lundi 19 juin 2017

Georgia May Jagger "Je vis avec deux garçons"

Georgia May Jagger


Georgia May Jagger : "Je vis avec deux garçons"

Paris Match||Mis à jour le 
Jagger Jr, 25 ans et des airs de BB, près de Paris, jeudi 1er juin. Veste en fausse fourrure Volcom et collier prêté par maman.Sébastien Micke / Paris Match
A peine débarque-t-elle de l’Eurostar qu’on est frappé par son extraordinaire ressemblance avec ses deux parents. La moue et la bouche de son père, la silhouette, la blondeur et l’élégance de sa mère. 
Paris Match. Est-ce l’exemple de votre mère qui, dès l’enfance, vous a donné l’envie de devenir mannequin ?
Georgia May Jagger. Oh non, pas du tout. Ma sœur aînée, Elizabeth, exerçait elle aussi ce métier. Je me disais que cela en faisait bien assez dans la famille ! J’avais 15 ans lorsque leur agent m’a proposé d’essayer. J’ai accepté, persuadée que l’aventure ne durerait qu’une saison, deux au maximum, d’autant que je mesurais pratiquement 15 centimètres de moins que les autres filles ! Eh bien, depuis dix ans je n’ai jamais arrêté de travailler ! [Rires.] Je faisais sans cesse l’aller-retour entre Londres et New York. Et comme je tenais à poursuivre mes études, je n’avais pas d’autre solution que de faire mes devoirs dans les avions.


Comment des enfants réussissent-ils à grandir normalement, entre deux parents aussi iconiques que les vôtres ?
Ils ont divorcé lorsque j’avais 7 ans. Ma mère nous a emmenés vivre à la campagne, à 40 kilomètres de Londres. Comme nos parents n’avaient fait ni l’un ni l’autre de longues études, ils nous ont toujours poussés à l’école et nous ont élevés d’une façon plutôt stricte. Si nous avons eu la chance d’effectuer très jeunes de magnifiques voyages, comme à Bali ou au Maroc, ils évitaient de nous faire séjourner dans des hôtels trop luxueux. Ils souhaitaient toujours se mêler à la population locale. Pour rien au monde ils n’auraient passé leurs journées au bord de la piscine. Ce qui leur plaisait, c’était de se confronter aux différentes cultures et, surtout, à la vraie vie. Ils voulaient que rien ne nous tombe tout cuit dans la bouche. Comme j’étais dyslexique, j’ai dû travailler deux fois plus que les autres pour réussir mes examens.


En classe, n’avez-vous jamais eu à subir la jalousie ou les railleries des autres enfants ?
Ce qui nous blessait le plus, c’étaient les rumeurs concernant mes parents que les enfants de l’école ou leur famille avaient lues dans les journaux et venaient nous rapporter. Ma mère et mon père nous aidaient à faire la part des choses et nous tenaient le plus éloignés possible des médias. C’est sans doute cette période difficile qui a fait que, durant toute mon enfance et une partie de mon adolescence, j’ai refusé la lumière, d’être exposée. Etre suivie par des paparazzis me perturbe profondément.


Preppy mais sexy en tee-shirt inspiré des maillots de sport des campus américains, signé de ses initiales : GMJ.© Sébastien Micke / Paris Match
Quel genre de petite fille étiez-vous ?
J’étais une enfant précoce, très éveillée, qui avait une passion pour les films anciens, en noir et blanc. A l’adolescence, j’étais très attirée par les choses du passé. D’un naturel rêveur, je me passionnais aussi, déjà, pour la nature et les animaux. Et je passais l’essentiel de mon temps libre au sein d’ateliers créatifs.


Ce qui vous vaut d’être très impliquée dans la défense de l’environnement…
Mon frère James est le cofondateur de Project Zero, une association née il y a quatre ans qui se bat pour la protection des océans, et dans laquelle je m’investis beaucoup. En ce moment, seuls 5 % des océans sont protégés et notre but est d’atteindre les 30 %. Project Zero est le vaisseau amiral qui soutient beaucoup de petits projets de développement, comme celui d’introduire des huîtres dans la baie de New York ou d’arrêter la surpêche à Mexico. En quinze ans, grâce à l’arrêt de la surpêche, la biodiversité s’y est fortement améliorée. Je suis d’ailleurs allée nager dans le golfe du Mexique, au milieu des raies mantas, pour prouver la véracité de nos propos !


Au bord de la piscine, pas de p’tit pull marine mais un maillot de sa création. C’est sa première collection pour Volcom.© Sébastien Micke / Paris Match
Peut-on dire que vous êtes un mannequin engagé ?
Je n’ai jamais considéré le mannequinat comme une fin en soi et j’ai tout à fait conscience de l’aspect éphémère de ce métier. Parallèlement à ma carrière de top model, j’ai fait une école de photo et de dessin. Je suis attirée exclusivement par la simplicité, le portrait et le naturel. Le corps et son vécu m’intéressent plus que les vêtements ! C’est pourquoi je suis à l’aise lorsque je photographie des personnes que je connais. La démarche est plus difficile avec des inconnus.

En vous regardant évoluer autour de la piscine, notre équipe n’a pu s’empêcher de vous comparer à Brigitte Bardot dans “Et Dieu… créa la femme”. Aimeriez-vous poursuivre votre carrière au cinéma ?
Ce n’est pas parce qu’on est un mannequin qui réussit qu’on sera forcément une bonne actrice ! Franchement, je ne sais pas si j’en aurais le talent, ni même si j’en aurais envie. Je crois que je préférerais me tourner vers la réalisation. Au moins, derrière la caméra, je n’aurais plus à me soucier de mes vêtements, de ma coiffure ou de mon maquillage ! En même temps, j’ai bien conscience qu’avant de diriger mon premier film musical — mon rêve —, je devrais passer des années à porter des cafés sur les plateaux ! [Rires.]

Etes-vous un cœur à prendre ?
Non, depuis cinq ans je suis amoureuse de la même personne, un musicien. A la maison, à Londres, je vis avec deux garçons : mon fiancé et mon meilleur ami depuis dix ans, qui est skateur. Lorsque je suis chez moi, ce qui m’arrive rarement, j’adore cuisiner pour nos copains.

Au bout de cinq ans d’amour, envisagez-vous de faire bientôt un bébé ?
Ah non, je ne suis pas du tout prête à devenir maman !

Pourquoi ?
D’abord parce que je suis une fille hyperbordélique, pas du tout organisée, qu’il y a toujours plein de monde chez moi et que quatre valises non défaites traînaient encore ce matin dans ma chambre !

Comment vous imaginez-vous dans dix ans ?
Je me refuse à penser à l’avenir car j’adore vivre le moment présent. Le seul projet concret que je peux vous annoncer est l’arrivée de deux chiots à la maison en septembre ! Plus sérieusement, j’aimerais lancer une ligne de produits bio. Je prends mon temps. J’observe. Je réfléchis.

Dix-neuf ans après votre maman, Jerry Hall, qui en a été l’ambassadrice, vous êtes devenue à votre tour l’égérie du parfum Angel, de Thierry Mugler. Un symbole ?
Angel fait partie intégrante de mon enfance. Sa fragrance est sans aucun doute mon premier souvenir olfactif. Dans ma chambre trônait un immense poster de maman, alanguie sur une dune de sable bleu avec ses cheveux longs et un legging pailleté. Pendant longtemps, j’ai été persuadée que ma mère était une sirène…

PARIS MATCH


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