samedi 23 janvier 2016

David Bowie / 25 artistes choisissent leur chanson fétiche


David Bowie 

25 artistes choisissent leur chanson fétiche pour “Télérama”

“Life on Mars”, “The Man Who Sold the World”, “Space Oddity”... Pour rendre hommage à l'icône disparue, nous avons demandé à des artistes de choisir leur chanson fétiche et juste quelques mots, ou une bribe de souvenir, pour l'accompagner.

Melvin Poupaud, acteur, réalisateur et musicien

Always Crashing in the Same Car




« Pour la mélodie et les paroles qui parlent de notre vulnérabilité dès qu'il s'agit de (re)tomber amoureux ».

Vincent Delerm, chanteur, Sandrine Kiberlain, actrice, et Joakim, producteur

Life on Mars




Vincent Delerm : « Pour la mélodie magique du couplet, le lyrisme du refrain, “Is the life on mars ?”... Si même lui n'a pas la réponse à cette question ! ».
Sandrine Kiberlain : « Une chanson marquée dans mes veines. Comme son regard, sa liberté, son élégance ».
Joakim : « Une montée sans fin. D’un point de vue pianistique, la suite d’accords est bluffante. L’oreille anticipe une gamme, Bowie fait autre chose.»

Vincent Macaigne, comédien et metteur en scène, etJean-Pierre Kalfon, acteur et chanteur

The Man Who Sold the World




Vincent Macaigne : « La chanson qui a réuni David Bowie et Nirvana. Bizarre de se dire que Bowie est mort. Ça fait peur. On se sent comme des enfants qu'on abandonne. Ça nous dit aussi : “Allez-y, le monde est à vous !”. Et ça nous pose la question de ce qu'il nous reste à faire ».
Jean-Pierre Kalfon : « Parfait, rien que ça. Pour moi, Bowie est un genre de somptueux morphing à travers le temps ».

Nicolas Godin de Air, musicien

Absolute Beginners




« Pour l'accord diminué qui est sa marque de fabrique. Il rendait populaire des choses complexes. La marque des grands ».

Hippolyte Girardot, acteur et Jennifer Cardini, DJ
Wild is the Wind





Hippolyte Girardot : « Parce que Valérie m'a dit de le faire et qu'elle frissonait en l'écoutant dans cette petite chambre où je découvrais son cœur british sous sa poitrine parisienne. Oui, David et elle le savaient : “Wild is the wind” ».
Jennifer Cardini : « Love, love me, love me. Une chanson de fin d’histoire d’amour, de rupture, d’adieu. Simplicité, élégance, tristesse.»
Bruno Podalydès, acteur et cinéaste, et Boris Bergman, parolier
Space Oddity




Bruno Podalydès : « On a envie d'appeler les morts pour savoir s'ils nous reçoivent encore. En tout cas, nous on l'a bien reçu, l'ange ».
Boris Bergman : « Une magnifique chanson sur la solitude et la différence. J'en avais écrit une adaptation pour Gérard Palaprat : Un homme disparu dans le ciel. Et j'ai retrouvé récemment le petit mot que Bowie m'avait écrit : “Heureux de voir que mon odyssée de l'espace est devenue un homme perdu dans le ciel. Thank you mate” ».

Jeanne Cherhal, auteure-compositrice-interprète, etChristophe Honoré, réalisateur et écrivain

Five years




Jeanne Cherhal : « La chanson d'ouverture de ce chef-d'œuvre absolu qu'est The rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars : elle est d'un lyrisme incroyable, sa composition ascensionnelle donne l'impression intime d'être désespéré et invincible, et Bowie chante avec une telle intensité qu'on ne peut que crier avec lui “I kiss you, you're beautiful I want you to walk” à la fin. Avec ce morceau, on entre chez lui, et on n'en ressort plus jamais ».
Christophe Honoré : « “Don't think you knew you were in this song...” Je ne veux pas savoir comment je peux être dans cette chanson, mais elle est ma rue préférée où traîner »

Denis Lavant, acteur, et Alex Beaupain, auteur-compositeur-interprète

Modern Love




Denis Lavant : « Mauvais sang ne saurait mentir ».
Alex Beaupain : « Pour le travelling sur la course effrénée de Denis Lavant dansMauvais Sang de Carax. Pas la meilleure chanson ni le meilleur album, je sais, mais ça m'avait durablement impressionné ».

Maylis de Kerangal, écrivaine

Rock 'n' Roll Suicide




« Hippodrome d'Auteuil, 1982. J'ai 15 ans et c'est mon premier concert »

Robin Campillo, réalisateur

Warszawa




« En 1978, j'assiste à un concert qu'il donne à Marseille. Sa silhouette frêle apparaît soudain au devant de la scène et il interprète Warszawa, tiré de ce magnifique album coupé en deux qu'est Low. Comme beaucoup de titres de Bowie, Warszawaest un morceau sans passé et sans réelle descendance »

Elliott Murphy et Barbara Carlotti, musiciens

Changes




Elliott Murphy : « Ce sera toujours pour moi une chanson unique. J'aime particulièrement les accords jazzy et la façon dont elle se transforme, d'une ballade à un morceau plus rock. Sophistiquée et inclassable. Comme s'il avait ramassé toutes ses influences pour les glisser dans une seule chanson avec même un peu de Dylan dans la voix ».
Barbara Carlotti : « C'est la nécessité de l'homme à se recréer à chaque étape de sa vie et de sa carrière. Changes, c'est la philosophie de David Bowie »

Christophe, chanteur

Cat People (Putting Out Fire)




« J'ai un vrai repère pour les chansons de Bowie que j'ai aimées : mes juke-boxes. J'y avais mis Heroes, la version française, et Cat People, la chanson du film de Paul Shrader. Dans le Wurlitzer et le Rock-ola. J'écoutais dix fois par jour ce mélange d'électro et de percussions, ça m'obsédait. Bowie était une idole comme Lou Reed. Et d'ailleurs, j'ai vécu une chose étrange ce lundi à 7h45, j'ai envoyé un sms à New York avant d'aller me coucher et j'ai dit “Je veux un son de caisse claire démesuré comme chez Bowie”. C'est l'heure même où on a annoncé sa mort »

Valérie Donzelli, actrice et réalisatrice

China Girl




« Premier clip et émois érotiques. Il l'a écrite avec Iggy Pop, une première version est apparue en 1977 et il en a fait une version plus commerciale sur Let's Dance en 83. China Girl, c'est la pureté qu'on pourrait abîmer. Mais il existe une autre interprétation qui dit que China White est une expression d'argot pour l'héroïne ».

Jacques Higelin, chanteur

Heroes





« Pour la mélodie, magnifique - comme souvent chez David Bowie -, mais aussi pour ce que raconte la chanson, l'amour plus fort que les murs. Heroes est à son image : la classe incarnée. Cet homme était un authentique artiste. Un très grand, élégant jusqu'au bout ».

Rone, producteur, Jeanne Added, chanteuse, etHéléna Klotz, réalisatrice

Ashes to Ashes




Rone : « Un vrai flash, qui m'a fait partir loin dans mes insomnies. Une chanson très pop en ce sens où elle est très accessible. Et en même temps complètement barrée, avec la voix de Bowie passant de l'aigu au grave, et ses sonorités électroniques très en avance. Une chanson forte qui recouvre l'humour, la tristesse »
Jeanne Added : « Je l'ai toujours eue dans les oreilles, elle fait partie de la culture populaire. Mais je l'ai comprise quand je l'ai chantée dans le dernier spectacle de Decouflé. Mélodiquement, c'est une chanson surprenante, avec cette voix éthérée, comme un souvenir lointain, qui devient plus grave et animale, où le réel apparaît »
Héléna Klotz : « Pour cette phrase : “Ashes to ashes, funk to funky / We know Major Tom's a junkie” »

Claire Denis, cinéaste

Sorrow




« J'ai le souvenir de l'avoir vu interpréter cette chanson sur scène en Angleterre, je ne sais plus où, sans doute à l'époque où j'étais vendeuse là-bas, j'allais en Angleterre pour ça, pour le rock. Il était très jeune, presque immobile, et j'ai été clouée par la force du chagrin (sorrow) qu'il exprimait. Quand j'y repense, je vois la jeunesse qui emplit toute une vie. C'est inoubliable ».  

Chloé, DJ et productrice

Quicksand




« “Sables mouvants”, c'est un beau titre de chanson... Il y est question de Garbo de Crowley, de Churchill... Et pourtant, avec ses arrangements pour cordes et piano, c'est une ballade, un titre très mélo. Cette chanson correspond à mes 15 ans, quand j'apprenais la guitare. Elle est facile à jouer. Sur la pochette de Hunky Dory, Bowie ressemble à Marlene Dietrich. S'en est-il inspiré ? »





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