Books and cook : le quatre-quarts de Perec (Je me souviens)
« Je me souviens que le quatre-quarts doit son nom au fait qu’il est composé d’un quart de lait, d’un quart de sucre, d’un quart de farine et d’un quart de beurre. » (Je me souviens, Hachette, « P.O.L », janvier 1978).
De l’exercice subjectif de la mémoire, dans le « tremblement du souvenir », quand bien même l’exercice se veut énoncé depuis le collectif, « pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens du même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d’être mémorisées », l’erreur factuelle rendant la recette mémorable, pourtant, pleinement « le banal miraculeusement arraché à son insignifiance », comme le souhaitait l’auteur en marge de « Je me souviens ».
Du fait que décidément, Perec aimait à faire disparaître les -e, lipogrammant la recette en remplaçant les œufs par le lait.
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