Umberto Eco
récompensé pour son humour
Le prix Alphonse Allais qui célèbre l'esprit de l'écrivain français a couronné le philosophe et romancier italien pour l'ensemble de son oeuvre.
Par Françoise Dargent
Publié le 05/02/2015 à 18:04
Comme tout aréopage très sérieux, l'académie Alphonse Allais intronise régulièrement des membres et couronne ses pairs. Sa matière préférée est l'absurde, chère à son mentor éponyme. Le premier lauréat du prix Alphonse Allais fut, en 1954, très logiquement Eugène Ionesco. Voilà plus de soixante ans que cela dure. C'est ainsi que sera remis courant mai à l'écrivain italien Umberto Eco, la «Comète de Allais», trophée symbolique qui récompense chaque année une personnalité.
Après avoir élu le cinéaste Jean-Pierre Mocky, les humoristes Laurent Gerra ou François Morel, le journaliste Bernard Pivot, le dessinateur Sempé ou le chanteur Pierre Perret, les membres du jury ont distingué, en 2015, l'auteur du Nom de la Rose «pour l'ensemble de son œuvre».
Voilà qui devrait lever un malentendu sur un auteur dont l'érudition profonde ne saurait cacher aux communs des lecteurs le sens aiguisé de l'humour. Alain Casabona, le grand chancelier de l'académie a donc tenu à préciser qu'Umberto Eco a été distingué pour «son admiration de l'œuvre d'Alphonse Allais» notamment dans une thèse de 1992, Lector in fabula (Grasset). Dans sa biographie pléthorique qui compte quelques fameux best sellers, on distingue des livres pouvant relever du genre comme Comment voyager avec un saumon dans lequel il pastiche l'encyclopédie. Autre recueil, Pastiches et postiches. Le philosophe explore les stratégies de l'ironie et de la distance dans les textes célèbres.
On note aussi qu'Umberto Eco a traduit en italien les Exercices de style, de Raymond Queneau dont il était ami et admirateur, féru lui aussi de l'Oulipo. On le retrouve dans sa veine plus sérieuse dansConstruire l'ennemi et autres écrits occasionnels (Grasset), son dernier livre traduit en 2014.
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