié vendredi 8 août 2014 à 18:16.


le temps des séries TV
Le poids de «Twin Peaks»
Pour les sériephiles, cet été ne connaît pas vraiment de creux. Sans parler de ce qui se glane sur la Toile, il y a quelques diffusions TV intéressantes, comme The Blacklist sur RTS Un. Et les publications en DVD n’ont pas faibli, par exemple Banshee ou, après la diffusion par Arte (enfin!), la troisième et ultime saison de Forbrydelsen/The Killing, la danoise. Mais de toute évidence, rien n’a autant suscité d’attente, voire d’espoirs, que la publication en disques haute définition de Twin Peaks, parue en sortie mondiale le 29 juillet. Un coffret de 10 Blu-ray comprenant les deux saisons ainsi que le long métrage de 1992, Twin Peaks: Fire Walk With Me, et bien sûr gorgé de suppléments inédits. A Los Angeles, cette parution a donné lieu à une cérémonie racontée avec gourmandise par Variety, ayant rassemblé David Lynch et une partie de l’équipe, et qui s’est conclue par une soirée au Bigfoot Lodge, un bar puissamment inspiré de l’esthétique de cabanes de bûcherons propre à la série.
On reviendra bien sûr ici sur cette édition et les documents inédits. Déjà, on mesure la popularité de cette série hors norme, 24 ans après son apparition: à la petite échelle de Lausanne, deux jours à peine après la sortie du coffret, les vendeurs de la place étaient à sec. Le feuilleton co-créé par David Lynch et Mark Frost a donné lieu à d’innombrables commentaires, c’est sans doute la série TV la plus analysée de l’histoire du genre. On l’a érigée en chef-d’œuvre (ce qu’elle est), et en principal jalon de l’histoire de la fiction TV – là, c’est plus discutable. Ce qui frappe dans Twin Peaks est sa radicale originalité, pas sa place supposée, ou fantasmée, dans la chronologie du genre.
Car on s’est emparé de ces 30 épisodes («pilote» inclus) avec des intentions souvent louables, parfois biaisées: les gens de cinéma ont ainsi été ravis de prétendre qu’il a fallu un cinéaste, David Lynch, pour donner sa maturité à ce secteur. Comme s’il n’y avait eu aucune série puissante avant le drame de la famille Palmer… Dans la foulée, combien de bêtises a-t-on dites sur le rôle de ces enquêtes en forêt pour l’ensemble du genre – et, dans le monde des feuilletons lui-même, combien d’âneries ont-elles été produites en se plaçant sous l’inspiration divine de cette fiction-là. Le jeu qui s’ouvre désormais est passionnant: à l’occasion de cette sortie en disques de luxe, et surtout dans la perspective du 25e anniversaire, revoir, relire Twin Peaks



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