samedi 17 août 2024

L’écrivain finlandais Arto Paasilinna est mort

 

L’écrivain finlandais Arto Paasilinna, en 2002

Photo: Martti Kainulainen Archives Lehtikuva/AFP  L’écrivain finlandais Arto Paasilinna, en 2002


L’écrivain finlandais Arto Paasilinna est mort


Agence France-Presse
à Helsinki
Publié le 16 oct. 2018

L’écrivain finlandais Arto Paasilinna, devenu célèbre dans le monde entier grâce à son roman désabusé Le lièvre de Vatanen, est décédé à l’âge de 76 ans, a annoncé mardi son éditeur.

Auteur de 35 oeuvres traduites dans des dizaines de langues, cet ancien bûcheron reconverti au journalisme et à la littérature a vendu huit millions de livres en plus d’un demi-siècle de carrière.

Né le 20 avril 1942, il est décédé lundi « dans une maison de repos à Espoo », près de la capitale Helsinki, a précisé son éditeur finlandais WSOY dans un communiqué.

« Il continuait d’écrire, mais pour son plaisir uniquement », a raconté son fils Petteri, cité par la presse finlandaise.

Publié dans la francophonie chez Denoël, il était avec Mika Waltari et la romancière Sofi Oksanen (Purge), l’auteur de langue finnoise le plus connu à l’étranger.

Ses récits tragi-comiques de la vie dans le Grand Nord content d’improbables aventures vécues par un géomètre sénile et son compagnon de voyage (La cavale du géomètre), une vieille femme escroquée par son vaurien de neveu (La douce empoisonneuse) ou encore un journaliste désabusé qui adopte un jeune lièvre à la patte cassée (Le lièvre de Vatanen).

 Chez nous, le sous-bois est un abri, ce n’est pas du tout un ennemi.

Sous sa plume souvent décalée, suicide, vieillesse, désespoir ou morne quotidien participent d’un réjouissant tableau du genre humain.

« Les humains en général sont un peu fous, d’une manière touchante, et les Finlandais plus encore, peut-être, que les autres », confiait-il dans un entretien à l’AFP en 2005.

Les cavales, thème récurrent

Parmi les thèmes récurrents de son oeuvre, les cavales incessantes de ses personnages.

« Tout cela est ancré dans mon enfance pendant laquelle cette fuite a été quelque chose de très concret », expliquait Paasilinna.

Originaire de Laponie, sa famille a été chassée vers la Norvège lors de la Seconde Guerre mondiale, puis la Suède avant un retour en Finlande, dans une autre région.

« Je n’ai jamais oublié toutes les histoires que l’on racontait à la maison et qui sont très vivantes dans mon esprit. J’ai aussi continué à bouger tout le temps en faisant une vingtaine de métiers différents, notamment bûcheron et journaliste pendant longtemps. »

La forêt aussi est omniprésente dans l’oeuvre d’Arto Paasilinna.

« Chez nous, le sous-bois est un abri, ce n’est pas du tout un ennemi. En Europe occidentale, en revanche, les forêts n’existent quasiment plus et malgré le peu de distance entre cette Europe et la Finlande, la différence est énorme », estimait-il.

Révélé en France en 1989 avec Le lièvre de Vatanen, il avait reçu le Prix Lille 2004 des auteurs européens pour son roman Petits meurtres entre amis (2003).

En France, « Paasilinna [...] a été comparé au lauréat du prix Nobel [de littérature colombien] Gabriel García Márquez », a souligné son éditeur.

« Je crois que les Français me prennent pour un écrivain philosophique, et puis ils adorent les romans picaresques », s’amusait l’écrivain.


LEDEVOIR





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