lundi 2 novembre 2020

Sean Connery / Le premier James Bond du cinéma fête ses 90 printemps

 



Sean Connery 

Le premier James Bond du cinéma fête ses 90 printemps

ANNIVERSAIRE - Né le 25 août 1930, le fringant Écossais qui a incarné l'espion de Sa Majesté en 1962 célèbre aujourd'hui son anniversaire. Happy birthday,Mister Bond!

Aujourd'hui, alors qu'il fête ses 90 ans, Sean Connery reste le seul, le vrai, l'unique espion de Sa Majesté. Sa performance dans James Bond a influencé à jamais la vision que les spectateurs ont de l'espion contemporain.
Aujourd'hui, alors qu'il fête ses 90 ans, Sean Connery reste le seul, le vrai, l'unique espion de Sa Majesté. Sa performance dans James Bond a influencé à jamais la vision que les spectateurs ont de l'espion contemporain. DILTZ/ Bridgeman images et Jewel SAMAD / AFP

Il a 90 ans aujourd'hui. Et même s'il a décidé de prendre sciemment sa retraite en 2003, après avoir incarné l'aventurier Alan Quatermain dans La Ligue des Gentlemen extraordinaires, adapté du roman graphique d'Alan Moore, il aura marqué à jamais de son élégance et de son charme -parfois violent- le rôle de James Bond.

Sean Connery reste le seul, le vrai, l'unique espion de Sa Majesté. C'est lui qui apparaît à l'intérieur du canon d'une arme ensanglantée dans le générique créé par Maurice Binder. C'est lui qui prononce pour la première fois le célèbre : «Mon nom est Bond. James Bond.» C'est lui qui commande d'un air nonchalant une Vodka Martini, «au shaker, pas à la cuiller». C'est lui qui possède un permis de tuer 007, et qui dégaine son Walther PPK, tout en conduisant la rutilante Aston Martin DB5, dans Goldfinger, en 1965.

Pourtant, la destinée du plus célèbre des acteurs écossais n'était pas partie pour un tel firmament. Thomas «Sean» Connery naît pratiquement dans la misère. Le 25 août 1930, mariée à Joseph Connery, Euphemia, «Effie» McLean, donne naissance à un fils à la Royal Maternity Hospital d'Edinburgh. Le bébé sera d'abord logé dans le tiroir du bas de la commode, au 176, Fountainbridge, à Edinburgh. Le père de celui qu'on surnommera plus tard «Big Sean» est un solide gaillard qui travaille dans une usine de caoutchouc. Sa mère est femme de ménage.

«Habillé comme un clochard...»

Pour le jeune Sean Connery, le «Bond» en avant se présente à la fin de 1961. Il participe au casting d'un film d'espionnage à petit budget, James Bond et Docteur No. Les deux producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman ne s'attendent pas à le voir débarquer. Son entrée dans les bureaux de South Adley Street fait sensation. «Il était habillé comme un clochard, ses vêtements étaient fripés, et il ne portait pas de cravate», rapporte «Cubby» Broccoli.

Sean Connery est venu décontracté et ne veut pas faire de bouts d'essais. «Vous me prenez tel quel ou pas du tout», rétorque-t-il. En réalité, plus Sean Connery s'énerve, plus les deux producteurs sont persuadés d'avoir trouvé l'oiseau rare. «La différence entre Sean et d'autres acteurs jeunes, est la même qui existe entre une photographie et un film. Quand Connery commence à bouger, il vit.»

Même si Ian Fleming, le créateur de James Bond aurait plutôt vu Cary Grant dans le rôle de son maître espion, Broccoli et Saltzman tiennent bon. Sean Connery est engagé. Avant même de l'avoir vu jouer dans le film de Terence Young, Fleming déclare :«Je cherche le capitaine de frégate James Bond, pas un cascadeur à gros bras.» Fleming ne sait pas à quel point il se trompe sur le compte de ce jeune Écossais.

Ambitieux, perfectionniste, un rien misanthrope...

Pour aider Sean Connery à s'imprégner du rôle de Bond, le réalisateur li demande de dormir dans le superbe costume qu'il a fait spécialement créer pour lui par son tailleur londonien Turnbull and Asser, du côté de Saville Row.

Aujourd'hui, du regretté Roger Moore à Daniel Craig en passant par George Lazenby ou Timothy Dalton, tous les acteurs qui lui ont succédé se sont référés au personnage qu'il aura façonné au fil des sept films où il incarna 007.

Ambitieux, perfectionniste, un rien misanthrope, aussi exigeant avec les autres qu'avec lui-même, Sean Connery a tout réussi dans sa vie, y compris à faire oublier qu'il fut James Bond.

Au début de sa carrière, une fois mis en orbite par la «Bondmania», il est engagé entre deux tournages par Alfred Hitchcock pour jouer dans Pas de printemps pour Marnie, avec Tippie Edren. En 1975, c'est L'homme qui voulut être roi, sous la direction de John Huston. La quintessence du film d'aventures adapté du roman de Rudyard Kipling. Sean Connery joue enfin avec son complice et ami Michael Caine. Le film reste encore aujourd'hui un indubitable chef-d'oeuvre.

En 1983, il renfile une dernière fois le smoking de James Bond dans Jamais plus jamais, avant d'incarner le moine franciscain Guillaume de Baskerville dans l'adaptation par Jean-Jacques Annaud du roman d’Umberto Eco Le Nom de la Rose.

On le retrouve également dans le rôle d'un immortel dans Highlander, dans celui d'un flic dur à cuire chez Brian de Palma pour Les Incorruptibles, sans oublier son rôle d'espion évadé dans Rock de Michael Bay, en 1996.

Sean Connery aura passé sa vie à incarner un personnage de défenseur des causes perdues, un idéaliste aux idées généreuses défendant des valeurs morales séculaires, et se réclamant d'un code d'honneur tombé en désuétude. Depuis qu'il a pris sa retraite, il vit confortablement du côté du sud de la France ou de Marbella avec son épouse française Micheline Roquebrune, qu'il a rencontrée à Marrakech lors d'un tournoi de Golf. Le golf qu'il a découvert en 1964 lors du tournage de... Goldfinger.

Happy birthday, mister Bond!



LE FIGARO





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