Discrète, secrète mais surtout incontournable, Vivian Maier n’en finit pas de fasciner. Ni ses proches, ni les familles qui l’employaient en tant que baby-sitter n’ont su ce qu’il se tramait derrière la porte verrouillée de la chambre qu’elle occupait, encore moins ce qu’il s’y cachait et allait constituer une découverte majeure pour la photographie : des centaines de pellicules d’une qualité exceptionnelle, jamais développées.
Un trésor découvert par hasard lorsque le collectionneur américain John Maloof acquiert un lot de négatifs lors d’une vente aux enchères en 2007. Près de 120 000 photos de l’artiste ont depuis été tirées et répertoriées. Quelque 142 d’entre-elles sont actuellement exposées au musée du Luxembourg à Paris, ce qui en fait la plus grande rétrospective jamais consacrée à cette nourrice qui se considérait comme une photographe « amatrice ».
Née à New York en 1926 d’un père austro-hongrois et d’une mère française, Vivian Maier pratique la photographie quotidiennement. La rue est son terrain de jeu. Rolleiflex au cou, elle profite des sorties des enfants pour vagabonder dans Manhattan, à Chicago et, quand elle en a l’occasion, en France.
Vivian Maier, Chicago, 1956. © Estate of Vivian Maier, courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, New York |
L’influence de l’enfance sur son œuvre est partout. Son regard est espiègle, aventurier, même lorsqu’elle se plante devant les femmes de la haute société new-yorkaise pour leur tirer le portrait ou qu’elle saisis les gestes d’inconnus croisés dans la rue. Rien ne lui échappe. Elle capture le fouillis de la vie urbaine dans ses moindres détails.
Le parcours atypique de Vivian Maier et son regard affuté jettent une autre lumière sur l’histoire de la photographie de rue du XXe siècle. Une lumière tout à fait éblouissante.
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