jeudi 18 janvier 2018

Brigitte Bardot : "Chirac m’appelait sa 'petite biche'"



Brigitte Bardot

Brigitte Bardot : "Chirac m’appelait sa 'petite biche'"

Paris Match|
Jacques Chirac et Brigitte Bardot, le 7 octobre 1990 à Vincennes.GILLES LEIMDORFER / AFP
A l'occasion de la sortie de «Larmes de combat», ses Mémoires de militante pour les animaux, Brigitte Bardot a accordé un long entretien à Paris Match. Dans cet extrait, elle raconte ses rencontres avec De Gaulle, Mitterrand, Chirac, Sarkozy...
Paris Match. Vous avez eu huit présidents de la République à vos pieds…


Brigitte Bardot. «Ah, vous croyez ? Peut-être, mais je m’en foutais. Ce qui m’intéressait, c’est qu’ils m’aident dans mes combats. Sauf de Gaulle. Lui, c’était différent. De Gaulle, je l’adorais. A l’Elysée, je n’ai pas dit : "Bonsoir Monsieur le Président de la République" mais "Général". Il m’a répondu en souriant avec gentillesse : "Madame, c’est le cas de le dire." J’étais habillée en militaire avec une veste à brandebourgs… Ensuite j’ai rencontré Georges Pompidou, avec qui je dînais assez souvent chez Marie-Hélène et Guy de Rothschild. Il était chaleureux, affable, rigolo, pas du tout imbu de sa personne. Je sais que si j’avais eu quelque chose à lui demander, il m’aurait aidée.
Après, il y a eu Valéry Giscard d’Estaing, absolument charmant lui aussi, et qui m’a soutenue deux fois. Il a fait stopper l’importation en France des peaux de blanchons, les bébés phoques blancs. Et également les expérimentations pour les ceintures de sécurité avec des singes sanglés dans des voitures propulsées contre un mur de béton. Un massacre ! Après, on s’est souvent téléphoné car je lui en étais reconnaissante. Et, un jour, il est venu chez moi à Paris… Passons à Mitterrand, qui m’a invitée à déjeuner à l’Elysée. J’ai évoqué diverses questions animalières, dont trente urgentes. D’un air hautain et prudent, il m’a assuré qu’il s’en occuperait… Rien n’a suivi!

"Nicolas Sarkozy, il a été décevant lui aussi"

Quant à Chirac, il m’appelait sa "petite biche", me faisait un peu la cour et me déclarait que j’étais toute mignonne. Je n’y prêtais guère attention ; moi, mon but était qu’il fasse, entre autres, fermer les animaleries des quais. Et là, il n’y avait plus personne. Quant à Nicolas Sarkozy, il a été décevant lui aussi. J’étais d’abord allée voir le recteur Boubakeur, à la grande mosquée de Paris, pour m’assurer que le Coran admettait l’étourdissement de l’animal avant qu’il ne soit saigné. Je voulais obtenir cette mesure pour les abattoirs. Il m’a reçue, mais aucun résultat ! François Hollande, je me suis juste entretenue au téléphone avec lui pour l’alerter sur le braconnage des éléphants en Afrique. Il a tenu parole. Et quand je lui écrivais, il me répondait toujours. Je trouve cela d’autant plus correct qu’il savait que je n’étais pas de son bord. S’agissant d’Emmanuel Macron, j’ose être optimiste car il a remis entre les mains de Nicolas Hulot certains dossiers sur lesquels j’espère son soutien. Même s’il n’a pas encore pris directement position à ma lettre ouverte au gouvernement français du 27 décembre, dans "Le Parisien", où j’énonçais les mesures prises contre la maltraitance aux animaux par nombre de pays de l’Union européenne.



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