vendredi 7 juillet 2017

Salma Hayek / "En tant que femme mexicaine, c’était plus dur pour moi"




Salma Hayek : "En tant que femme mexicaine, c’était plus dur pour moi"

Par Arièle Bonte | Le 17 mai 2016


Salma Hayek, Lisa Azuelos, Su-Mei Thompson et Zainab Salbi ont livré un discours inspirant lors d'un nouveau "talk" Women In Motion, lundi 16 mai, au Festival de Cannes. 




« Quand je suis arrivée aux États-Unis, il y avait peut-être 1% des personnages principaux qui étaient des femmes. » Salma Hayekest partie de loin avant de s'imposer comme l'une des figures du cinéma hollywoodien. La jeune actrice mexicaine a eu du mal à faire sa place sur le grand écran américain. « Les gens n'avaient pas de mauvaises intentions. Pour eux, cette mauvaise représentation de la femme au cinéma était tout simplement normale », explique Salma Hayek, lors du « talk » Women In Motion, organisé par Kering ce lundi 16 mai durant le Festival de Cannes
Aujourd'hui actrice, réalisatrice et productrice, Salma Hayek raconte que son engagement féministe a débuté dans sa jeunesse au Mexique. Sa rencontre avec le cinéma américain a été un choc pour elle. « Quand j'ai commencé à parler de ces problématiques, dans le milieu de cinéma, les gens ne voulaient pas en entendre parler », se souvient Salma Hayek. « J'ai été surprise par ce niveau d'ignorance, mais j'étais en même temps excitée. Parce que je savais que j'allais faire partie du changement. Car pour moi, les femmes ne pouvaient pas être cantonnées au rôle d'objet », ajoute-t-elle.
Ce changement, Salma Hayek le met en place à travers la Fondation Kering, présidée par son époux, François-Henri Pinault, et dont le but est de soutenir des projets de lutte contre les violences faites aux femmes. Parmi ces projets, des films. « Nous ne faisons pas que des longs-métrages. Nous apportons notre aide et nous essayons de trouver des solutions », détaille Salma Hayek, l'une des « six personnalités qualifiées » qui siègent au conseil d'administration de la fondation. 


Une image juste et diversifiée des femmes

L'actrice de 49 ans ajoute également que les femmes doivent prendre le pouvoir et se montrer exigeantes dans leurs envies cinématographiques. « Nous devons déterminer ce que nous voulons voir et nous devons descendre dans les salles de cinéma. Les femmes méritent d'être diverties et inspirées ! », s'exclame-t-elle, devant un public conquis par ce discours inspirant, fédérateur et engagé. 
Fort heureusement, Salma Hayek n'est pas seule dans ce combat. Les autres invitées du talk Women In Motion s'investissent toutes dans des projets féministes, qui proposent une image juste et diversifiée des femmes. 




La réalisatrice et productrice française Lisa Azuelos a fondé sa propre société de production pour parler des sujets qui la touchent personnellement et qui sont liés aux violences faites aux femmes. Pour parler de ces actes, la réalisatrice de LOL a même inventé un nouveau mot : gynophobie. « Il manquait un terme pour décrire la cruauté d'une personne envers les femmes », explique Lisa Azuelos. « Comment parler d'un problème si le mot n'existe pas ? Comment le combattre ? », s'interroge Lisa Azuelos, qui a réalisé en mars 2014, 14 millions de cris, un court-métrage poignant sur les mariages forcés. Su-Mei Thompson, à la tête de la Fondation des femmes à Hong Kong, ajoute que les violences faites aux femmes concernent autant les hommes que les femmes. Ces derniers dont d'ailleurs beaucoup à vouloir aider. « Mais ils ne savent pas toujours comment », ajoute la directrice de la fondation, qui vient de produire #SheObjects, un documentaire pour sensibiliser le public sur la mauvaise représentation des femmes dans les médias.

Les intervenantes du "talk" 


"Le secret du changement, c'est l'inspiration"

Le cinéma recèle un pouvoir incontestable pour sensibiliser le public sur des problématiques féminines. Mais ce n'est pas l'unique outil. La télévision est une plateforme qui, depuis quelques années, offre une nouvelle vision de la femme grâce à des séries comme Orange is the New Black et des émissions de télévision. L'une d'elles est animée sur la chaîne TLC par l'activiste Zainab Salbi. Consacré aux femmes du monde arabe, ce programme télévisé est soutenu par la papesse de la télé américaine Oprah Winfrey. « Il y a des femmes qui font des choses formidables mais dont on ne parle pas. Nous n'évoquons que des femmes oppressées dans le monde. Pourquoi ne pas mettre en avant les initiatives positives ? », se demande Zainab Salbi. Cette dernière définit son émission comme une plateforme « où montrer des femmes courageuses, créer un dialogue et inspirer les spectatrices ». Car, « le secret du changement, c'est l'inspiration », conclut l'activiste féministe sous les applaudissements du public.

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