lundi 21 août 2017

L'oreille de Van Gogh, un mystère enfin percé?




L'oreille de Van Gogh,

un mystère enfin percé?


Par Guillaume Mazoyer
Mis à jour le 14/07/2016 à 12:09
Publié le 14/07/2016 à 09:00

L'un des faits divers les plus connus de l'histoire de l'art se précise: le peintre néerlandais ne se serait pas uniquement coupé un lobe d'oreille, mais bien la totalité de l'organe. En plus de sa mutilation, il aurait offert son oreille à une femme de chambre.




L'un des faits divers les plus connus de l'histoire de l'art se précise : le peintre néerlandais ne se serait pas uniquement coupé un lobe d'oreille, mais bien la totalité de l'organe. La découverte d'un document médical d'époque, exposé à Amsterdam, vient crédibiliser cette thèse.

Le 24 décembre 1888, l'artiste se blesse à Arles. Combat de sabres après une dispute avec Paul Gauguin ou geste volontaire dû à une santé mentale défaillante? Les raisons de son amputation sont floues. L'étendue de sa blessure le serait moins. Après avoir soigné van Gogh, le docteur de l'hôpital de la ville à l'époque, Félix Rey, a réalisé un schéma des dégâts. Retrouvé dans des archives américaines, la note médicale indique que le peintre a l'oreille entièrement sectionnée.
En plus de sa mutilation, il aurait offert son oreille à une prostituée. Responsable de la découverte du document, la chercheuse irlandaise Bernadette Murphy a passé sept ans à pister la fille de joie récipiendaire de ce surprenant présent. Il s'agirait plutôt d'une jeune femme de chambre d'une maison de tolérance, à laquelle van Gogh n'était pas insensible. «Elle avait une terrible cicatrice sur le bras due à une morsure de chien. Je pense qu'il a voulu lui faire don de sa chair», avance Mme Murphy, dans une entrevue au Telegraph. Pas de doute selon l'historienne: la santé mentale du peintre serait bien la cause de son geste.
Le document du docteur arlésien est visible pour la première fois au musée Vincent van Gogh d'Amsterdam, dans une exposition intitulée Au bord de la folie à partir du 15 juillet. Elle retrace la dernière période de la vie de l'artiste, allant de l'incident de l'oreille de 1888 jusqu'à son suicide, le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Appuyée par 25 tableaux et plusieurs artéfacts, dont le pistolet entièrement rouillé qui lui aurait servi à mettre fin à ses jours, la rétrospective vise à démontrer que l'état psychologique de l'artiste freinait son génie créatif.

La note médicale ne créé pas de consensus

Des voix s'élèvent cependant pour contredire l'exactitude du document. Dans un mail adressé au New York Times, l'historien américain Steven Naifeh estime qu'il n'est tout simplement pas «crédible». Selon lui, la belle-soeur de van Gogh, Johanna van Gogh-Bonger et l'artiste Paul Signac auraient tout deux mentionné qu'une partie seulement de l'oreille avait été sectionnée. En regardant l'artiste de face, il était possible «de ne pas apercevoir les dommages» de son geste. Le médecin d'Auvers-sur-Oise, Paul Gachet, aurait lui aussi réalisé des gravures montrant qu'une «portion un peu plus grosse que le lobe» manquait à l'appel.
Mais pour Steven Naifeh, sceptique de nature, van Gogh ne se serait pas suicidé mais se serait fait tirer dessus. Une autre énigme à percer.

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