Attentats d'Istanbul : les terroristes auraient planifié une prise d'otages
CRÉÉ : 01-07-2016 08:15
TURQUIE - La police turque a procédé ce jeudi à 13 arrestations dont celles de trois étrangers, après le triple attentat-suicide dans lequel ont été tuées 44 personnes à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu. Les premières images des suspects commencent par ailleurs à circuler.
Les informations sont données au compte-goutte par les autorités turques. Pourtant, le journal Haberturk vient de publier des images des suspects présumés de l'attentat à l'aéroport d'Istanbul, qui a fait 44 morts, ce lundi soir, selon un dernier bilan. Sur les images, diffusées dans un reportage, on voit les hommes marcher à l'extérieur et l'intérieur de l'aéroport.
Les suspects n'ont toujours pas été identifiés. Mais ils seraient originaires de Russie, d'Ouzbékistan et du Kirghizstan. Le journal Hürriyet a affirmé que l'un des trois assaillants est un certain Osman Vadimov, un Tchétchène d'origine russe. Le déroulement de l'attaque macabre dans le terminal des vols internationaux d'Atatürk, le troisième aéroport d'Europe, commence lui à se clarifier.
Une prise d'otages planifiée ?
Les trois kamikazes avaient prévu de prendre en otage des dizaines de voyageurs à l'intérieur du terminal d'Atatürk avant d'actionner leurs charges explosives, rapporte vendredi un quotidien turc. Selon le quotidien Sabah proche du gouvernement, le bilan du carnage aurait pu être nettement plus élevé si les assaillants n'avaient pas été interceptés à l'entrée du terminal par un officier de police. "Les manteaux qu'ils portaient pour cacher leurs charges explosives, malgré la chaleur, ont attiré l'attention de civils et d'un officier de police", souligne le journal.
Le Premier ministre Binali Yildirim a expliqué que "les terroristes, après avoir d'abord voulu passer les (premiers) contrôles de sécurité" juste à l'entrée de l'aérogare, se sont ravisés et "sont revenus avec des fusils-mitrailleurs qu'ils ont sortis de leurs valises avant de passer les contrôles en tirant sans discrimination". "L'un d'entre eux s'est fait exploser à l'extérieur" et "les deux autres ont profité de la panique, sont entrés dans l'aéroport et se sont fait exploser", a-t-il dit.
Un haut responsable turc proche de la présidence ayant requis l'anonymat a livré un récit différent à l'AFP. Il a expliqué qu'une première explosion avait eu lieu lorsque l'un des kamikazes était entré dans le hall des arrivées et s'est fait sauter juste avant les détecteurs à rayons X. Profitant de la panique provoquée par la déflagration parmi les passagers et le personnel de l'aérogare, un deuxième kamikaze est entré dans le hall des arrivées, est monté à celui des départs, et s'est fait sauter lui aussi. Enfin, le troisième kamikaze a attendu à l'extérieur de l'aéroport et s'est fait exploser en dernier.
13 arrestations, la piste Daech se précise
Par ailleurs, l'enquête avance vite. La police turque a procédé ce jeudi à 13 arrestations dont celles de quatre étrangers, a rapporté l'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu. Les forces de police stambouliotes ont effectué une descente simultanée dans 16 adresses de la ville, a indiqué l'agence, sans préciser la nationalité des étrangers.
L'attaque contre l'un des aéroports les plus fréquentés d'Europe n'a pas été revendiquée mais les autorités turques ont pointé le groupe de l'Etat islamique (EI), tout comme la CIA. Le mouvement djihadiste est accusé d'avoir commis plusieurs attaques meurtrières sur le sol turc depuis l'an dernier.
Des détails commencent aussi à émerger sur la maison qu'ont utilisée les terroristes. D'après le média turc, les trois hommes avaient loué une maison dans le quartier deFatih à Istanbul il y a environ un mois, à un voisin qui habitait un peu plus loin, et avaient tout payé en espèce pour un an. Les stores sont restés fermés tout le temps qu'ils y ont vécu, et la porte d'entrée avait été renforcée, doublée d'une porte en fer. Une voisine du dessus, qui ne les a jamais vus, raconte s'être plainte auprès des autorités des odeurs chimiques qui se dégageaient de l'appartement.
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