García Márquez par J.C. |
Le Prix Nobel de littérature, considéré comme un des plus grands écrivains de langue espagnole, est mort à 87 ans, chez lui à Mexico, des suites d'une pneumonie.
"Mille ans de solitude et de tristesse pour la mort du plus grand Colombien de tous les temps", a annoncé le président colombien Juan Manuel Santos après la mort de l'écrivain, en référence à son chef d'oeuvre Cent Ans de solitude. Ce roman publié en 1967 lui a valu une reconnaissance internationale. Il a été traduit depuis en 35 langues et vendu à plus de 30 millions d'exemplaires. "Les géants ne meurent jamais", a-t-il ajouté.
Gabriel García Márquez est décédé le 17 avril à son domicile de Mexico aux côtés de son épouse et de ses deux fils. Ces derniers jours, il se trouvait selon sa famille dans un état de santé "très fragile". Le 8 avril, il avait quitté un hôpital de la capitale mexicaine après y avoir subi pendant huit jours un traitement pour une pneumonie.
Né le 6 mars 1927 dans le village d'Aracataca, sur la côte caribéenne de Colombie, ce fils d'un simple télégraphiste, élevé par ses grands-parents et tantes, a baigné durant toute son enfance dans une culture tropicale issue du métissage d'indigènes, d'esclaves d'Afrique et de colons espagnols. Des légendes aux parfums exotiques ont inspiré une oeuvre immense de contes, nouvelles et romans (Chronique d'une mort annoncée, L'Amour aux temps du choléra, Mémoire de mes putains tristes,L'Automne du patriarche, Le Général dans son labyrinthe...).
En 1982, il reçoit le prix Nobel de littérature. Dans son discours, il souligne sa volonté de décrire une "réalité qui n'est pas de papier". La conscience politique marque en effet une autre facette de l'ancien étudiant en droit peu motivé qui a fait ses débuts dans l'écriture en tant que journaliste.
Il n'a ensuite jamais abandonné cette passion pour la presse et la politique, laissant en héritage la "Fondation du nouveau journalisme", école créée dans le port colombien de Cartagena de Indias. Décrivant le journalisme comme "le plus beau métier au monde", il s'est illustré comme un admirateur de la révolution cubaine et défenseur des victimes des dictatures militaires d'Amérique du Sud.
Correspondant de l'agence de presse cubaine Prensa Latina à Bogotá, Gabriel García Márquez a été l'ami personnel de Fidel Castro. Lui qui aimait partager la table de chefs d'État comme l'Américain Bill Clinton ou le Français François Mitterrand a aussi été critiqué pour cette fascination pour les puissants.
Bien au-delà de l'Amérique du Sud et du monde hispanophone, Gabriel García Márquez "a eu une énorme influence sur un nombre colossal d'écrivains (Salman Rushdie, Mo Yan, Dany Laferrière, Erik Orsenna...), qui ont tous dit avoir eu un choc en le lisant, et ce choc s'est propagé à toute la planète", a confié Claude Durand, découvreur, traducteur en français et éditeur de Cent Ans de solitude au Seuil en 1968.
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Sa dernière apparition publique remonte au 6 mars. Il avait passé la porte de sa résidence de Mexico, où il vivait depuis plus de 30 ans, pour saluer admirateurs et journalistes venus lui rendre visite pour son 87e anniversaire.
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En 2007, il a reçu la première copie de son plus grand chef-d'oeuvre, écrit quarante ans auparavant. Cent Ans de solitude, traduit en 35 langues et vendu à plus de 30 millions d'exemplaires, est une fresque autant historique que littéraire qui retrace l'histoire tourmentée d'une famille des Caraïbes aux XIXe et XXe siècles.
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Gabriel García Márquez est membre du jury du Festival de Cannes en 1982 sous la présidence de Giorgio Strehler. Critique de cinéma, il a aussi fondé une école à Cuba et écrit plusieurs scénarios. Chacune de ses histoires a été inspirée d'une "image visuelle", expliquait-il.
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Avec Roman Polanski au Festival international du film de La Havane en 2002. Plusieurs de ses livres ont inspiré des cinéastes. L'Amour aux temps du choléra par exemple a été tourné par Mike Newell (Quatre mariages et un enterrement) sur un scénario de Ronald Harwood, qui a signé Le Pianiste avec Polanski.
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En 2007, le petit homme moustachu surnommé affectueusement "Gabo" revient dans son village natal colombien qu'il n'a plus revu depuis 25 ans. Il est accompagné de Mercedes Barcha, qu'il a épousée en 1958 et avec qui il a eu deux fils.
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